Avouez-le, nous, Nantais, la Coupe de la Ligue... beh, on n'aime pas trop s'en souvenir, ou alors juste pour se rappeler la raclée qu'on a mise au Paris FC au premier tour cette année et qui est devenue l'une des plus grosses victoires de l'histoire du club à la Beaujoire, ou au moins pour se souvenir des folles séances de pénaltys de Mickaël Landreau, et aussi ce pénalty contre Ronaldinho. Et à part ça ? Eh bien, à part ça, cette coupe restera celle que nous avons ratée à une Panenka prêt en 2004. Si vous aimez les ascenseurs émotionnels qui vous font passer de la grande victoire festive au désespoir et à la dépression chronique en très exactement 1,22 seconde, vous auriez adoré ce moment. 

LE match de Coupe de la Ligue par excellence

La Coupe de la Ligue, c'est exactement ce que fut ce Nantes-Strasbourg : les équipes B, un milieu de semaine froid, et puis un stade vide. Christian Gourcuff, ou plutôt son adjoint Patrick Collot, puisque notre cher entraîneur était suspendu, annonce la couleur d'entrée et fait tourner l'effectif. Youan devant, Wague derrière, Olliero dans les buts. Et Strasbourg ? Même stratégie. On sent l'affiche de rêve quand même, mais trêve de sarcasmes et revenons au match, car en face, c'est le tenant du titre quand même.

Mais dès le coup d'envoi, on sent que ça va être une longue soirée. Nantes joue cependant son jeu, allant de l'avant et puisque Coulibaly n'est pas en pointe, la circulation de balle va plutôt chercher la profondeur plus que le relai sur un pivot. C'est ce que fait Moutoussamy qui cherche Youan pour la première percée nantaise, sans gros danger cependant pour le portier strasbourgeois Kamara. Les occasions vont se faire rares, mais comme souvent depuis plusieurs matchs, les Canaris vont montrer de la bonne foi offensive. Sur un coup franc en bord de surface, extrêmement bien placé, c'est Wague qui peut planter une tête facilement dans un but quasi délaissé par Kamara, trop court sur le centre. Mais le défenseur nantais veut trop bien faire et rate le cadre ! 

Les deux équipes cherchent la faille

Sur une longue frappe strasbourgeoise, Olliero montre ses bonnes capacités de détente. Dès lors, c'est un peu à voir qui va trouver le chemin des filets le premier pour conclure la partie qui semble devenir le scénario du match. Nantes continue de jouer plutôt au sol, et ça marche. Abeid est magnifiquement trouvé par Youann qui place une frappe croisée au sol bien cadrée. Kamara s'emploie et détourne en corner. On ne frissonne pas dans cette Beaujoire, mais les Canaris ne veulent pas non plus décevoir leur public, d'autant que la Brigade Loire est venue avec quelques habituels messages pour la Ligue et la direction. 

Au retour des vestiaires, on ne sent néanmoins pas plus d'envie. Bon, finissons-en ! Bon corner tiré par Moutoussamy, et sur une remise de Youann, c'est Basila qui ne parvient pas à contrôler ses mouvements pour maîtriser la balle et se retourner devant le but strasbourgeois. Alors Nantes insiste, et c'est Louza, entré en jeu plus tôt, qui perce vers le but pour placer une forte frappe que Kamara ne sait capter correctement, mais sans que Nantes ne puisse exploiter le ballon mal repoussé ! Louza rage, le petit montre de l'envie, et Nantes domine. 

Un but sans saveur pour finir

Nantes domine, comme contre Nîmes, comme contre Dijon, mais comme durant ces deux matchs, nous avions averti que les expositions aux contres étaient visibles. Et c'est sur un contre strasbourgeois, sur lequel les Nantais laissent trop d'espace, que l'attaque alsacienne trouve Da Costa dans l'axe qui frappe, mollement, mais Olliero ne met pas assez de force non plus dans sa réaction et laisse un peu filer la balle en se couchant trop tard. Et ça passe : Strasbourg 1 - 0 Nantes, à 12 minutes de la fin. Le bide. 

Nantes reprend son rythme offensif et Collot fait entrer Moses Simon qui apporte tout de suite son habituelle vitesse. L'ailier nantais obtient une bonne possibilité de croiser un tir sur un bon débordement, mais Kamara est encore là, en sortant une manchette aussi impressionnante qu'involontaire...

Clap de fin

On en reste là. Nantes est éliminé de la Coupe de la Ligue, et le moins que l'on puisse dire, c'est que vous, moi, nous, on s'en fiche un peu, non ? En redevenant objectif, le FCN a eu de belles aventures. Pour la petite histoire, sachez même que Nantes avait remporté l'ancêtre de la Coupe de la Ligue en 1965 contre Toulon ! Mais pour le reste, Nantes aura été sortie 13 fois avant les seizièmes de finale depuis 1995. Hormis l'épopée de 2004 qui aurait dû se terminer autrement, et la surprise de la saison 2014 et la demi-finale perdue de peu contre le PSG, Nantes n'aura jamais brillé dans cette compétition, parce que Nantes n'en aura probablement jamais fait une priorité. Et c'est ce qui doit rester de ce match : il n'était pas une priorité.