"Je ne suis plus l’entraîneur de l’équipe professionnelle officiellement. Je vous remercie d’avoir travaillé ensemble. Je ne ferai pas le moindre commentaire. A bientôt."

C’est par ces mots, que le 28 décembre 2001, un Raynald Denoueix laconique annonce son départ du Club. Très marqué par cette décision, il ne fait aucun discours, ni ne veut exprimer la moindre émotion devant les caméras et les micros des journalistes. C’est tout à son honneur, et à l’image de l’homme posé qu’il est.

Il est plus que nécessaire de s’arrêter sur cette décision, et de comprendre, malheureusement après deux décennies, que cette séparation est une véritable coupure d’un cordon ombilical ; ce cordon qui a tenu fort depuis la procréation du JEU en 1960, par le père éternel Arribas.

Raynald Denoueix a toujours trainé dans les guêtres du père José et du fils Jean Claude, que ce soit comme joueur, et plus tard comme formateur. Arrivé en 1966 au FC Nantes, il est joueur professionnel de 1969 à 1979. Il est de la bande qui remporte les championnats de France en 1973 et 1977, sous la houlette du père José et du frère Jean. Avec ce même frère, il gagne la première coupe de France de l’Histoire du Club.

Formateur dans l’âme, il est directeur du Centre de formation en 1982, jusqu’en 1997, année à partir de laquelle son autre grand frère, Jean Claude, l’impose comme successeur pour prendre les manettes de l’équipe première professionnelle.

Au-delà du palmarès comme encadrant qu’il possède (meilleur Centre de formation en 1994 et 1997, deux coupes de France en 1999 et 2000, champion de France en 2001, meilleur entraîneur de Ligue 1) et qui le consacre comme un grand technicien, Raynald Denoueix fait partie de "ces hommes de courage et de cœur". Il pratique avec passion son métier, que ce soit comme formateur, avec d’indéniables qualités humaines, et comme entraîneur pour aller chercher des titres ou le maintien à la dernière journée…

Le 28 décembre 2001, le FC Nantes perd plus qu’un coach. Il suffit de lire les propos de ses joueurs en réaction à son limogeage, tout autant que ceux des salariés de l’institution qui perdent, eux aussi, un pilier du Club ; le dernier sans doute, avant le départ futur de Bud.

Le cordon est coupé. L’Histoire qui suit depuis plus de vingt années le prouve : sans âme, sans intelligence tactique, sans organisation et projet stable, et sans jeu revendiqué, le Football Club de Nantes perd ce 28 décembre, son ADN et ne gagne plus conséquemment ; sauf par circonstances…