S’il est encore tôt pour dégager un véritable « style Aristouy » un constat semble quand même émerger : l’entraineur jaune et vert aime le déséquilibre.

La composition à 5 à l’arrière contre Strasbourg s’est vite transformée en une défense à 3 ultra offensive avec un Castelletto et un Duverne sur les côtés, laissant souvent Comert seul défenseur axial.

Contre Lorient la tentative d’un Mollet, excentré à droite mais jouant autour des attaquants, a totalement déséquilibré le côté droit nantais.

Contre Monaco et Marseille, la recherche d’un pressing constant (même à 10 !) a parfois provoqué des « un contre un » qu’on voit très peu face à ce genre d’équipes.

D’ailleurs la seule fois où le Landais a cherché à « rééquilibrer » son milieu de terrain, c’était contre Rennes et ce fut surement le match le moins abouti des canaris cette saison.

Alors oui, le FC Nantes ne dégage pas une grande stabilité.

Oui, chaque victoire se construit dans une forme de souffrance, surtout en fin de match : entre le penalty raté de Clermont, le sauvetage de Descamps contre Lorient pour éviter le 4-4 et même la fin de match contre Strasbourg, alors que les canaris semblaient maitriser la rencontre, aucune victoire de Nantes pour l’instant ne fut vraiment « facile » ou apaisée.

Pourtant, ça marche ! Avec 11 points en 8 matchs, le FC Nantes fait un début de saison plus que correct, ce que beaucoup d’observateurs n’avaient pas vu venir. Le déséquilibre d’Aristouy semble en réalité, autant que faire se peut, être un équilibre maitrisé dans sa cohérence. Loin des passoires défensives d’un certain Cardoso, Pierre Aristouy aime le risque, pas l’abordage suicidaire.

Plus encore, il offre à ses supporters un jeu alléchant qu’ils n’avaient pas vu depuis longtemps, basé sur l’explosivité et les sorties rapides vers l’avant, comme un certain goût de jeu à la… (non promis pas pour cette fois !).

Et si c’était finalement ça le plus important ? « On oublie parfois que le foot, c’est la création de l’émotion, captiver des gens qui ne demandent qu’à s’enflammer ». Ces mots sont de Marcelo Bielsa, l’as du déséquilibre tactique en personne, nous rappelant que le football ne se résume pas à une composition d’avant-match ou à une simple disposition de joueurs.

Alors le style Aristouy : un équilibre en mouvement ou le déséquilibre permanent ?