Comme souvent, Nantes prend un but trop bête, trop tôt.

Plusieurs bonnes nouvelles à l’entrée de match : capitaine Pallois était enfin de retour, et le quatuor offensif Bamba-Simon-Blas-Kolo Muani, qui montre de belles choses depuis plusieurs semaines, était bien présent. Toujours dans une Beaujoire tristement vide, et avec un maillot légèrement modifié par le sponsor Synergie pour une action caritative, les canaris et les strasbourgeois offraient un début de rencontre relativement calme. Il faut attendre la 10e minute pour voir Lafont faire un arrêt propre sur le coup-franc cadré de Lienard, à 25 mètres. Les nantais eux, cherchait le mouvement en une touche, mais sans trop percer.

Et il fallait, comme souvent, un fait de jeu stupide qui devait faire tourner la roue : sur une balle mal contrôlée de Caci, le ballon venait rebondir sur le bras de Girotto, quasiment sur son épaule, mais pas assez, c’est pénalty. Liénard apprécie le cadeau et prend Lafont à contre-pied : 0-1 (16e). Strasbourg domine la partie, et on se frotte un peu les yeux, comme si les canaris n’avaient pas vraiment envie de se rebeller. Les passes deviennent mauvaises, les grigris trop nombreux et surtout pas le moindre mouvement. Le seul débordement efficace de Corchia permet à trois nantais de rester stoïques devant son centre à ras-de-terre, avant qu’Abeid ne tire sur Touré…Et pendant ce temps, chaque contre strasbourgeois est affreusement menaçant.

On s’endort et on regarde Strasbourg nous donner la leçon

Aucun fait de jeu ne semble traduire une envie de réaction côté nantais. Et puis à force de rien faire, on est sanctionné. Strasbourg obtient un corner, et visiblement, personne ne se dit que Diallo ne devrait pas être le seul à chercher à placer une tête…que Lafont détourne tant bien que mal, mais quoi de mieux que de ne rien faire et laisse Diallo récupérer la balle et finir le travail à bout portant ? 0-2 (36e). A partir de là, il ne s’est vraiment plus rien passé pour les nantais. Le scénario habituel s’est répété : les canaris déjà menés d’un but ne faisaient pas grand-chose, alors de deux, il ne fallait rien espérer : aucun caractère, aucune réaction, aucun leadership, et contrairement à plusieurs rencontres précédentes, aucune tentative de construction offensive. En seconde mi-temps, avec un énième contre facile pour Strasbourg et une défense nantaise totalement agar, Simakan obtient un 2e pénalty pour le RCS, transformé par Ludovic Ajorque. 0-3 (78e). On reste tout autant agar de voit Christian Gourcuff faire deux changements après le 3e but. Ajorque, qui en rajoute un 4e : 0-4 (83e). Après des arrêts de jeu abrégés, les trois coups de sifflet sonnent l'armistice pour un groupe nantais qui n'avait plus qu'une chose à faire : rentrer au vestiaire, là où ils auraient du rester. 

Déjà, on va applaudir Strasbourg, avec tout notre fair play le plus sincère, l'avant-dernier de Ligue 1 prend trois points faciles, chez nous, avec la manière, sans même laisser de doute. Pour Nantes, c’est une gifle, une claque, une fessée, un crachat presque…et les canaris ont baissé la tête. Durant les années sombres du club, notamment en 2007, ce qui rendait la situation désespérante, c’était de voir le FC Nantes incapable de battre même des équipes dans des situations bien pires que la nôtre. Ce soir avait un gout de 2007.

Match après match, les nantais prennent des buts trop tôt, ne font rien sitôt que les choses ne vont pas à leur avantage. On espérait la prise de conscience face à un adversaire largement à notre portée.


Ou va-t-on ? La question se pose désormais, et il faut en discuter, parce que ce soir, on a touché le fond, et on a envie de se dire que parfois, il faut tomber très bas pour remonter la pente, pour progresser.

On souhaite y croire, mais il reste encore quelques matchs à jouer avant la pause hivernale : les joueurs se sentent-ils encore concernés ? Le coach ? Est-ce qu’on va encore tout changer ? Et pour quel résultat ? Sans réaction claire et nette, dès le prochain match, ce sera comme en 2005, 2006, 2007, 2009, 2010, 2011, 2012, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 : la saison sera longue, encore une fois.


 

On a bien aimé

La lucidité d’Abdoulaye Touré  et Alban Lafont pour leur interview à la mi-temps : « on s’est mis dans la merde tout seul » pour l'un "Jouer comme ça, c'est une honte" pour le second. Pas mieux.

Le RC.Strasbourg qui obtient sa plus grosse victoire à Nantes de son histoire. Bravo le R.C.S et on vous souhaite le meilleur. 

 

On aimerait bien

On aimerait bien ne plus voir ce type de cauchemar, déjà. Depuis 15 ans, on en a vu des cauchemars, mais là...c'est Top 10 direct. 

On l’a déjà dit il y a deux semaines : le mouvement dans la surface. Nous avons des Fabio, Corchia, Simon et Bamba qui sont des joueurs rapides et capables de déborder, et qui le font. Mais sans le moindre mouvement vers la balle sur les centres, on gaspille beaucoup, beaucoup d’énergie.  

Menace sur les coups de pied arrêtés : c’est simple, il n’y en a pas, nous sommes absolument inoffensifs sur coup-francs, corners, et il nous faut tirer les pénaltys deux fois pour les réussir.

La réactivité : c’est simple également, il n’y en a pas. C’est d’autant plus frustrant que c’était la qualité du groupe l’an passé… Mais cette saison, le scénario ne s’est que trop répété : Nantes est mené rapidement, et ne fait plus rien à partir de ce moment.

Les grigris : Bamba, Touré, Simon…mais pourquoi soudain tout ce monde capable d’agir rapidement en passe s’est trouvé l’âme d’un dribbleur en carton ce soir ?