Voici donc une anecdote savoureuse, et qui pourrait faire pâlir de jalousie les kinésithérapeutes qui œuvrent dans l’environnement des clubs de football actuels.

Nous pourrions qualifier cette histoire de novatrice en soins naturels ; en quelque sorte, avant la création nantaise du "Cryobain", par notre cher kiné, Philippe Daguillon, nous avons eu la création nantaise d’un miracle lumineux, par Anton Raab.

Nous sommes au mois d’août 1948. Il y a trois ans que le Football Club de Nantes et ses (déjà surnommés) "Canaris" tentent réellement la montée en division nationale.

La saison précédente, deux joueurs d’attaque, Joseph Le Floch et Jacques Scuiller, se sont blessés. A l’issue de cette saison 1947-1948, les observateurs avisés pensent qu’ils sont perdus pour le football.

Et pourtant, à l’aube de la nouvelle saison 48/49, ils courent comme des lapins ! Chacun des joueurs ne ressent aucune douleur à son genou blessé. Quel miracle s’est-il produit ?

12 août 1948 : FCN-Amiens : But de Scuiller

12 août 1948 : FCN-Amiens : But de Scuiller

Le "sauveur" s’appelle Antoine Raab, joueur-entraîneur de l’équipe des pros du FC Nantes. Cette histoire vaut d’être contée, et le journal Sports (concurrent de L’Equipe) témoigne de ce miracle dans son édition du 12 août 1948.

Las de voir ses deux joueurs errer de médecin en médecin, Antoine Raab se souvient d’un procédé appliqué dans les hôpitaux allemands, après la guerre de 14/18.

Se transformant en "menuisier", le coach Raab construit plusieurs boites en contre-plaqué. Il installe à l’intérieur plusieurs lampes électriques de 25 watts. Une prise sur le courant complète cet ensemble plus que sommaire ; ...et les deux joueurs d’introduire leur jambe défaillante dans "l’appareil", un quart d’heure par jour.

Joseph Le Floch

Au bout de quelque temps, sous l’influence bienfaisante des rayons électriques ainsi distribués à profusion, une amélioration se fait sentir. A leur grande stupéfaction, Scuiller et Le Floch peuvent de nouveau courir et shooter dans le ballon, sans la moindre gêne. C’est une histoire surprenante. La modestie de Raab, qui n’avait pas besoin de cela, en prit sûrement un coup.

Mais force est de constater que son initiative s’avéra supérieure à "la science" de maints docteurs et masseurs, tout auréolés de leur diplôme de médecine... Et si les watts guérissaient tout ? La vie d’Anton Raab fut tellement romancée, qu’il s’agit de prendre tout de même au sérieux cette histoire parue dans la presse sportive : c’est donc que c’est vrai !