Gymnastique, roller, tennis, et finalement football. Leïla Peneau est une grande sportive qui se passionne pour le foot dès ses huit ans. « Je jouais beaucoup dans la cour d’école et comme ma mère voyait que je ramenais toujours des ballons elle m’a proposé d’essayer ». C’est le début d’une belle histoire qui a permis à la jeune adolescente de 17 ans de monter les échelons, d’intégrer la section féminine du FC Nantes, et surtout, l’équipe de France.

Comme beaucoup de jeunes filles, Leïla Peneau débute le football dans une équipe de garçons, à Saint-Sébastien. « J’ai joué trois ans avec eux, puis il y a eu la règle où les garçons et les filles ne pouvaient plus jouer ensemble après 13 ans ». Lors d’un tournoi, les fondateurs de la section féminine du FC Nantes lui exposent le projet. Après un entraînement, elle rejoint les Jaunes et Verts et ne les quittera plus. « Le foot c’est un peu ma vie en fait, c’est des émotions indescriptibles, c’est au-dessus de tout. »

« Quand j’ai commencé le foot, l’équipe de France me faisait rêver »

Titulaire indétrônable à Nantes, ses qualités techniques et physiques lui ont permis de découvrir l’équipe de France jeunes : d’abord en U17 puis en U19. « Quand j’ai commencé le foot, ça me faisait rêver. La plupart des jeunes ont l’objectif de porter ce maillot et ça me semblait tellement loin. » Depuis, elle est régulièrement appelée. Avec sept buts en sélection elle s’installe doucement chez les Bleuettes, même si tous les souvenirs ne sont pas roses. « Mon pire souvenir de foot c’était cette année c’était en sélection U17 : on était aux qualifications pour l’Euro (défaite face au Portugal) et on s’est fait éliminer. C’était mon premier vrai coup dur et j’ai mis du temps à m’en remettre. Je ne voudrais jamais le revivre. » Un épisode qui lui a permis de tirer d’importantes leçons pour la suite de sa carrière. « Il faut des grosses défaites pour se remettre en question et ça m’a aussi ouvert les yeux sur le travail qu’il me reste à faire pour progresser et ne plus faire les mêmes erreurs ».

 Lucide, réaliste et surtout mature du haut de ses 17 ans, la jeune milieu de terrain nantaise s’investit aussi dans ses études. En sport-étude au pôle de Rennes, elle entre en terminale ES : « on a entraînement tous les jours avec des horaires adaptés et le vendredi soir j’essaye de rentrer sur Nantes pour m’entraîner avec l’équipe ». Si son rêve est de « jouer en D1 et en équipe de France » Leïla Peneau accorde autant d’importance à l’école. « Quand je suis rentrée au pôle je me suis dit que je pouvais jouer à un bon niveau. Même si je ne me fixe pas de limites, je me suis lancée dans des études parce que je sais que c’est compliqué de gagner sa vie en tant que footballeuse. Je travaille bien à l’école pour ne pas me fermer de portes. »

« J’avais hâte que cette montée soit validée »

Cette saison, la section féminine du FC Nantes a accédé à la deuxième division. Le statut professionnel n’existe pas encore mais les clubs se développent davantage pour tenter d’accéder à la D1 Arkema au terme d’une lutte acharnée. « J’ai très bien vécu la saison parce que ça s’est super bien fini. Notre équipe est géniale et c’est ce qui a fait notre force. » Une consécration pour elle qui a vécu plusieurs montées du FC Nantes pour atteindre ce niveau-là. «  C’était l’objectif annoncé. Ça fait longtemps que je suis au club et à chaque fois qu’on montait d’une division, on rêvait d’atteindre ce niveau-là. C’est une vraie fierté et une grande joie de faire partie de cette équipe. » Un dernier match face au Mans (victoire 1-0) où rien ne pouvait arrêter cette équipe selon l’adolescente. « Ce n’est pas de l’arrogance mais je sentais qu’on était forte ce jour-là et qu’on allait gagner. J’avais hâte que ce jour se termine pour que cette montée soit validée. A la fin du match j’étais pleine d’émotions. Tout retombe : le stress, la fatigue, tous les efforts et surtout beaucoup de joie. » Une victoire qu’elle a fêtée avec ses coéquipières et le staff, mais aussi ses proches.

Sa famille la suit partout

La fan de Camille Abily s’estime chanceuse de pouvoir compter sur sa famille. « Mes parents ont toujours été derrière moi. Mon père est fan de foot donc il adore me suivre tous les week-ends et ma mère vient de plus en plus. » Et ce qu’elle apprécie le plus, c’est leur soutien sans faille dans ses choix de carrière. « Ils ne me mettent pas de pression. Si je ne réussis pas au niveau professionnel, ils s’en fichent ils sont toujours fiers de moi. » Un soutien de taille dans un monde où le football féminin se développe de plus en plus, notamment en France depuis l’organisation de la Coupe du monde féminine 2019. « Ca a fait évoluer les mentalités. On est parti de tellement loin qu’aujourd’hui on a une progression monumentale. Au départ je ne croisais quasiment aucune fille sur les terrains. Il n’y avait rien à la télévision, pas de sponsors, et presque pas d’équipes féminines, rien. » De quoi la laisser espérer un avenir radieux en jaune et vert.