Partie 1

Un soir à Saupin

L’histoire commence comme beaucoup, un soir de match à Saupin. Le gamin, les yeux grand ouverts, découvre pour la première fois avec son oncle « la maison jaune ». Une ambiance incroyable, celle des supporters dans la tribune, et sur le rectangle vert, une équipe et des joueurs qui le font déjà rêver. « C’est cela que je veux faire ! » se promet le jeune élève de l’école privée de St-Donatien qui tâtonne déjà le ballon au sein de l’UGSEL. Mais il en veut davantage désormais. Rentré au collège du Loquidy, il se fait remarquer par son Prof d’EPS, un certain Armand Piriou, entraineur au FC Nantes.  « Il faut que tu viennes t’entraîner au club » suggère Monsieur Armand, qui se déplacera chez les parents du jeune Philippe pour les convaincre que « jouer au foot ne compromet pas les études ». Crampons aux pieds, le petit canari de 13 ans découvre « un peu tard » regrettera-t-il par la suite, la formation du jeu à la nantaise. Les entrainements se font sur les terrains du Grand-Blottereau puis des Basses-Landes. Le jeudi, jour de repos, le jeune Philippe se rend à pied de la rue du Coudray où il habite, jusqu’au Grand-Blottereau, pour voir s’entrainer les Henri Michel, Hugo Bargas, Gaby De Michèle… et apprendre. 

Le FC Nantes ou rien

Le rêve prend fin en 1979. Zaetta, Arribas et Budzynski le convoquent pour lui dire qu’ils ne le garderont pas. Mais que le SCO d’Angers recherche de bons joueurs pour sa section amateurs. Le  jeune homme n’ira pas à Angers. « Dans ma tête c’était Nantes ou rien ».  Son parcours de bon footballeur s’arrête aux portes de l’équivalent actuel du CFA où il disputera quelques matches, et 2 matches en coupe Gambardella. Philippe décide d’arrêter le football. Il part à Paris avec un autre rêve : faire des études de radio télévision. Il traine ses guêtres dans les studios d’Europe 1 avant de revenir quelques temps après pour animer une émission de Radio FR3 Pays de la Loire. Mais les responsabilités familiales le contraignent à se tourner vers une carrière plus durable : ce  sera la banque. Une dizaine d’années, en Vendée. 

 

De la blessure de foot au FCN

La banque le lasse. Il ne se passe rien. Philippe décide de réorienter sa carrière vers le commerce. Avec une idée en tête : «  J’exercerai dans le milieu du sport ». Entre-temps, il a repris le foot. A Brétignolles-sur-mer précisément où une méchante blessure le conduit en rééducation. « C’est précisément durant ma rééducation que j’apprends que le FCN recherche un commercial » témoigne Philippe. La route de la Jonelière, il connait. Et il y part sans tarder rencontrer Alain Florès, le directeur général du club, et Eric Leport, le directeur commercial. « Vous pouvez commencer quand ? ». « Maintenant ! ». Nous sommes en 1995. Guy Scherrer est le Président. Philippe, l’ex joueur amateur devient salarié administratif. Il y restera plus de 27 ans. 

Quand le musée des « Verts » stimule celui des jaunes   

Nous sommes en 2015. Vingt années sont déjà passées depuis le retour à la Jonelière. La SocPresse a repris le club en 2001. Et depuis 2007, le club appartient à Waldemar Kita. Le métier de commercial n’enchante plus guère Philippe. Le monde du football a beaucoup évolué. Il s’y retrouve moins. Une autre idée lui germe dans la tête depuis longtemps. Un musée. Celui de St-Etienne a ouvert depuis 2013. 800 m2 consacrés à l’Histoire du club. Le premier Musée en France dédié à un club de football. Philippe entend que le Président Kita souhaiterait avoir le sien. Il se rend à Paris et propose au Président de s’en occuper. « Je lui ai dit : On aura un jour un musée, mais il faut commencer par rassembler ce qu’on peut préserver ». Le Président Kita acquiesce. « Tu as carte blanche ». Le service « Histoire et Patrimoine » est créé. 

La salle des trophées était une vitrine ouverte

« Il n’y avait rien » se rappelle Philippe. « La salle des trophées était une vitrine ouverte aux quatre vents. Dés que j’ai été nommé, j’ai commencé à me rapprocher de tous les anciens joueurs, entraineurs et dirigeants du club pour les faire participer à cette quête du patrimoine. Pour qu’ils transmettent et partagent leurs souvenirs » poursuit-il. « J’ai même mis à contribution Madame Arribas et Madame Vincent » (les épouses respectives de José Arribas et Jean Vincent). Celui qu’on appellera désormais « Monsieur Musée » se met également à ratisser tous les placards de la Jonelière. « Il y avait des trucs qui trainaient partout » se rappelle-t-il.  Petit à petit, les objets et documents s’accumulent. Philippe répertorie, classe, dresse un inventaire. 

 

Les archives de la rue Bertrand Geslin

Mais il est une recherche d’un « trésor » qui le préoccupe plus que tout. (Fin de la partie 1)