Il va falloir s’y habituer. D’ici la fin de saison, Nantes va jouer davantage à l’extérieur qu’à domicile. La faute à un calendrier légèrement asymétrique et au sort du tirage en Coupe de France. Hier, le bus des Féminines les emmenait en Charente, à Soyaux. Cette ville ne compte que 10 000 habitants mais a pourtant un passé historique en D1. Malgré leur saison compliquée à jouer le maintien, les Sojaldiciennes restaient les favorites face aux Nantaises de D2.
 

Le fil du match

Le XI de départ :
Carré
Dhaeyer – Dinglor – Lorgeré – Gagnet
Lelarge – Le Moguédec
Eloissaint – Eninger – Oillic
Ringenbach

Les Sojaldiciennes mettent de l’intensité dès le début du match. Les Nantaises veulent jouer haut mais cela permet à Soyaux de procéder par contres. Dès la troisième minute, sur un corner de Oillic capté par la gardienne Munich, Léger part en contre mais se fait subtiliser le ballon par Aurélie Gagnet. De son côté, Nantes subit. Le milieu Lelarge – Le Moguédec est dominé sur les ballons aériens dont Soyaux abuse et la défense peine à rattraper les contres adverses. À la dixième minute, sur le côté droit, sur une passe trop appuyée, Eninger perd le ballon et ça profite aux Sojaldiciennes par l’intermédiaire de Kelly Gadéa qui remet à Shana Battouri. Pas assez attaquée, elle remet en profondeur à Anissa Lahmari qui centre pour Marie-Charlotte Léger. L’attaquante n’a plus qu’à mettre son pied et trompe Mélodie Carré (1-0).
La réaction nantaise ne tarde pas puisque sur un corner de Laureen Oillic, l’attaque nantaise ne peut que frôler le ballon de la tête et manque de peu d’égaliser. Néanmoins, lors des 25 premières minutes, les Nantaises ont du déchet technique et elles commencent à s’en agacer. Océane Ringenbach sevrée de ballons fait une vilaine charge sur l’adversaire et écope d’un carton jaune.
Sur un beau mouvement collectif, les Nantaises s’approchent de la surface de réparation. Ringenbach remet à Le Moguédec qui décale Eloissaint. Malheureusement, l'haïtienne ne rentre pas dans la surface et tente une frappe trop croisée (19’).
Au fil du match, les esprits s’échauffent et les duels deviennent de plus en plus rudes. Chacune de deux équipes se voit réprimander par l’arbitre pour excès d’engagement. Dans un choc avec Ringenbach, Anissa Lahmari sent son genou tourner. Elle doit sortir sur civière et est remplacée par Emeline Saint-Georges (27’). Les minutes avancent et les Nantaises reprennent confiance, la qualité technique s’en ressent et la vitesse de Oillic sur son aile gauche commence à sérieusement poser des problèmes à Soyaux. À six minutes de la pause, Dhaeyer décalée sur l’aile droite fait un centre en pleine surface. Laureen Oillic arrive comme un boulet de canon et se voit percutée involontairement par Emeline Saint-Georges qui rate le ballon. L’arbitre désigne le point de pénalty. La nouvelle recrue Eninger se charge de le transformer par un parfait contre-pied (1-1).
En fin de première période, Soyaux obtient un coup-franc mais Mélodie Carré l’intercepte facilement.
 

Un scénario inversé

En deuxième période, la donne change. C’est Nantes qui marque rapidement, domine les échanges et qui finit par se faire égaliser à quelques minutes du terme.
Dès la quarante-septième minute, on retrouve Laureen Oillic lancée comme une fusée sur son aile gauche qui centre dans la surface. Océane Ringenbach est trop courte mais Roseline Eloissaint voit sa frappe terminer dans les buts (1-2). C’est une entame idéale et cela va avoir deux conséquences directes : les Sojaldiciennes vont perdre le contrôle du ballon et Nantes va en profiter pour imposer son jeu. Le milieu Le Moguédec – Lelarge – Eninger permet aux Nantaises d’avoir une meilleure circulation de balle. C’est au tour de Soyaux de commettre des fautes de frustration. D’autant plus que leurs rares occasions de deuxième période sont très dangereuses : une frappe sur l’équerre (50’) et sur la transversale (70’). Mais Nantes tient bon et on commence à se dire que la qualification est plus que possible. On croit même au troisième but quand Eloissaint lance Julie Pian, entrée plus tôt à la 71ème, mais sa frappe passe à quelques centimètres du but de Munich (82’). Dans la minute qui suit, Eninger sort et est remplacée par Hillary Diaz.
À cinq minutes du terme, les esprits sont échaudés et Soyaux pousse. Sur un débordement côté gauche, Elodie Dinglor commet la faute sur son adversaire et l’arbitre donne un bon coup-franc. Laura Bourgouin frappe ce mini-corner ouvert mais aucune Nantaise ne parvient à dégager le ballon au premier poteau, Soyaux égalise… (2-2).
 

Romane Munich, le "Mur de Berlin"

Au terme du temps réglementaire, les deux équipes sont à égalité et c’est la terrible épreuve des tirs au but qui se présente. Malgré l’échec de Laureen Oillic, Soyaux manque deux pénaltys (dont un arrêt de Carré) et permet à la capitaine Charlotte Lorgeré de frapper pour la victoire. Sa tentative est repoussée par Munich mais l’arbitre assistant lève son drapeau pour signaler une faute de pied de la gardienne. Deuxième chance pour Lorgeré qui tente une frappe dans l’axe mais c’est le pied de la gardienne qui sort le ballon.
En fin de séance, Soyaux ne faillit plus et l’inévitable Munich stoppe le tir d’Aurélie Gagnet. Les Nantaises sont frustrées de ne pas revenir avec la qualification après une si bonne prestation.
 

Nantes pose une réserve pour une irrégularité

Malgré la déception, le FC Nantes peut encore se qualifier pour les quarts-de-finale de la Coupe de France. Comme révélé par Ouest-France, le club a posé une réserve sur l’entrée en jeu de Binta Diakité à la mi-temps. La joueuse de Soyaux avait déjà joué en Coupe de France avec son ancien club, le Stade Auxerrois, au cours de la même saison. Le règlement l’interdisant formellement, la commission de la FFF devrait disqualifier le club de Soyaux. Un petit espoir de continuer l’aventure ?
 

Les joueuses à retenir

Laureen Oillic
C’est la grande Nantaise de ce match. Elle a fait des misères au côté droit de la défense de Soyaux. En vitesse, elle gagnait quasi systématiquement ses duels. Elle provoque le pénalty du 1-1 et est à la passe décisive sur le but d’Eloissaint. Seule ombre au tableau, son tir au but manqué.

Thelma Eninger
Avec elle, on est sûr de voir de belles combinaisons et un ballon qui circule proprement. Même si c’est elle qui perd le ballon sur le premier but de Soyaux, elle a le cran de marquer le pénalty en fin de première période. Son jeu tout en remise et à une touche de balle a fait frémir les quelques supporters invités par la Fédération. On veut vite la revoir sous le maillot nantais.

Pauline Dhaeyer
La défenseure centrale était encore décalée sur le côté droit pour permettre à Elodie Dinglor de jouer dans l’axe. Elle est à l’origine du pénalty lorsque son centre dans la surface de réparation désempare la défense de Soyaux. Défensivement, elle a su bloquer plusieurs offensives sojaldiciennes. En face d’elle, il y avait Marie-Charlotte Léger, ancienne internationale.

Les autres huitièmes-de-finale

Paris Saint-Germain – Olympique Lyonnais : 3-0
RC Strasbourg Alsace – FC Fleury 91 : 1-4
Paris FC – Le Havre AC : 5-1
AS Monaco – Stade de Reims : 4-0
ASPTT Albi – Montpellier HSC : 0-6
FF Yzeure AA – Lille OSC : 1-1 (5 tirs au but à 4)
Grand Calais Pascal – Rodez AF : 0-4

Il reste donc deux clubs de D2 et six clubs de D1 pour les quarts-de-finale. Si Soyaux se voyait disqualifié, le total de clubs de D2 arriverait à trois.