La sélection n'a pas été facile, d'autant que Pierre Cambronne, alias « Le Général », est suspendu pour avoir eu un mot avec l’arbitre. Mais on peut faire confiance au nouveau sélectionneur Jules Vallès, un meneur d’hommes aux idées révolutionnaires et à l’esprit frondeur. Fidèle à l'esprit de Nantes, il a remplacé l’antique Saint-Félix, qui est devenu consultant sur Canal.
Gardien de but : Willy Wolf
Un bon gardien est avant tout un homme qui aime plonger. Le fantasque Polonais Willy Wolf a donc le profil parfait, même si son dernier plongeon reste un sujet de controverse. Doté d’une détente exceptionnelle et d’un tempérament téméraire, on apprécierait toutefois qu’il perde cette habitude de grimper sur la barre transversale pour y faire ses acrobaties.
Défenseur central : Jules Verne
Le poste de défenseur nécessite un certain sens de l'anticipation, et dans ce domaine, l'œuvre de Jules Verne plaide pour lui. L’auteur de Cinq semaines en ballon, devenu titulaire en moins de quatre-vingt jours et qui fut capitaine à quinze ans, aurait pu jouer au milieu de terrain, mais lui-même s’estime un vain milieu sous les mers.
Défenseur central : Pierre Waldeck-Rousseau
Sa qualité d’avocat en fait un excellent défenseur. Solide dans les duels, Pierre Waldeck-Rousseau impose sa loi sur le terrain avec calme et autorité.
Arrière latéral : Éric Tabarly
Un défenseur latéral aime prendre le large et remonter les courants, même lorsque ceux-ci sont contraires. Éric Tabarly fait preuve d’une grande solidité et d’un sens de la décision qui fait autorité. Il maintient son cap. On peut toutefois lui reprocher un esprit solitaire et taciturne.
Arrière latéral : Julien Gracq
Toujours en forme, Julien Gracq aime longer la ligne de touche comme on longe une rue, avec calme et lucidité. Peut-être avec son inspirateur André Breton le seul joueur qui donne l’impression qu'il peut arriver quelque chose qui en vaut la peine.
Milieu défensif : Jean-Baptiste Carrier
Il y a toujours un méchant dans une bonne équipe de football. Quand il s’agit d’harceler l’adversaire, voire de le noyer, Jean-Baptiste Carrier est l’homme idoine. Son jeu agressif, sans fioriture, le rend toutefois impopulaire et attire de surcroît la méfiance des arbitres.
Milieu relayeur : Anne de Bretagne
Le milieu relayeur se distingue par sa capacité à rapprocher les blocs et à user de diplomatie tout en préservant les intérêts de son camp. Anne de Bretagne est connue à Nantes pour sa fidélité et son palmarès inégalé : deux fois reine de France, ce qui force le respect.
Meneur de jeu : Jacques Demy
Un bon meneur est avant tout un metteur en scène, capable d’enchanter la foule sur une inspiration. Demy a un nom prédestiné pour le poste, mais il se montre surtout très créatif, même en situation défensive. On se souvient encore de la manière dont il avait sorti les parapluies contre Cherbourg.
Ailier droit : Claude Ponti
Un attaquant doit se montrer créatif et imprévisible, capable de désarçonner n’importe quelle défense par ses inspirations loufoques. Ponti joue avec les lignes comme il joue avec les mots. Il déroute même, parfois, ses partenaires.
Avant-centre : Alice Milliat
Une attaquante avec une rare pugnacité, qui n'attend pas de recevoir le ballon : elle va le chercher, à la rame si besoin. Elle résiste aux coups, conserve la ballon et le distribue intelligemment.
Ailier gauche : Louis Lefèvre-Utile
Le gamin sait se montrer entreprenant (même s’il monte parfois dans les tours) avec une bonne lecture du jeu. Il donne de véritables biscuits à ses partenaires, qui savourent chacune de ses passes.
Sur le banc des remplaçants
- Manou d'Elmer Food Beat : Son attirance pour les filets en font un gardien efficace. Une certaine tendance toutefois aux buts casquettes.
- Dominique A : Joueur technique et introspectif, il sait rendre la lumière et jouer en toutes latitudes, avec le courage des oiseaux
- Léopold Cassegrain : Entre souvent en fin de rencontre, où il se montre précieux dans la conservation du ballon.
- Georges Clemenceau : Le Tigre rugit toujours malgré le poids des ans. Un homme de combat à la ténacité légendaire, même si son style s’est un peu lycée au fil des années.
- Jean-Marc Ayrault : Un milieu discipliné, positionné à gauche avec une tendance à revenir vers le centre. Un peu effacé parfois, mais jamais hors-jeu.