Le 9 novembre 1984, dans son tout-nouveau stade, le FC Nantes accueille l’équipe de Monaco, lors d’une première nationale : Canal Plus retransmet son premier match en direct, avec les commentaires de Michel Denisot et le bord du terrain est assuré par Charles Biétry.

Un an plus tard, le 6 novembre 1985, les Canaris reçoivent le Partizan Belgrade, en 16e de finale retour en coupe de l’UEFA, devant les caméras de TF1 : peu importe la chaine de TV, les Nantais attirent, les Nantais crèvent l’écran, les Nantais assurent leur gloire médiatique.

Jusqu’à cette date, la gloire était verte, avec son "ange" et son "sphynx" ; la France était également verte, mais les Canaris sont jaunes ! Lors de cette rencontre mémorable, le Brésilien nantais montre toute sa classe, mais cette fois-ci, José la joue très collective.

Comme à son habitude, le groupe est pourtant la vedette, mais un autre Brésilien sort de sa boite pour marquer un but d’anthologie : il s’appelle Vincent Bracigliano. On y reviendra.

Les Coco boys ont eu leur revanche sur le Partizan, vingt ans après. Aux yeux de tous les observateurs, cette rencontre européenne est "la plus belle, la plus aboutie depuis que le FC Nantes a gouté aux joutes de l’UEFA", dixit Bruno Lautrey, fin connaisseur de la chose. C’est d’ailleurs lui qui en parle (écrit) le mieux. Citation : "Les Mousquetaires de Suaudeau ont vaincu par quatre touches à zéro (…) La botte de Nantes est aussi efficace que celle de Nevers (…) Le mouvement débute par une main mise sur l’entrejeu, se poursuit par des velléités offensives, et se termine par une estocade tranchante, comme une épée de Tolède".

A l’aller, le Yougoslave de Nantes, Vahid Halilhodžic, avait inscrit le but, contre ses compatriotes, qui permettait d’entrevoir l’espoir. Lors de ce match retour, il fut à l’origine de trois passes décisives, dont un cadeau pour son compère, Loïc Amisse : lui également fut en extase sportive !

Mais que dire de ce trait de lumière, de génie, du matador Bracigliano ? A coups de déhanchements, de dribbles chaloupés, et de contre-pieds, il fila jusqu’au but adverse.

Il peut paraître paradoxal de citer des individualités, alors que le FC Nantes vit dans le collectif, mais si la solidarité des autres n’avait pas été là, le milieu défensif des Canaris n’aurait pas réussi cette chevauchée fantastique.

Après tout, comme le dit encore une fois, Bruno Lautrey : "Un pour tous, tous pour un, semble être la devise des Canaris de 1985".