La finale Inter-PSG du 31 mai 2025 sera la quinzième confrontation du club italien contre un club français. Parmi les dix clubs que l’Internazionale a croisé au cours de ses campagnes européennes, Nantes s’est trouvé en deux occasions sur son chemin.

1980 : Il pleut sur Saupin

La première fois, c’était au début de la saison 1980/1981. Nantes, champion de France en titre, disputait la Coupe des clubs champions, première version de l’actuelle Champion’s League. Après avoir éliminé les Irlandais de Linfield au premier tour, les hommes de Jean Vincent reçoivent l’Inter en huitième de finale. C’est le premier club italien rencontré par les Canaris.

Ce mercredi 22 octobre 1980, Marcel-Saupin découvre les vertus du Catenaccio. Devant plus de vingt-mille spectateurs, les coéquipiers de Henri Michel semblent dominer les hommes de Eugenio Bersellini. Mais tout ceci n’est qu’illusion. Fidèle aux principes inculqués par Helenio Herrera dans les années soixante, qui avait permis au club de rafler deux Coupes européennes, les Italiens sont regroupés en défense et laissent venir. Ils sont bien aidés en cela par un terrain détrempé qui empêche les Nantais, privés d’Eric Pécout, de développer leur jeu.

A la fin du premier quart d’heure, les Canaris se font surprendre par une contre-attaque éclair. L’Autrichien Herbert Prohaska ouvre idéalement pour Sandro Altobelli qui s’en va battre Jean-Paul Bertrand-Demanes. Les Nantais passent alors le reste du temps à tenter d’égaliser. Mais ils tombent sur une défense de fer et un gardien en état de grâce, Ivano Bordon.

Il faut attendre la 70e minute pour voir les Nantais égaliser, par la grâce d’un penalty accordé à la suite d’une faute sur Enzo Trossero. C’est Patrice Rio qui se charge de la sentence et qui remet les deux équipes à égalité. Mais en toute fin de rencontre, l’Inter lance une nouvelle contre-attaque. Le ballon rebondit sur le dos d’Henri Michel et parvient dans des conditions idéales à Herbert Prohaska qui ajuste Bertrand-Demanes.

La défaite à domicile (1-2) condamne le FC Nantes à l’exploit quinze jours plus tard à San Siro. Les choses se compliquent quand l’inévitable Altobelli ouvre le score après la demi-heure de jeu. Les Canaris jouent plutôt bien et semblent en mesure de réaliser l’exploit. Henri Michel occupe plus souvent le milieu de terrain que le poste de libéro auquel il est assigné et à un quart d’heure de la fin, Loïc Amisse parvient à égaliser. Mais les Jaunes n’iront pas plus loin, piégés par le métier des joueurs lombards. Ils concèdent même un penalty dans les dernières minutes, qu’Altobelli enverra au-dessus.

Les Nantais ont le sentiment d’avoir été éliminés par une équipe qui ne leur était pas supérieure. On leur reproche comme toujours un manque de réalisme sur la scène européenne. Jean Vincent quant à lui s’inspirera du Catenaccio de ses adversaires d’un soir pour tenter de rendre ses Canaris plus réalistes. Sans beaucoup de succès.

1986 : Revanche interdite

Nantes retrouve l’Inter cinq ans et demi plus tard, en quart de finale de la Coupe de l’UEFA 1985-1986. Les hommes de Jean-Claude Suaudeau se rendent à San Siro un peu à court de forme, la reprise du championnat ayant été perturbée par le rude hiver qui s’est abattu sur la France et notamment sur l’Ouest.

Alors qu’on disait l’Inter plutôt moribond, celui-ci va réaliser l’une des meilleures prestations de sa saison et infliger aux Nantais un net 3-0. C’est l’inévitable Altobelli qui s’est rappelé au souvenir de Bertrand-Demanes en ouvrant le score sur un ballon détourné par Yvon Le Roux. En seconde période, l’Italien Marco Tardelli puis l’Allemand Karl Heinz Rummenigge enfoncent le clou.

Le match retour à la Beaujoire sera une rencontre d’une haute intensité. Les Nantais attaquent de toutes parts et ouvrent le score très rapidement sur une tête de Der Zakarian. Mais une fois encore, sur une de ses rares contre-attaques, l’Inter parvient à marquer par Sandro Altobelli. L’attaquant italien a inscrit au moins un but à chacune de ses rencontres face au FC Nantes. Mieux : c’est toujours lui qui a ouvert le score pour son équipe.

Les Nantais réalisent toutefois un match de feu : Halilhodzic donne l’avantage sur penalty, puis Yvon Le Roux marque un troisième but juste avant la pause. A 3-1, l’exploit reste possible. Mais en début de seconde période, les Nantais vont perdre le fil du match sur deux incidents simultanés : en attaque, José Touré retombe mal et se brise le genou, alors qu’en défense, Der Zakarian découpe un adversaire et récolte un carton rouge.

Les jambes coupées et le moral en berne, les Nantais diminués voient l’Inter remonter la pente et revenir à un 3-3 qui les élimine pour de bon. Les hommes de Suaudeau sortent à nouveau avec le sentiment que leur vainqueur était pourtant à leur portée. Un sentiment souvent partagé par les footballeurs français quand ils ont été confrontés au football italien.