Commençons par le commencement. Originaire de Toulouse, l'actuel latéral de 27 ans a été formé dans la célèbre école monégasque. Régulièrement appelé chez les jeunes de l'équipe de France, des U16 aux U20, son statut de « jeune à bon potentiel » s'est développé sur le rocher. Cependant, alors que les Rouges et Blancs évoluent en Ligue 2 au même moment (de 2011 à 2013), Appiah, alors âgé d'une vingtaine d'années, n'arrive pas à s'imposer sous les ordres du coach italien Claudio Ranieri, tête également connue du côté des bords de l'Erdre. Lors de la saison 2011-2012, il peine à atteindre les vingts matches en championnat. La saison suivante est d'autant plus difficile : c'est une dizaine de matches que le jeune international français peine à atteindre. C'est dans l'équipe réserve qu'il tente donc de montrer ses qualités notamment en remportant en 2011 la Gambardella contre l'ASSE. Son contrat arrive à son terme lors de l'été 2013. Un club de Ligue 1 décide alors de donner une chance au jeune défenseur désormais libre de s'engager où il le souhaite : le SM Caen.

En Normandie, Denis Appiah retrouve un second souffle. Dès sa première saison en Ligue 2, il participe pour la première fois de sa carrière à plus de trente matches de championnat et, en prime, obtient une montée dans l'élite avec son nouveau club. « Appiah a laissé une très bonne image à Caen. Arrivé en étant plutôt inconnu, il s'est naturellement imposé comme latéral droit », affirme Esteban PINEL, journaliste à Radio France et basé à Caen. La saison suivante - sa première en Ligue 1 - lui permet d'atteindre également les trente matches de championnat. « Fort dans les duels, Patrice Garande alors entraîneur du SMC à l'époque le décrivait comme infranchissable. Sans aller jusque là c'est vrai que c'était très costaud » poursuit Esteban. En duel avec Emmanuel Imorou, il perd puis retrouve sa place de titulaire lors de cette deuxième saison en Normandie. Il ne la perdra plus après cela. La raison ? « C'est un joueur qui était régulier, excellent dans son état d'esprit, abordable et infatigable également. On peut dire qu'il a contribué pleinement au super cycle montée – Maintien – 7e place de Caen » avance Esteban. Alors que sa saison 2015-2016 est probablement la plus réussie de sa carrière avec une participation aux 38 matches de championnat, il suscite l'intérêt de nombreux clubs l'été suivant. Un accord est trouvé avec Anderlecht pour près de trois millions d'euros. Il quitte donc pour la première fois la France et s'installe en Belgique.

Tout est devenu beaucoup plus compliqué de l'autre côté de la frontière. Sa première saison chez les Mauves n'est pas très flatteuse puisqu'il n'atteint pas les vingts matches de championnat. Cependant, il réalise quelques matches de Ligue des Champions (LDC) et de Ligue Europa, début d'une petite expérience européenne. Jordan HORWOOD, rédacteur en chef du site dédié au football belge Walfoot, nous apporte son expertise : «  Sur sa première saison, il a été blessé mais René Weiler a compté sur lui durant les Play-Offs 1, où Anderlecht a remporté le titre. » Sa deuxième saison est plus complète en Belgique, il se rapproche de la trentaine de matches effectués (en Belgique, il y a seulement 16 équipes dans l'élite) ; il participe également au parcours européen en LDC d'Anderlecht en 2017-2018. « Sur sa seconde saison, malgré le changement de coach, il reste dans le onze. Il faut dire que la concurrence n'était pas très grande. Mais il n'a pas pu participer aux Play-Offs 1 à cause d'une blessure au cou ». Les indisponibilités provoquées par ses blessures ont permis à l'entraîneur en place de lancer un pur produit de la formation d'Anderlecht sur le côté droit : Alexis Saelemaekers. Il s'est surtout révélé lors de la saison précédente. « Alexis a cependant connu un creux, et suite au changement de coach, le Néerlandais Fred Rutten est passé du 3-5-1 au 4-3-3. Il ne voyait donc pas Saelemaekers comme arrière droit, mais plus haut. Alors Dennis Appiah est revenu dans le onze après avoir perdu sa place dans le 3-5-2 ». Malgré cela, il participe péniblement à la moitié des matches de championnat de la saison dernière. 

  • Peut-on dire que son passage en Belgique est un échec, notamment quand on regarde les réactions des supporters des Mauves suite à son départ ? « Pas à ce point. On pouvait s'attendre à mieux de sa part, vu qu'il avait tout de même une bonne cote en France avant de venir et qu'il a coûté relativement cher. Mais notamment par son bon état d'esprit, on ne peut pas parler de flop. Lors de son retour après avoir perdu sa place, il a réalisé quelques bons matchs comme face au Standard où il a dépanné dans l'axe pendant 80 minutes. Il a aussi participé au dernier titre du Sporting, bien que ce ne fut pas le plus beau en terme de style (trop défensif) » poursuit Jordan.

  • Et la réaction des supporters d'Anderlecht ? « Le supporter d'Anderlecht est généralement très critique et la saison noire que vient de traverser le club n'a pas aidé plusieurs joueurs. Le fait qu'il était critiqué pour ses centres font que les supporters se réjouissent de voir un joueur partir en espérant un meilleur renfort plus tard. » termine notre spécialiste du football belge.

 

La suite, les supporters nantais la connaissent...

 

(Photo du site officiel du FC Nantes pour Dennis Appiah)