Deux semaines avant Noël, en fin de phase des matches aller, les Canaris sont revenus du Sud de la France, avec une victoire étriquée, mais une victoire tout de même (0-1). Les joueurs de la Basse Loire (comme on dit à l’époque) sont supérieurs aux joueurs du Var de Toulon.

Le dimanche 25 décembre 1960 (oui, oui…), les mêmes belligérants se retrouvent au stade Malakoff, devant un nombre conséquent de plus de 5.000 supporters, venus s’aérer l’esprit, après le réveillon de la veille au soir.

Sans qu’il ne soit question de violence ou de chocs extrêmes entre les joueurs, les Jaune et Vert se retrouvent à jouer à 9 contre 11... dès la 20ème minute. (à dix même dès la 2ème minute). Thadée Mnick, touché à la cheville sur un contrôle, et Jacky Carpentier, touché au genou après un choc, rejoignent les vestiaires plus rapidement que prévu, et pas de remplacements autorisés dans les lois du jeu.

On peut alors penser, dans les travées garnies, que la supériorité numérique va permettre aux Toulonnais de se venger du match aller. Que nenni ! La supériorité est d’abord mentale, pour des Nantais gonflés à bloc, face à cette adversité déséquilibrée et finalement quelque peu injuste dans le sort des Canaris.

Les Canaris, qui jouent exceptionnellement avec un maillot vert doté d’un scapulaire jaune, réussissent, non seulement à tenir en respect l’équipe de Toulon, mais aussi à leur donner une leçon de football.

Les Nantais sont toujours les premiers sur le ballon ; les passes multiples trouvent toujours preneur ; le mouvement des joueurs du Football Club de Nantes fait "le nombre" : un nouvel entraîneur est arrivé en début de saison, qui se nomme José Arribas...

De l’avis des journalistes présents, le score de nullité (0-0) n’est pas cher payé pour des Nantais qui auraient dû emporter la mise, malgré leur infériorité numérique. Tous les spectateurs de ce jour de Noël 1960 sont admiratifs du travail effectué par leurs protégés.

L’équipe entière est à féliciter. Un personnage ressort tout de même du lot, c’est celui que les témoins de ce dimanche de Noël voient comme la "copie de Kopa" : aisance technique, subtilité dans son jeu, organisateur du milieu, le jeune Jean-Claude Suaudeau est un joueur de football béni du ciel pour le FC Nantes, en ce 25 décembre.