Depuis le refus du dossier YelloPark (février 2019) le torchon brûle entre le président du club et les élus de Nantes Métropole. Waldemar Kita n’a pas supporté de devoir faire le deuil de son "beau" projet immobilier.  

Un contrat minimaliste

Ces derniers mois, la communication a été difficile entre la Mairie et le Club alors qu’il fallait s’accorder sur les conventions concernant l’exploitation de La Beaujoire et celle de La Jonelière. Nous savons que les installations actuelles du club appartiennent à la municipalité et qu’elles ne répondent plus, aujourd’hui, aux exigences du haut niveau masculin (agrément Prestige pour le centre de Formation) ainsi qu’au développement du football féminin. Il y a consensus sur le fait qu’il faudrait passer de 15 à 25 hectares minimum.

La Mairie a exprimé son souhait de maintenir les installations du club (centre de formation, terrain d’entraînement) au sein de la Métropole Nantaise et elle a fait, en ce sens, plusieurs propositions au club. Elles sont toutes restées lettre morte. Au bout du compte, l’accord porte sur une durée de 2 ans et seulement sur les installations existantes.

 La délocalisation est-elle une hypothèse crédible ?...

De son côté, Waldemar Kita a trouvé sur la Commune de Vair-sur-Loire un terrain de 35 hectares que les élus de la COMPA (Communauté de Communes du Pays d’Ancenis) sont prêts à lui céder à moindre coût. L'information d’une possible délocalisation des installations du FC Nantes est connue depuis plusieurs mois mais elle semblait peu crédible. 

Dans une période économique difficile, le coût d’une telle opération (30 millions) ne militait pas pour accorder un réel crédit au projet. Le club est déjà endetté et son propriétaire ne met plus d'argent depuis plusieurs années. Mais le contexte n’est plus le même depuis quelques mois. Il y a eu l’opposition des supporters, l’apparition du projet de financement participatif « le Collectif Nantais » ainsi que l’ouverture d’une procédure judiciaire concernant une évasion fiscale de 15 millions d’euros. Tout cela oblige le président à reprendre l'initiative pour exister médiatiquement.

Waldemar Kita veut valoriser son capital image

Croire que le choix de l’emplacement de Vair ne s’explique que parce qu’il est à quelques encablures du petit aérodrome où il pose son avion privé lorsqu’il vient à Nantes n’est pas à la hauteur des enjeux.

Waldemar Kita est très intelligent et conscient que dans le contexte actuel il va devoir passer la main. La vente est inéluctable. En tant que propriétaire, il sait aussi que pour escompter faire une bonne opération financière, il doit impérativement valoriser ses actifs et l'image de son club. Rien de mieux que l’immobilier pour y parvenir car il est difficile de spéculer sur la valeur marchande des joueurs. C'était l'objectif visé avec Yellopark. Dans l’optique d’un futur rachat du club, ce nouveau projet immobilier, qu'il aille au bout ou pas, offre une carte supplémentaire dans une future négociation pour valoriser le club et se rendre moins dépendant de Nantes Métropole.

Une transaction hasardeuse et opaque

Dans cette transaction, le plus difficile à comprendre c’est la position actuelle des élus de la Communauté de Communes. Nous pouvons comprendre qu’accueillir le FC Nantes est une opportunité à saisir lorsque l’on souhaite développer son territoire. Toutefois, cela nécessite de prendre quelques garanties financières et éthiques car la transparence reste à faire sur la réalisation effective d'un tel projet. Qui va véritablement financer ce site et ses équipements ?... Comment croire que Kita puisse disposer de l'argent nécessaire pour mener l'opération jusqu'au bout ?... Compte tenu des enquêtes en cours, comment pourra-t-il  justifier son apport  financier ?... Quelle conséquence en cas de rachat du club  ?...    

Les éluts et habitants de cette commune sont-ils conscients de toutes les inconnues de ce projet de délocalisation ?... Quelles sont les études de faisabilité sur le plan technique et financier en mesure de le rendre crédible ?...  Que penser sérieusement de  cette  promesse de créer localement 300 emplois ?... Qui va prendre en charge le coût de la station d’épuration et celui des infrastructures routières ?... Tout cela ressemble fort à un jeu de dupe et à un miroir aux alouettes.

Une mobilisation des supporters s’impose

Toutefois, un président qui recrute un entraîneur qui n'a pas entraîner un club depuis 20 ans et qui provoque par son management une grève des joueurs pendant une Coupe du Monde est capable de tout. C'est pourquoi les groupes de supporters expriment depuis plusieurs mois leur inquiétude à l’égard d'un tel projet qui est un non-sens tant au niveau de l’identité du club que pour des questions relatives au sport, à l’éducation et à l’écologie.

Il n’est pas acceptable d’imaginer que le centre névralgique du club ne soit plus dans l’enceinte de Nantes Métropole. Le site sera en pleine nature, à mi-chemin entre Nantes et Angers. Les supporters vivent ce choix comme une provocation et une offense à ce qu’est l’identité de leur club, partie intégrante du patrimoine de la ville. Comme un symbole, Eric Lucas le maire de Vair-sur-Loire a avoué être un fidèle supporter du SCO d’Angers.

Que dire des conditions de vie des jeunes pensionnaires du Centre de formation qui ne pourront plus profiter du CENS et de la richesse qui procure l’occasion d’étudier avec des sportifs appartenant à d’autres disciplines.

L’empreinte carbone va être une catastrophe puisqu’il est peu probable que les intéressés décident massivement de résider à proximité des nouvelles installations.

Le lien entre les supporters et le club ne pourra plus être le même du fait de la distance géographique et parce qu’il n’y a pas de transport en commun.  La participation aux entraînements deviendra compliquée. Face à une telle situation, les supporters doivent se faire entendre auprès des décideurs. Il n’est pas trop tard pour espérer que raison soit gardée dans ce projet de délocalisation qui ne répond à aucune logique sportive.

Afin de vous opposer à ce projet, nous vous proposons de participer à l’appel de plusieurs groupes de supporters et de passionnés du FC Nantes au rassemblement du vendredi 5 novembre (19 heures)  à Ancenis devant le siège de la COMPA au Centre Administratif les Ursulines.