Fini le temps où Nantes soignait son goal average contre Brest. Dimanche après-midi, l’équipe finistérienne a été froide de réalisme. Sans être particulièrement spectaculaires, les joueurs d’Eric Roy ont marqué à quatre reprises. La particularité de ce résultat ? Trois minutes séparent les deux premiers buts (24’ et 27’), cinq pour les troisième et quatrième buts (88’ et 93’). Si on peut saluer la prestation du collectif brestois, dont la valeur n’est plus à prouver, du côté jaune et vert on peut légitimement s’interroger sur la force mentale de cette équipe.
L’illusion du derby
Face au PSG et au Stade Rennais, les joueurs d’Antoine Kombouaré avaient au moins su faire preuve de solidarité et cela s’était retranscrit par une solidité défensive retrouvée. Dimanche dernier, le onze nantais s’est distingué par sa fébrilité défensive, la faute notamment à des erreurs de marquage et de placement défensif. Des sautes de concentration qui ont coûté cher au FC Nantes alors même que Brest ne se montrait pas si dangereux. Menés 2-0 à la mi-temps, seul un sursaut d’orgueil aurait pu permettre aux jaune et vert d’aller chercher l’égalisation ou la victoire.
Douglas Augusto a esquissé les contours de ce sursaut en début de seconde période avec un joli but inscrit dès la 48’ d’une magnifique reprise de volée. Nantais le plus en vu ce soir, il n’a jamais rechigné à faire des efforts. S’il n’est pas toujours techniquement très adroit, il est difficile de reprocher à ce joueur de ne pas tout donner sur le terrain, comme le démontre les statistiques de distance parcourue par match présentées par l’Observatoire Football du CIES. Malheureusement, cette révolte incarnée par Douglas Augusto n’aura su faire craquer les Ti’Zefs. Regroupés, les coéquipiers de Brendan Chardonnet, irréductible du club, ont su subir sans encaisser, puis ils ont frappé au bon moment.
En suivant à la perfection son plan de jeu, Brest a fait parler l’expérience accumulé par son effectif au fil des rencontres de Ligue des Champions. Car oui, malgré quelques difficultés en championnat, le Stade Brestois brille depuis plus d’un an dans l’Hexagone et sur le continent européen, et ce notamment dans l’attitude mentale.
Après une courte éclaircie, l’orage revient à l’assaut sur les bords de l’Erdre.
Se réveiller ou sombrer
Pas le choix. Si le FC Nantes compte se maintenir, il va falloir redoubler d’efforts à tous les niveaux. Tant sur le terrain que sur le banc et dans les bureaux des décisions doivent être prises afin d’améliorer rapidement les résultats. Outre un possible changement d’entraîneur, qui malheureusement est plus qu’habituel côté nantais, ce sont aux joueurs de se démarquer. Ils doivent élever leur niveau de jeu et faire corps, se secouer entre eux. Jean-Charles Castelletto s’est d’ailleurs montré passablement énervé au micro du diffuseur DAZN en après-match, soulignant la faiblesse de caractère de ses coéquipiers en fin de match.
Actuellement, aucun cadre n’émerge réellement dans cette équipe. Aucun joueur ne semble râler. Installer un climat conflictuel n’est pas un objectif, néanmoins les joueurs ne doivent pas accepter la situation dans laquelle ils sont. Ce sont les principaux acteurs des matches. Pourtant, ils donnent l’impression de subir le plan de jeu et la tactique. N’ont-ils pas la volonté et/ou la possibilité d’impacter l’orientation tactique de l’équipe ? N’y a-t-il personne pour impulser un élan positif ?
Pour retrouver le plaisir de la victoire, les jaune et vert doivent avant tout retrouver une envie collective.
Un match de Coupe à ne pas négliger
Avec seulement 3 victoires sur l’exercice 2024-2025, aucun match n’est à négliger côté nantais. Toute rencontre est bonne pour accumuler de la confiance. Même face à un adversaire de niveau bien inférieur, mais qu’il faudra respecter, le FC Nantes doit aligner un onze très compétitif et chercher à marquer. Tant pour les joueurs que pour les supporters, la Coupe de France doit servir à relancer une dynamique. Sur la saison 2016-2017, alors 19ème c’est un match de Coupe contre Montpellier, remporté 3-1 à la Beaujoire, qui avait permis au club ligérien de repartir vers l’avant.
Les jeunes Nantais du centre de formation auront-ils leur place dans cette rencontre ? Les matches de Coupe peuvent en effet également servir à mettre en valeur des joueurs à qui on accorde peu de temps de jeu en Ligue 1. Si l’occasion leur en est donnée, cela sera à Leroux, Guirassy et Tabibou de montrer qu’ils ont leur place chaque week-end dans le groupe nantais.
Rendez-vous le 21 décembre face au JA Drancy en espérant voir des buts et du jeu.