En terme de saisons qui sentent le pâté, on commence à avoir de belles pelletées du côté de la Loire. Vers la fin des années 80, on a eu une petite période de doute, en 1999-2000, on s’en est malgré tout relativement bien sorti. 2004-05 fut sauvée par son dénouement épique… et vient ensuite l'inexorable chute : 2009-10 et sa 15ème place en ligue 2, et les saisons suivantes. Mais nous parlons d’année entière, et en ligue 1, et non pas de saison. Et dans notre liste d'annus horibilis, nous avons eu un œil attiré par 2006.

« Mais quoi ? 2006 ? Avec Landreau, Da Rocha, Savinaud, Toulalan ? Impossible de foirer une telle année ! », me diriez-vous. Et pourtant… Alors oui, la saison 2005-06 commençait assez sympathiquement : Jean-Luc Gripon avait fait ses valises, Serge Le Dizet remerciait les supporters de ne jamais avoir lâché la saison précédente, et après deux journées et un succès 3-0 à Rennes, les Canaris étaient premiers de Ligue 1. Vous pouviez aligner ce onze de départ qui était tout sauf dégueulasse : Landreau-Signorino-Delhommeau-Cetto-Guillon-Fae-Toulalan-Payet-Yapi-Quint-Bamogo, tout en ayant Savinaud, Diallo, Keseru et Da Rocha en réserve… elle est pas belle la vie ?

Mais non, elle ne fut pas belle, parce qu’à la rentrée 2006, tout ce beau monde est en instance de départ : Landreau, Toulalan, Payet en tête, soit les trois gros noms de l’époque. Et clairement, le niveau de jeu est soporifique à souhait. Résultat, de janvier à juin, Nantes termine avec 5 victoires, 7 nuls, 7 défaites. 19 buts marqués, 21 encaissés. Un bon gros bof quoi. Mais soyons pragmatiques, Nantes va en demi-finale de coupe de France, et fait déjà mieux que la saison passée.

Arrive alors l’été 2006, et les départs de Landreau, Toulalan mais aussi Yapi, Quint, Delhommeau, Glombard, Pujol, et Bratu (on vous charrie pour Bratu, on était tous contents de le voir partir). Et arrivent dans le même temps des joueurs qui donnent le sentiment d’un recrutement plutôt bien foutu : les internationaux Stojkovic (Serbie), Christian Wilhelmsson (revenu d’un excellent mondial avec la Suède), l’expérimenté Eric Cubilier, et venu de l’Ajax, Nourdine Boukhari en tant que nouveau 10. Dès le premier match de l’année contre Lyon, malgré la défaite 1-3 à la Beaujoire, les applaudissements sont nombreux dans le public, car le jeu proposé était très bon. La suite ? 3 victoires, 8 nuls, 8 défaites, 16 buts marqués, 23 encaissés, et un coach viré (et trahi par son second) après six matchs sans aucune victoire. George Eo prend la place de Le Dizet pour ne rien faire de mieux. Le FC Nantes n’ira pas plus haut qu’à la 16ème place. En 2007, le FCN terminera 20ème et foncera en ligue 2 le visage rougi… et les fesses aussi.

Bilan de l’année 2006 : 8 victoires, 15 nuls, 15 défaites, pour un total de 39 points, 35 buts marqués, 44 encaissés, soit une moyenne de 1.02 pts/match, mais aussi 0.8 buts marqués/match et 1.15 buts encaissés par match. La Maison Jaune vous avait déjà indiqué que le rythme du FC Nantes pour cette saison 2020-21 était de 0,93 point : "Depuis quelques semaines, on entend dire que cette équipe rappelle celles des descentes de 2007 et 2009. Statistiquement, elle se trouve pile entre les deux." écrivions-nous alors. En 2006-07, la moyenne était de 0,89 point par match, soit un total historiquement faible de 34 points. Et en 2008-09, de 0,97.  

Conclusions ? 2006 était catastrophique, avec deux entraîneurs et aucune position au classement au-dessus de la 13ème place. Les saisons 2006-07 et 2008-09 ont apporté leurs lots de médiocrité statistique également. Cependant vous l’aurez compris, et malgré la circonstance atténuante pandémique… 2020 semble être officiellement la pire année de l’histoire du FC Nantes dans l’élite.