Peut-être en attendions-nous un peu trop de Moses Simon. Après une première saison convaincante sur les bords de l'Erdre, l’ailier de formation avait fait bien plus que dépanner en pointe. Grâce à ses neuf buts et huit passes décisives l'an dernier toutes compétitions confondues, l'international Nigérian était devenu le fer de lance de l'attaque mise en place par Christian Gourcuff. 

Ce début de saison semble plus compliqué. Pourtant replacé sur son côté de prédilection, Moses Simon peine à faire parler son talent. "Les équipes commencent à le connaître. C’est moins évident pour lui de gérer des deux contre un ou trois contre un", expliquait Charles Traoré dans les colonnes du Ouest-France. Contacté par le quotidien, le journaliste belge Stefan Smet avouait avoir vu Moses Simon baisser de régime lors de sa seconde saison à La Gantoise. "Moses a fait des débuts extraordinaires (sept buts en six mois). Puis il a connu des blessures sur sa deuxième saison. On n’a jamais revu le Moses des six premiers mois. Il manque de rigueur. Il n’est pas un joueur déterminé à être à 100 % tous les week-ends. Il ne faut pas attendre de lui qu’il mette dix / douze buts dans la saison. En plus, Moses n’est pas un leader. Il a besoin d’une équipe à 100 % pour être décisif".

Une heure pour se mettre en évidence

Titulaire côté gauche face à Saint-Étienne, Simon a mis du temps à se faire voir. Comme pour Marcus Coco à droite, on ne l’a pas ou peu vu provoquer, ni même tenter. Les rares ballons arrivés sur son aile n’ont pas souvent été bien exploités. Les combinaisons avec Fabio n’ont pas réellement fonctionné, souvent dans le mauvais tempo, comme si les deux joueurs ne se connaissaient pas.

Il aura fallu attendre l’heure de jeu pour voir l’éveil de Moses Simon. Bien plus en jambe dans le second acte, l’ancien Granote a tenté (et réussi) bon nombre de dribbles, de centres, au point d’être à l’origine et la conclusion d’une très belle action. Sonnant ainsi le réveil nantais et permettant aux Canaris de revenir dans le match.

À deux doigts (de pieds) d’être le héros du soir

Si sa performance sur les trente dernières minutes fût plus que convaincante, son raté dans les arrêts de jeu nous a froidement rappelé qu’il lui reste encore une marche à gravir pour retrouver son efficacité de l’an dernier. Bien placé au second poteau, à tout juste cinq mètres des buts, bien gêné tout de même par Moukoudi, il a manqué seulement quelques centimètres à Moses Simon pour cadrer sa frappe et offrir les trois points à Nantes. 

Ce qui rassure par contre, c’est que lorsqu’il se met à jouer, le FC Nantes va mieux, voire beaucoup mieux et qu’il est capable de faire des différences. L’ouverture de son compteur but aujourd’hui laisse présager, on l’espère, un regain de confiance de notre Nigérian préféré, et pourquoi pas, une saison à la hauteur de celle qu’il avait réalisé l’an passé.

 

Crédit Photo : Gérald Mounard / La Maison Jaune