En premier lieu, pouvez-vous nous dire à quand remonte votre implication au sein du FC Nantes ?

En fait, j’étais un passionné de football et un supporter du club. Dans les années 60, j’étais étudiant et je jouais au foot dans le championnat universitaire. J’ai eu l’occasion de sympathiser avec plusieurs joueurs de l’époque notamment Jean-Claude Suaudeau, Bernard Blanchet et Philippe Gondet. Par amitié, ils venaient arbitrer nos matchs. Lorsqu’il y avait de la place dans le bus des joueurs j’avais le plaisir de faire les déplacements avec eux. A un certain moment, le président Fonteneau a voulu rajeunir le conseil d’administration. Robert Budzinski a évoqué mon nom. C’est comme cela, que j’ai intégré le fonctionnement du club. En 1992, lors de la création de la SAOS, j’ai été élu président de l’association. J’avais la charge du secteur amateur et du centre de formation. En 1996, suite au départ de Guy Scherrer je suis devenu président de la SAOS en charge du secteur professionnel. Je suis resté à ce poste jusqu’en 1998. Ma fidélité au club porte donc sur une période de 35 ans.

 

Quelle était votre conception de la fonction de président ?
Dans un club, le personnage le plus important c’est l’entraîneur. Il faut pouvoir le préserver des contraintes quotidiennes pour qu’il puisse se consacrer pleinement à son métier. Le rôle du président consiste donc à mettre chacun dans les meilleures conditions de travail. Il fédère et facilite les relations. Pour ma part, je ne faisais pas d’ingérence dans le domaine technique. La confiance entre les personnes, c’est primordial. J’ai eu le plaisir de travailler avec deux grands professionnels, à savoir Jean-Claude Suaudeau puis Raynald Denoueix.  La relation entre eux a été importante dans la réussite.  


A votre époque, qu’est-ce qui faisait la force du club ?
Le joyau du club c’était le centre de formation. La liste des joueurs formés au FC Nantes est impressionnante. Tous les clubs français et étrangers sont venus s’inspirer de nos pratiques. Aujourd’hui, la formation n’a plus du tout la même valeur. Il suffit de voir, chaque année, le peu de joueurs que le club est capable de sortir.
Le « jeu à la nantaise » a fait l’identité du club mais il faut savoir que celui-ci ne se limitait pas à la surface du terrain. Le jeu collectif imprégnait aussi tous les niveaux et les structures du club. C’était un vrai travail d’équipe. Robert Budzinski a été important dans cette réussite. Il ne faut pas oublier aussi Guy Hillion. Le FC Nantes, c’était vraiment une grande famille et tout le monde tirait dans la même direction.


Pour quelle raison, avez-vous quitté, en 1998, vos responsabilités de président au sein du club ?
Clairement, il y a eu une ingérence politique de la part de Jean-Marc Ayrault. Concernant la raison, je n’ai pas d’explication précise.  Est-ce le goût du pouvoir ?... Le FC Nantes faut-il le rappeler était un des fleurons de la ville. Ce que l’on peut dire, c’est que mon départ a été une première étape de ce qu’allait ultérieurement devenir le club. Il faut se souvenir, que deux ans après, la Socpresse est devenue propriétaire du club.  


Etes-vous toujours en relation avec le FC Nantes ?...  Gardez-vous un contact avec les anciens du club ?...
Avec le club, je n’ai plus aucune relation depuis longtemps. Par contre, les ex-canaris se rencontrent à fréquence régulière. Je retrouve Jean-Claude Suaudeau, Gilbert Le Chenadec, Gaby Michelle et quelques autres… Nous jouons aux cartes ensemble. Avec la crise sanitaire, c’est devenu un peu plus compliqué à organiser. Mais nous ne perdons pas le contact. L’amitié est toujours au rendez-vous.