Les absents ont toujours tort … surtout en défense.

On se demande si ça n'est pas une tradition désormais, celle de devoir compter les absents. Et bien que ce soit un peu notre lot à tous en cette période de pandémie, c'est tout particulièrement le cas de Nantes comme nous le faisait comprendre un monégasque lors de son interview. En revanche, le stade Louis II ne donnait pas le sentiment d’être différent d’ordinaire... Gourcuff faisait en tout cas confiance cette fois-ci à Blas pour mener le jeu, et à Kolo Muani en pointe. Mais il fallait encore faire sans Louza (suspendu) ainsi que Coulibaly, Fabio, Coco, Limbombe… Il est par ailleurs connu que le retour d'Abdoulaye Touré d'une semaine de quatorzaine n'est que provisoire, dans l'attente probable d'un transfert.

Le match commence mal puisque les Canaris laissent très rapidement les Monégasques faire des débordements. Dès la cinquième minute Martins se retrouve près de la ligne de but, sur une balle très mal négociée par Traoré (encore). Il trouve alors Fabregas en retrait, mais celui-ci rate totalement son centre qui roule lentement. C’était pour autant sans compter sur l’entièreté de la défense nantaise qui se contente de regarder le ballon pour voir Sofiane Diop le récupérer et placer facilement la balle en lucarne (1-0). Encore une fois, et c’est presque devenu une image de marque, c’est contre le FC Nantes qu’un jeune marque son premier but. Nantes tente bien de réagir vite, sur coup-franc, mais Pallois manque sa reprise. Et Monaco déroule sans trop d’hésitation. Ainsi, dès la dixième minute, c’est Martins qui est lancé dans le dos de Pallois. Il faut une parade presque involontaire de la jambe de Lafont pour éloigner le danger… une toute petite seconde, puisque Tchouaméni est en tête de surface, et croise juste un peu trop sa passe.

Onze spectateurs de dernière minute.

Nantes laisse trop de liberté à Monaco. Fabregas sur un corner trouve Badiashile qui peut se permettre une petite reprise du plat du pied sur la barre… et le corner d’après c’est Disasi qui manque de placer une tête facile ; deux actions, deux presques-buts des deux défenseurs centraux de Monaco. Allo les nantais ?!

Ces derniers répondent : alors que la partie va à sens unique, Blas, sur une percée dans la défense monégasque, pique vers l’axe, mais croise sa balle vers Kolo Muani, idéalement placé, mais malheureusement hors-jeu. Il finit l’action, et marque. Il faudra quatre longues minutes à la VAR pour rappeler à l’arbitre de touche qu’il a le droit de lever le drapeau. Après cette action, Monaco va toujours aussi facilement de l’avant, et Fabregas vient trouver Volland de loin pour une reprise dans les six mètres que Lafont sort fort heureusement. Il doit encore boxer la balle lorsque Ben Yedder manque de peu de récupérer un énième centre rouge et blanc. Martins, Volland et Ben Yedder profitent des nombreux espaces et se contentent de chercher les bonnes combinaisons de passes, sans trop se faire froisser par l’opposition.

Une étincelle apparaît peu avant la mi-temps sur une contre-attaque tout en mouvement, avec Simon, Kolo Mouani et Bamba qui s’élancent vers l’avant. Bamba lance Kolo Muani sur la gauche, qui pourrait placer une tête, mais voit Simon dans l’axe, et lui remet intelligemment. Hélas, Simon lance une volée au-dessus de la barre… une occasion qu’il ne fallait vraiment pas manquer. Mi-temps, 0-1, et Nantes s’est payé le luxe de laisser encore à deux reprise Monaco frapper au but durant le temps additionnel.

Quelques secondes pour tout perdre. 

Au retour des vestiaires, le sentiment général est que personne ne s’est réveillé, qu’aucun discours n’a été prononcé. Le même schéma est répété : Monaco n’est pas menacé et peut centrer, déborder, sans soucis. À l’image de Ben Yedder qui place une tête juste un peu haut, et s’en veut… et pour cause : il n’y avait pas beaucoup d’effort à faire pour mieux la placer. Il touche encore le montant de Lafont sur l’action d’après.

Et soudain, une micro-séquence favorable à Nantes à l'heure de jeu va permettre à Dennis Appiah de chercher du mouvement. Il le trouve en envoyant la balle par-dessus la défense vers Ludovic Blas, qui reprend en suspension, et parvient à dévier la balle du pied gauche. Et ça passe (1-1) !

Ce but arrive totalement contre le cours du jeu, et on peut alors espérer que Nantes puisse réussir à voler quelques points dans ce match. Sauf qu’il ne faut que quelques secondes à Monaco pour réagir. Onyekuru, qui venait de remplacer Volland, lance Geubbels, qui venait de remplacer Martins… et qui s’échappe vers le but. Lafont sort avec vitesse et détourne le pointé de Geubbels… mais la balle redescend dans le but, et le jeune Geubbels marque son premier but avec Monaco…après une minute et onze secondes passées sur le terrain : une image de marque on vous dit (2-1). Non seulement Nantes n’est pas venu motivé, mais ne profite même pas d’un but qui peut changer le cours du match.

Fin de rencontre sans conviction

Assomés ou démotivés ? Monaco, à peine pris de surprise par le but nantais, a immédiatement remis les choses en place. Sitôt le but de Geubbels célébré, le match a repris son cours normal : Nantes qui laisse faire, et Monaco qui se ballade, à l’image d’Onyekuru qui manque de peu de mettre le troisième but en faisant tourner la tête à Appiah. Mais là ou c'est fort, c'est qu'Onyekuru le refera une deuxième fois plus tard. Fin de match dans un calme plat, avec des attaquants nantais jamais suivis dans leurs attaques, et des monégasques qui trotinnent vers le but de Lafont, ou dans le coin. Toujours 2-1 pour Monaco.

Venus pour ne rien faire. On est sévère, mais qu’est-ce que l'on peut dire d’autre ? Monaco a fait de la passe à dix, les Nantais ont regardé, encore, et encore, et encore… les petites réactions n’ont pas eu le moindre impact positif sur la mentalité du groupe. En face, il y a eu trois joueurs qui n'ont eu besoin que de quelques secondes sur le terrain pour mettre deux buts aux Nantais, lancés à chaque fois par un dinosaure du nom de Fabregas. Alors oui, on n’était pas au complet, oui on était à l’extérieur, oui on prend un but très tôt… mais comme disait Angel Marcos, le championnat c’est « trente - quarante journées où il faut être bon ». Et le constat d’aujourd’hui, c’est qu’on ne sera jamais bon si l’on vient jouer des matchs pour ne rien faire.  

On a bien aimé :

Kolo Muani : bon travail de placement, de l’agressivité… l’attaquant nantais a été sous-employé, car lorsqu’il est au cœur de l’action, on sait qu’il peut faire une différence.

On aimerait bien :

Ne pas prendre de but par un jeune qui n’a jamais marqué en pro, en ligue 1 ou avec son nouveau club dès le début du match, ou dès son entrée en jeu. Et un jour, il faudra commencer à faire le décompte du nombre de fois où Nantes a subi ce scénario.

Gagner à Monaco : Nantes n’a plus gagné à Monaco depuis presque onze ans désormais, si Bagayoko et Capoue ont pu le faire, on se dit quand même qu’il y avait de la marge aujourd’hui non ?