Photos Presse écrite collection famille Crinquette

A la reprise du championnat 1976-1977, le 13 août 1976, le Football Club de Nantes reçoit pour son premier match à domicile, l’Olympique de Marseille.

A cette époque, sans avoir l’impact des affiches "Nantes/St Etienne", les rencontres opposant les Canaris aux Phocéens attirent les amateurs de football, et ce d’autant que les Marseillais sont détenteurs de la Coupe de France, en ayant battu Lyon, quelques mois auparavant. Le stade Marcel Saupin fait donc le plein, pour cette entame de championnat à domicile.

Les deux styles d’équipes sont totalement différents : l’un prône le collectif, l’autre penche vers les individualités. Mais l’événement ou la curiosité sont sans doute ailleurs, en ce bel été caniculaire de 1976.

Pendant plus de seize ans, un entraîneur a fait le FC Nantes. Il l’a fabriqué, modelé à sa façon, à ses façons, en rabâchant sans arrêt à ses joueurs les notions de mouvement et de collectif. Cet homme s’appelle José Arribas.

Assis sur le banc du stade Marcel Saupin, ce soir-là, en avant-match, il est aux côtés de Jean Vincent, nouvel entraîneur des Jaune et Vert. A l’inter-saison, Monsieur Arribas est passé du côté marseillais après un transfert aigre-doux du FCN à l’OM. Ce choix surprenant est peut-être autant un choix de "dépit" que celui d’un véritable et dur challenge à relever. L’avenir le prouvera.

En revenant à Nantes pour son premier déplacement de la saison, José Arribas observe aussi bien le jeu de son équipe marseillaise que celui de son ex-équipe nantaise. Il connait par cœur les joueurs d’en-face, de jeunes joueurs qui appliquent méthodiquement les principes de "jeu à la nantaise". En même temps, dans son cœur, il est trop tôt dans la saison pour qu’il considère affectueusement d’avantage un Georges Bereta ou un Marius Trésor qu’un Loïc Amisse, un Bruno Baronchelli, ou un Gilles Rampillon... lequel en glisse deux au fond des filets marseillais.

Le match terminé, de l’autre côté de la cloison du vestiaire, le résultat final en faveur des Canaris, de 3 buts à 0, donne le sourire à Jean Vincent qui sait, ô combien, ses jeunots gagnants sont le résultat de la formation de son collègue basque.

Ce soir-là, Jean se dirige vers son avenir glorieux ; José se retourne vers son passé qu’il conjugue (encore un peu) au présent.