Un FCN… « pas trop moche »

Après 10 minutes relativement équilibrées où les Canaris tentent quelques initiatives et quelques contres, la possession passe lentement au profit des Angevins qui montrent plus de maitrise. Il faut cependant attendre la treizième minute pour voir Diony, lancé en profondeur, croiser une belle frappe que Lafont repousse avec sérieux. Il y a de bonnes idées côté Nantais dans les transmissions de balle, mais le bloc équipe reste bien trop bas et trop prudent… sans toutefois montrer beaucoup de sérénité sur les relances. Mais Nantes essaie. À la 22e minute, Abeid obtient un coup franc à 30m qu’il talonne pour Girotto et sa frappe puissante force Bernardoni à se coucher. On voit du mieux dans cette séquence, les Nantais cherchent des accélérations sur les ailes et essaient de mieux faire tourner la balle… mais encore une fois, lorsque cela aboutit, c’est gâché dans la finition. À la 25e, superbe diagonale d’Abeid qui transmet à Traoré, qui remet une touche dans l’axe ! Mais Simon manque son contrôle et se fait rattraper dans les six mètres angevins.

Le traditionnel « fait de jeu anodin »

La mi-temps approche, la possession s’équilibre, et, à défaut de ne pas avoir trop à se mettre sous la dent, on peut au moins se vanter d’avoir vu les Canaris ne pas être particulièrement bouffés. De plus, dans l’écho du stade, on entend quelques chants de supporters. Mais voilà… comme souvent, c’est un fait de jeu bête qui va encore mettre les Canaris dans le fond. Sur une balle anodine, Charles Traoré, bien que seul, rate totalement sa volée qui rebondit sur son tibia et va donc en corner. Vous connaissez la suite : Romain Thomas surgit au premier poteau, passe sur Pallois et devance Lafont… et voilà, encore un but que l’on offre : 0-1 (42e)

Et comme de tradition, Nantes semble être assommé et dans les cordes… mais heureusement, la mi-temps est sifflée rapidement pour éviter un nouveau scénario similaire à celui contre Reims. Mais Angers ne se sent clairement pas inquiété. Et d’ailleurs, dès le retour des vestiaires, le SCO se montre très menaçant. Simon continue ses incessants débordements, mais comme on le dit depuis trois ou quatre semaines, l’attaque nantaise ne sait jamais offrir une présence efficace dans l’axe. Nantes commence à douter encore en défense, une passe fébrile de Fabio est interceptée rapidement par les Angevins qui manquent de peu de convertir le contre rapide par ce centre pour Cabot qui ouvre juste trop son pied. Les Angevins, eux, savent être présents dans l’axe…

Un miracle sauve Nantes

Nantes fait face à un SCO qui est désormais libéré, agressif, pressant et clairement, les relances nantaises font peur à tout le monde (heureusement que le stade est vide). Chirivella, Coco et Kolo Muani remplacent Touré, Louza et Emond. Mais Nantes dribble trop, ne bouge pas beaucoup face à des Angevins dont on entend la communication permanente sur le terrain. Simon passe son temps à déborder, dribbler, encore et encore. Mais ne trouve aucune solution. Concrètement, il ne se passe rien à partir de là. Les attaques nantaises sont molles et n'inquiètent absolument pas Angers. On regarde le temps passer en baillant, pendant que El Melali parvient à s'échapper tranquillement vers le but nantais, pour trouver la parade de Lafont devant lui.

Il ne suffirait pourtant que d'un seul petit but pour sauver le désastre. Sur un centre de Corchia, ENFIN, une présence nantaise est forte dans la surface, et c'est à N'Dilu que revient le privilège de pivoter et... de frapper le poteau. Tout le groupe jaune se prend la tête. Comme souvent, c'est dans les ultimes secondes que les Canaris se décident à accélérer. Sur un dernier coup franc Abeid envoie la balle dans la mêlée, Kolo Muani tente habilement une tête pour une déviation, mais Bernardini réagit bien et repousse la balle vers un défenseur angevin qui dégage... et soudain surgit Charles Traoré, dont le dégagement rebondit sur sa poitrine et lobe tout le monde... et but ! 1-1 (94e). 

Les trois coups retentissent dans un hurlement de rage de tous les Angevins...

Alors oui, les 66 premières minutes à Reims, et quelques séquences à Angers... on a vu mieux. Mais Nantes, sur cinq rencontres, dont trois contre des relégables, et trois à la Beaujoire ne prend que deux points. Nantes s'en sort de manière miraculeuse, alors qu'il s'apprêtait à perdre de la même manière que d'habitude : une erreur défensive qui donne le but, aucune capacité de réaction une fois mené, présence offensive nulle, en ne jouant que l'équivalent d'une mi-temps. On peut se satisfaire du fait que Nantes a enfin su égaliser dans un match, mais reconnaissons-le, ça n'était pas particulièrement mérité. La chance fait partie du football...


Il était plus que temps que l’année s’arrête. L’avenir du club appartient aux joueurs et à la direction désormais. Eux seuls peuvent faire la différence pour que 2021 devienne une année d'espoir.

Aujourd’hui, Nantes ne gagne plus rien. L’équipe est devenue un cauchemar à regarder jouer, enchaîne les matchs catastrophes, les erreurs de débutant. Ce petit nul d'ultime seconde ne doit pas cacher que le chaos du club est total et que le divorce avec les supporters est consommé depuis longtemps. Plus personne ici n’est satisfait. Plus rien ne peut sauver le FC Nantes, sinon ceux qui se sentent encore impliqués dans ce club, ce qu’il est et ce qu’il peut faire.

Si rien ne change, nous l’avons déjà dit, c’est la Ligue 2 qui nous attend, et peut-être pire. Une troisième descente signifierait que le FC Nantes est devenu un club rentré dans le rang. Il aura perdu sa spécificité, et même ceux qui aiment le club par nostalgie du passé passeront à autre chose. C’est ça qui est en jeu aujourd’hui : une identité, une existence.


On a bien aimé :

L'agressivité défensive : les 30 premières minutes ont montré des Nantais engagés et très rugueux sur le porteur de balle. 

Les changements de Patrick Collot : le coach nantais n’a pas trop attendu pour faire des changements, surtout après les dix premières minutes de la seconde mi-temps où les Canaris étaient dans les cordes et n’avaient rien à offrir offensivement. S’en est suivie l’entrée de Corchia pour faire des ajustements défensifs et N'Dilu en fin de rencontre.  

Charles Traoré : on le reconnait, nous n’avons pas manqué de critiquer certaines de ses prestations depuis plusieurs mois. Mais la plupart de ses derniers matchs joués, le petit arrière gauche est très sérieux et appliqué, bon dans les duels, et on ne peut qu’en redemander. Mais il continue de se distinguer dans les faits de jeux qui apportent des buts aux adversaires… et encore aujourd’hui, c’est bien grâce à lui que le SCO obtient l’opportunité d’ouvrir la marque. Et pourtant, au final, remercions-le d'avoir su être au bon endroit, au bon moment.  

On aimerait bien :

Trouver un vrai rôle à Renaud Emond : on ne remet pas en cause son engagement, qui a été visible cet après-midi. Mais on ne voit tout simplement jamais ce joueur faire la différence. Sa sortie à la 54e en dit assez.

Nous l’avons déjà dit, redit, et nous le répétons encore : de la présence dans la surface. Moses Simon enchaîne les débordements les uns après les autres, et ne trouve jamais personne.

Une capacité à réagir : c’est assez simple, quand Nantes est mené, considérez le match comme terminé. Ce qui faisait la force du groupe depuis deux saisons, à savoir être capable de réagir, et de revenir, a tout bonnement disparu du registre de jeu nantais. Ce but très hasardeux à l'ultime seconde permettra d'apporter la seule exception à cette idée...


Enfin on aimerait bien :

Vous souhaiter une bonne année, une bonne santé, et espérer vous retrouver tous bientôt sous des jours meilleurs. Votre rédacteur vous le souhaite, et compatit avec votre colère sur la situation, lui qui vous a offert les résumés des matchs contre Reims (2-3), Strasbourg (0-4), Paris (0-3), Monaco (1-2), Bordeaux (0-0) et Avranches (0-0), pour n’avoir pu vous résumer qu’une seule victoire, celle contre Brest. On ne peut qu’espérer vous résumer des choses plus joyeuses en 2021.