Au stade de la Meinau, les Canaris se seront employés mais sans jamais réellement parvenir à inquiéter le Racing. Défaits 1-0, les joueurs de Luis Castro ont montré quelques signaux positifs, qu’il conviendra désormais de confirmer.

Un bilan global plutôt positif

En ce dimanche ensoleillé d’août, le FC Nantes a perdu. Une seconde défaite pour cette deuxième rencontre de la saison. Comptablement parlant ce n’est pas positif, c’est un fait. Mais Nantes a affronté jusque là deux équipes, le PSG et le RCSA, qui ont des moyens démesurés et des ambitions différentes. Et si les nantais ont ployé le genoux en s’axant sur une tactique purement défensive face aux champions d’Europe, le visage montré face aux peut-être futurs européens a été tout autre. Cela n’a pas encore permis de ramener des points mais il est à noter que le FC Nantes n’a pas semblé avoir peur de son adversaire du jour. C’est déjà une progression.

S’il serait malvenu de parler de défaite encourageante ou d’un effet Luis Castro après seulement 2 matches, les supporters et supportrices des Canaris n’auront pas manqué d’observer des différences en comparaison du jeu affiché lors de l’exercice 2024-2025. Suffisons-nous de cela pour le moment, tirer des conclusions à ce moment du championnat ne serait pas pertinent. Bien évidemment, des résultats il en faudra. Mais s’il faut, pour cela, passer par des rencontres quelque peu poussives, alors il nous faut apprendre à l’accepter. Espérons seulement qu’en ouvrant ce nouveau chapitre cet été avec l’arrivée de L. Castro et les départs des anciens « cadres » (si tant est qu’ils l’aient été), la direction nantaise aura également appris à tolérer qu’un projet de jeu ne s’établit pas en un claquement de doigt.

Une volonté claire de repartir de derrière

Difficile à observer le week-end dernier lors de l’opposition contre le PSG, le projet de jeu de Luis Castro l’a davantage été face à Emegha et consorts. Il semble empreint par une volonté claire de repartir de derrière et ce match aura été une bonne mise à l’épreuve pour cette tactique, notamment en 1ère mi-temps, tant les joueurs strasbourgeois exercent un pressing intense sur chaque passe. Sur ces ressorties de balle, les Canaris ont commis quelques erreurs sans grandes conséquences et auront également eu du mal à progresser efficacement sur le terrain.

Souvent contraint de passer sur les côtés, et notamment le côté gauche, le ballon aura peu circulé au milieu de terrain. Une situation s’est en effet répétée plusieurs fois au cours des 45 premières minutes : circuit de passe Amian, Awaziem, Tati, Cozza, puis passe lobée de Cozza vers M. Mohamed et ensuite perte de balle. Ce schéma assez prévisible a empêché toute création d’occasion à la suite de ces mouvements de balle et a été très facilement géré par les Strasbourgeois. Au milieu, Coquelin, Leroux et Lepenant ne sont pas parvenus à proposer de bonnes solutions à leur coéquipier ou ont manqué de justesse technique pour adresser de bons ballons vers l’avant. Néanmoins, c’est en jouant de cette manière et en essayant de davantage conserver le ballon que des automatismes pourront se créer entre les joueurs. A noter par ailleurs que les entrées de Kwon et de Hong, les recrues sud-coréennes, auront apporté un nouveau souffle, technique notamment, au milieu nantais. Il serait intéressant de les voir débuter car la sérénité qu’ils affichent est également rassurante.

Des balbutiements offensifs mais des promesses

Offensivement, les nantais ont su amener le danger dans et aux abords de la surface alsacienne en grande partie grâce aux qualités de percussions de H. Guirassy et à l’agilité de Y. Benhattab. Mais les deux jeunes nantais ont eu dû mal à effectuer les bons choix, gâchant certaines potentielles occasions franches de buts. M. Mohamed a eu lui du mal à s’exprimer mais n’a pas ménagé ses efforts en termes de pressing.

Malgré tout, s’il est encore trop tôt pour mettre en avant des circuits de passe offensifs spécifiques, on aura déjà pu observer qu’à la récupération du ballon les jaune et vert se projettent rapidement vers l’avant. Avec des passes en une ou deux touche de balle, les coéquipiers de Francis Coquelin ont su déstabiliser le bloc strasbourgeois et créer des situations de supériorité numérique en attaque. Le déchet technique a souvent gâché ces actions mais une fois l’équipe solidement établie, on peut s’attendre à des dernières passes plus décisives. Par moment, il a aussi été intéressant d’observer Tylel Tati tenté de progresser balle au pied vers l’avant, attirant alors à lui certains milieux strasbourgeois et libérant donc de l’espace pour ses compères.

Le FC Nantes n’a inscrit aucun but après ses deux premières journées et n’a eu que peu d’occasions franches. Il faudra s’en créer davantage pour espérer ouvrir le compteur but de la saison mais on peut ressentir l’envie d’un élément comme Y. Benhattab de toujours vouloir se projeter vers la surface adverse. Des promesses qui se confirmeront peut-être le week-end prochain face à l’AJ Auxerre.

Enfin, au terme de la rencontre, un journaliste du nouveau diffuseur a interrogé Kelvin Amian quant à un retour du jeu à la nantaise et au temps qu’il faudrait pour que celui-ci se mette en place. Si c’est sans aucun doute un espoir que tout supporter nantais garde au fond de lui-même, il s’agirait de ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Le FC Nantes doit encore beaucoup progresser, son identité de jeu s’imposera alors d’elle-même.