Avec les victoires de Lorient et de Saint-Étienne, le FC Nantes se devait de réagir pour ne pas se laisser distancer dans la course au maintien. C’est raté. Ce FC Nantes a une terrible tête de condamné. Raymond Domenech avait pourtant aligné la même équipe qui était allée chercher un nul convaincant à Saint-Étienne mercredi soir. L’ex-entraîneur des Bleus pensait avoir (enfin) trouvé son système de jeu. Mais face à une équipe lilloise en très grande forme, les Nantais ont vécu un calvaire en première période. 

 

Les Nantais en perdition sur le terrain

Comme à leur habitude, les Canaris laissent le ballon à leur adversaire lors des premières minutes. Et comme à leur habitude, ils se font rapidement punir. Fabio tente une roulette devant sa surface mais se rate complètement. Le ballon revient sur Bamba qui centre devant le but. Chirivella et Girotto se gênent et Jonathan David en profite pour pousser le ballon au fond des filets à bout portant (1-0, 10’). Encore une fois, l’arrière-garde nantaise est coupable de grossières erreurs. Les Lillois déroulent leur jeu face à des Nantais toujours aussi insipides et amorphes. L’écart de niveau est abyssal : au bout de 20 minutes, les Lillois affichent 70 % de possession et Corchia n’a pas touché un seul ballon. Le cauchemar continue lorsque Fabio doit sortir du terrain, touché à la cuisse et remplacé par Marcus Coco.

Dépassés par la rapidité du jeu nordiste, les joueurs de Domenech enchaînent les fautes et les cartons jaunes s’accumulent. Trois en trois minutes. Lille n’est pas loin du break mais Celik croise trop sa frappe. Les Dogues ont géré tranquillement la première période et rentrent aux vestiaires sans avoir été inquiétés. Les Jaunes-et-Verts n’ont tiré qu’une seule fois lors des 45 premières minutes et n’ont touché aucun ballon dans la surface adverse. Leur seule véritable action dangereuse : un long centre de Traoré qui s’est envolé juste au-dessus de la transversale de Maignan

Perdus sur le terrain, les Nantais n’ont eu cesse de dégager la ballon dès qu’ils l’avaient entre les pieds. Le milieu de terrain, organisé autour de Chirivella et Louza, n’a pas vu le jour. Coupée en deux, l’équipe nantaise a été spectatrice de bout en bout. 

 

Du mieux en seconde période

La seconde période commence sur les même bases que la première. Lille se montre tout de suite dangereux. Jonathan David rate de peu le cadre sur un bon centre de Bradariç (48’). L’entame passée, Nantes retrouve peu à peu des couleurs et arrive (enfin) à aligner quelques passes. Louza s’essaye même à la frappe mais sa reprise de volée passe loin du cadre de Maignan (58’). Plus équilibré, Nantes tente de se montrer un peu plus dangereux mais reste, comme lors de ses précédentes sorties, bien trop brouillon pour inquiéter l’arrière-garde lilloise.

Il faut attendre le dernier quart d’heure pour voir les Canaris se révolter. Sur un coup franc de Corchia, Chirivella reprend de volée au second poteau. Le ballon rebondit miraculeusement sur André sur sa ligne, puis sur Maignan (76’). Une minute plus tard, sur un nouveau coup franc, Corchia arrive lancé au second poteau et tire en angle fermé mais Maignan repousse d’une main ferme (77’). Alors que les Nantais finissent mieux la fin de match, les Lillois parviennent à faire le break. Sur une contre-attaque d’école, Jonathan David joue le une-deux avec Renato Sanches aux abords de la surface et crucifie Lafont d’une frappe enroulée dans la lucarne (2-0, 83’). Abattus, les Canaris ne réagissent plus et les Dogues sont à deux doigts d’aggraver le score. Renato Sanches est trouvé sur la droite de la surface nantaise et centre fort au second poteau pour Weah qui expédie le ballon au-dessus du but de Lafont (90’).

Malgré une petite révolte, Nantes n'a pas réussi à inverser la tendance et paye sa première période ratée. Quel que soit leur adversaire, les Canaris sont encore et toujours confrontés aux même problèmes.


 

Après sept matchs à Nantes, Raymond Domenech n’a toujours pas trouvé de solution. Ses plans de jeu ne fonctionnent pas et l’équipe nantaise affiche un visage encore plus désolant que sous Christian Goucuff. Sans cesse impassible sur le banc, c’est à se demander ce qu’est venu faire l’ex-entraîneur des Bleus à Nantes. Contrairement à ses prédécesseurs, Sergio Conceicao et Vahid Halilhodzic qui étaient venus amener un coup de fouet, Domenech a, quant à lui, aggravé le coup de mou. Face à une équipe qui manque cruellement de leader, son manque de proximité avec ses joueurs pose problème. Et, quand on sait le goût de Waldemar Kita pour sa consommation d’entraîneurs, on ne peut que se demander combien de jours Domenech tiendra-t-il encore.