La naissance de ce projet 

L’histoire débute en 1987 à partir d’une initiative prise par le président du club de football de Saint Brévin Alain Bilard et par Bernard Hiegel (ex joueur pro du Stade de Reims) qui a aussi été de nombreuses années l’entraîneur du club.  Ils souhaitent utiliser l’excellence des structures sportives de la ville dans le cadre d’un contrat de station balnéaire pour proposer, pendant l’été, des stages aux jeunes footballeurs. A l’époque, une présentation du projet est faite aussi à Max Bouyer (président du FC Nantes) mais le conseil d’administration du club ne souhaite pas s’associer à cette initiative car le FC Nantes visait un hébergement plus huppé pour accueillir les délégations étrangères. Sous la forme d’une association, le projet prend forme l’année suivante et Jean Vincent qui habite Saint Brévin s’associe à l’aventure. Par amitié, il accepte au départ que les stages portent son nom. Par passion, il se va faire beaucoup plus en participant activement durant de nombreuses années à la conception et l’animation des séances.

La philosophie des stages

A l’époque, les stages se déroulaient pendant 5 semaines avec un hébergement au Camping du Fief puis le Camping de la Courance face à l’océan. La marque de fabrique des Stages « Jean Vincent » c’est le jeu au sol, le jeu en mouvement. L’objectif est de faire progresser la technique individuelle et les fondamentaux du collectif en veillant à l’aspect ludique du football. Jean Vincent était un joueur dans l’âme et cette notion du plaisir était essentiel pour lui. A plus de 60 ans, malgré quelques problèmes de santé il planquait à sa femme ses crampons pour s’offrir quelques petits matchs avec les éducateurs. Cette philosophie du jeu reste le socle du projet tout comme l’idée de considérer que le football n’est rien sans un bon état d’esprit. Au-delà de la performance sportive, les éducateurs accordent une grande importance au rayonnement au sein du groupe, l’envie d’apprendre.

Une attractivité qui ne se dément pas

Dans les années 80, il y avait 50 stagiaires par semaine aujourd’hui nous en sommes à une moyenne de 100. C’est un seuil que les organisations ne souhaitent pas dépasser. Les stages bénéficient d’une forte attractivité puisque chaque année il y a des listes d’attente. Les participants ont de 8 à 16 ans. Ces stagiaires viennent à 50 % des Pays de Loire mais la région parisienne et la Bretagne sont bien représentées aussi. Il y aussi quelques jeunes qui viennent de beaucoup plus loin : Antilles, Maroc, Belgique, Angleterre, États Unis. Depuis 1994, l’association FC Nantes est devenue partenaire ce qui permet aux stagiaires d’avoir accès aux installations de la Jonelière. Une occasion aussi de côtoyer le haut niveau.   

Les évolutions récentes

Depuis l’année dernière, les stages disposent d’un hébergement à proximité des installations sportives à savoir les 4 terrains mis à disposition et la possibilité d’utiliser si nécessaire en plus le terrain d’honneur.  Ce bâtiment construit par la ville accueille le reste de l’année différentes disciplines sportives. 

Aujourd’hui, les stages à Pâques ne sont plus pratiqués du fait de l’étalement des vacances. Il est vrai qu’à cette période de l’année, de nombreux clubs organisent leur propre stage. En fait, les nouveautés concernent principalement l’organisation avec deux semaines de stage à la Jonelière et la programmation à Saint Brévin les Pins d’un stage dédié aux filles. Une évolution qui montre bien la montée en puissance du football féminin.

En conclusion

Il est intéressant de constater la longévité des Stages « Jean Vincent » dont le succès revient aux membres de cette association Loi 1901, dont la raison d’être il faut le rappeler n’est pas de faire du profit. La période du Covid a été un moment compliqué à vivre mais la dynamique interne n’a pas été impacté par cette épreuve sanitaire.   

Au-delà de la qualité de l’enseignement diffusée par la quinzaine d’éducateurs en place c’est que cette belle institution représente surtout une grande famille. Bernard Hiegel est toujours présent et le président Jean-Claude Morel a été éducateur de nombreuses années.  La fidélité est de mise. Le père d’un éducateur était éducateur lui-même.  D’autres éducateurs ont été stagiaires. Cette transmission à travers les générations qu’il a inspiré aurait fait le bonheur de Jean Vincent.