Le match de coupe de France par excellence

L’accueil bayonnais ne manquera pas de marquer quelques esprits. Déjà, nous sommes sur les terres de Saint-Didier ! En effet, avant de rallier la Jonelière, Didier Deschamps était originaire de la ville. Ensuite, le stade est de qualité, puisqu’il s’agit du stade Jean Dauger du club de Rugby de Bayonne qui évolue en TOP 14. 9000 personnes étaient donc présentes et prêtes à encourager les amateurs de l’Aviron Bayonnais, dont les maillots sont encore issus des éditions de maillots Nike…de 2016. En revanche, pas de Brigade Loire, bloquée au dernier moment par arrêté préfectoral…dur dur de faire le déplacement pour rien. Et enfin, pour définitivement donner le label « coupe de France » à cette rencontre, les canaris ont découvert une pelouse digne de nos terrains de départementale, malmenée par les rugbymen, mais aussi le temps qui, fort heureusement, s’est éclaircie au dernier moment.

Nantes montre ses intentions

Mais contrairement à la coupe de la ligue, Christian Gourcuff est venu avec un groupe majoritairement composé de titulaires : Coulibaly, Blas, Louza, Moutoussamy, Abeid, etc et surtout, maintient Lafont dans les buts. Dans cette opposition classique du David contre Goliath, les bayonnais se montre à la hauteur de l’enjeu et se lancent rapidement vers l’avant. Nantes repousse ces premiers assauts en essayant de s’accoutumer à la pelouse. Mais rien de dangereux. De leur côté, les canaris cherchent quelques profondeurs, mais ça manque de cohérence sur l’offensive.

Mais le FCN va finalement trouver la faille rapidement. Débordement de Moutoussamy, qui centre. Malgré la défense à 5 proposée par Bayonne, ni Baudin, ni Calogine, ni Chort, placés dans l'axe, ne parviennent à repousser correctement la balle. Dans ce cafouillage, Coulibaly va profiter du ballon mal dégagé qui traîne trop près du but, il lui suffit de frapper sans trop de force, et ça passe : Nantes 1, Bayonne 0.

Le terrain devient le 23e joueur

Petit à petit, le champ de patate met à mal la qualité du jeu. On passe plus de temps à essayer de contrôler le ballon qu’à construire des actions. Conséquence ? Louza se troue sur un faux rebond lors d’un ballon anodin qui rebondit sur son bras gauche. C’est assez flagrant et les bayonnais se tournent vers l’arbitre. Mais celui-ci est bien placé, et il décide de laisser jouer…ouf. Cela dit, quelques minutes plus tard, lorsque Calogine marche sur Abeid, l’arbitre décide aussi de laisser jouer. On restera donc quittes. Les difficultés de contrôle sont telles que même lancé devant le but seul face au gardien Bouet, Coulibaly ne parvient pas à maitriser les faux-rebond, le but était pourtant abandonné…

A la mi-temps sifflée, le constat est que Bayonne ne démérite vraiment pas, mais que Nantes n’est pas forcément inquiété. Dans l’ensemble, c’est juste que le terrain n’aide pas.

Lafont fait du bien au groupe

Au retour des vestiaires, ça ne change pas, Bayonne joue avec beaucoup de bonne volonté. Mais les sorties successives de Lafont et ses relances longues sont un vrai plus pour le jeu nantais. Sur un coup franc indirect bien placé, il faut que le portier nantais s’emploie pour boxer la balle en pleine mélée, payant cette belle intervention par un coup dans les côtes qui l'immobilise quelques minutes. Nantes de son côté tente de pousser, sur coup franc, corner, et en profondeur. Moses Simon, entré en jeu, marque un but annulé pour hors-jeu, quelques secondes après, un dégagement bayonnais contré manque de peu de finir dans la lucarne de Bouet.

C’est pourtant Bayonne qui finit enfin par appliquer un peu plus son jeu et trouve de bonnes passes, forçant les nantais à faire des fautes. Mais rien de plus, car la défense canarie et Lafont gèrent bien les ballons qui se présentent à eux. Mais la domination reste bayonnaise. Laplace-Palette, l’ailier droit bayonnais, après de multiples accélérations très convaincantes, laisse sa place à Beltran pour permettre aux bleus d’apporter du sang frais sur les côtés. Et Bayonne maintient sa bonne dynamique, et sur une action à une touche, c’est Beltran qui se retrouve devant Lafont ! Mais le portier nantais vient bien boucher l’angle et Bertrand ne peut même pas armer, préférant tomber, sans rien obtenir, car effectivement, il n’y avait rien.

Nantes contient les derniers assauts avant de finir le travail

Les canaris reprennent un peu d’agressivité à quelques minutes de la fin. Simon, toujours lui, tente un centre pour Coulibaly, puis une frappe, bien repoussée par Bouet. Sur la contre-attaque, Fadigua entre dans la surface nantaise, mais préfère les grigris à une frappe au but ! Bayonne reprend des forces, et sur un nouveau cafouillage, Camara frappe à son tour, mais dans le petit-filet ! Les duels se musclent, Bayonne enchaîne les coups de pied arrêtés. Beltran, encore lui, profite des mauvais contrôles nantais en défense mais sa frappe est contrée. Coulibaly lui rend la pareille en étant bien lancé vers le but ! Mais Bouet sort rapidement pour détourner en corner, pendant que l’avant-centre nantais semble souffrir à la cuisse. Rene Khrin le remplace.  

L’Aviron tentera les ultimes offensives, mais Nantes contient bien, à l’image de Wague et Girotto qui bloquent net toute entrée des bleus. Et au final, sur une relance, Touré voit Abeid partir côté droit en profondeur. Bayonne a délaissé la défense et l’espace est là ! Touré place bien son ballon, et Abeid remporte aisément son duel pour finir la partie : Nantes 2, Bayonne 0, et on en restera là. Direction les 16e de finales ! 

C’était un de ces matchs de coupe de France comme on les connait, et que pour certains d’entre nous, avons même joué : sur un terrain d’amateurs, aux horaires des matchs amateurs, avec des amateurs qui ont voulu se mesurer aux professionnels. Mais l’Aviron Bayonnais a été une très belle équipe et Nantes a dû s’employer pour faire respecter la hiérarchie, tant le rapport de force a été assez équilibré durant tout le match.