Les Canaries se rendaient au campus PSG pour cette dernière journée d'Arkema première ligue (J22). On se souvient du match aller où les joueuses de Nicolas Chabot pour une grande première au stade de la Beaujoire avaient livré une très belle copie devant près de 17.000 spectateurs enthousiastes (record de la saison). Une défaite 0-1 très honorable qui avait suscité presque des regrets mais aussi pas mal d'espoir pour la compétition en cours. Le contenu était en effet très intéressant pour les observateurs et de bon augure pour la suite de ce premier exercice !

Un match sans enjeu

Mais le contexte de cette dernière rencontre de la saison 2024/2025 est assez neutre. Le PSG, deuxième, est qualifié pour les play-offs (qui commencent dès le weekend prochain), alors que les Canaries ont assuré l'essentiel quand elles ont obtenu le maintien, ce qui était leur objectif.

Du reste le club de la capitale battu la semaine dernière en finale de la coupe de France aux tirs au but devant le Paris FC s'est séparé de son entraîneur et présente une équipe très remaniée que lui permet son large effectif.

Les Parisiennes s'installent dans le camp nantais et poussent d'entrée de jeu. Dès la deuxième minute, Korbin Albert bute sur la gardienne nantaise Emily Burns. Les Jaunes et vertes ont du mal a relancer et se trouvent vite acculées. Et dès la 11e minute, à la suite d’une percée collective, la puissante attaquante nigériane du PSG Echegini finit le travail en enchaînant double contact et frappe enroulée qui se loge dans le petit filet.

Pour les joueuses de Nicolas Chabot, qui n'ont plus gagné depuis neuf matchs, cela se complique malgré les envies de produire du jeu. Mais le ballon est rendu trop vite à leurs adversaires ou revient sans cesse vers la défense qui doit user trop souvent d'expédients.

Penalty et Émily, joli !

Aussi, sur un des nombreux ballons perdus aux quarante mètres obligeant les milieux de terrain à suppléer les défenseures, Manon Uffren, sur un tacle en retard, fauche par derrière la percutante Echegini. Penalty logique (37e). La Nigériane s'élance pour la sentence, mais Emily Burns détourne le ballon sur son poteau droit et capte le cuir. On en reste donc à 1-0.

Cela semble réveiller les Canaries qui enfin se lancent vers le but parisien et se procurent quelques situations. Mais à l'approche de la pause, elles perdent Amira Ould Braham sur blessure, remplacée par Lalia Storti.

Une belle attaque nantaise permet à Louise Fleury de se procurer la meilleure occasion des Jaunes, mais sa frappe à l'entrée des six mètres est contrée en corner… qui ne donnera rien, comme on dit souvent ! Mais s'est évidemment trop peu pour donner des frissons de la ligue des champions de la veille entre l'inter et le Barça !

Une deuxième période qui sent les vacances !

Les Canaries semble vouloir reprendre avec des velléités offensives traduite par un tir de Reccio contré (50e). Le PSG reprend sa domination sans plus de conviction et de danger pour la gardienne canadienne du FC Nantes (52e, 58e, 61e), que conteste Louise Fleury par un tir dévissé ! Petit à petit (comme dirait un éditeur de BD nantais), le jeu se stabilise au milieu de terrain et l'ennui s'invite dans la partie.

Les deux entraîneurs opèrent plusieurs changements successifs qui n'apportent pas vraiment de bouleversements dans les intentions ni le réveil des troupes. Les parisiennes se contentant de contrôler le jeu sans trop s'employer, juste quelques poussées pour obtenir deux ou trois corners qui n'ont jamais inquiété Emily Burns.

Le score ne bougera plus et comme au match aller les PSG s'impose par le plus petit écart...

Et demain ?

Il va falloir tirer maintenant tous les enseignements de cette première saison parmi l'élite pour le FC Nantes féminines. Certes l'objectif était le maintien qui s'est construit surtout dans la première moitié du championnat, mais sur la partie retour, nos Canaries restent sur dix matchs sans victoires. La dernière contre Guingamp (2-1) remonte au 12 janvier à Saupin. C'est avec seulement cinq victoires et huit nuls que les filles de Nicolas Chabot sont parvenues à la leur septième place actuelle.

Elles n'ont pas égalé le plus petit nombre de buts encaissées par Rodez (29 contre 30 pour Nantes) pour un premier accès à l'élite. En attaque elles n'ont atteint que dix-sept fois les filets adverses bien loin des quatre-vingt-douze buts des Lyonnaises ou de la soixantaine des deux équipes parisiennes.

L'attaquante du début de saison Kelly Gago semblait une bonne pioche en terme de fixation de puissance et de percussion. Mais elle a quitté l'équipe dès le mercato d'hiver pour l'Angleterre après avoir honoré ses premières sélections en équipe nationale.

En termes de jeu, il y a eu de très belles choses trop souvent mal récompensées. Mais c'est très encourageant pour la suite. Nicolas Chabot fait du très bon travail, il semble très écouté et très apprécié sur ces idées de jeu. Les Canaries n'ont jamais été ridicules en terme de jeu et d'organisation. Manon Uffren a obtenu la récompense du plus beau but du championnat et Emily Burns la gardienne a encore été récompensée pour ses performances (comme l'an dernier en Ligue 2).

Enfin en termes d'affluence, les Nantaises ont un public qui a souvent été nombreux dans la tribune Oscar Muller de Saupin. Le club a même battu un record de spectateurs lors du match joué contre le PSG à la Beaujoire (près de 17.000 spectateurs). On peut penser que si d'autres rencontres s'étaient déroulées dans cette enceinte, les 20.000 auraient pu être atteints.

Bien évidemment la situation de la fin de saison des pros peut avoir une influence sur la section féminine. Si par la descente en L2 (directe ou par les barrages) le budget pour permettre une progression ou pour amplifier une certaine ambition pourrait être très compromis.

C'est aussi un des enjeux de cette fin de saison qui, espérons-le , ne viendra freiner tout le travail entrepris depuis 2012.