Ambiance électrique, mais une première mi-temps terne

On doit quand même tirer notre chapeau aux animations du Roazhon Park entre lumières et pyrotechniques, on était dans l’ambiance de cette confrontation. Mais la Brigade Loire était toute aussi grande actrice de cette ambiance ! Et au final, la partie se lançait dans une artificielle brume bretonne. On sentait que la partie serait engagée. Et après quelques tentatives de percées de parts et d’autres, c’est Blas qui ouvre le feu en premier après 10min, sur une frappe plein axe, bien repoussée par… . Blas qui manque de peu d’avoir une nouvelle position très favorable quelques secondes plus tard, mais qui rate son contrôle et ne peut frapper.

Au tour des rennais de pousser un peu, alors que Nantes enchaine les fautes et qu’Appiah prend un carton jaune pour un stop un peu fort sur Flavien Tait. Louza est lui aussi taclé par Lea Siliki, mais l’arbitre n’adhère pas au jeu (un peu excessif) du jeune nantais et ne sanctionne pas. Le fait est que les gestes virils se succèdent, mais sans ne rien donner de plus. Et d’ailleurs, rien de plus à signaler, on ne peut pas dire que Nantes joue mal, au contraire, il y a beaucoup d’énergie et d’autorité, on « montre les muscles » car il y a de beaux mouvements, mais on a du mal à voir qui peut débloquer la situation.

Nantes prend l’avantage et énerve les rennais.

De retour des vestiaires, les choses vont radicalement changer. Et sur un corner rapidement obtenu, Louza place la balle en pleine mêlée, suffisamment basse pour ne pas aller dans les mains de …mais surtout, qui atterrit dans les pieds de Wague devant le but ! Les rennais sont surpris et ne savent pas dégager le ballon, que Wagué finit par pousser dans la cage : 1-0 !

Sauf que Rennes veut montrer du caractère devant son public, et c’est à Lafont que la défense nantaise doit tirer son chapeau pour ses interventions sur les centres et corners rennais.  La pression se renforce sur les canaris ! Au point que les esprits s’échauffent et que Lafont ne viennent s’embrouiller avec Raphinha, Niang et Gelin, avant de prendre un jaune. Mais Lafont est bien là pour stopper la bonne frappe de Niang peu après. Nantes est solide, et montre toujours les muscles, à 25 minutes de la fin du match.

Le scénario fou, premier acte

Au final, Rennes s’en sort sur un coup de sifflet ! Et au pire endroit, dans la surface, alors que Khrin tente d’intercepter un centre au sol pour Niang, il fauche l’attaquant rennais : penalty. Niang s’élance, et vise sur sa gauche, mais Lafont stoppe encore ! Sauf que Raphinha est plus rapide que la défense nantaise et vient mettre le ballon au fond des filets ! 1-1.

Il reste 15 minutes, et Simon trouve une ouverture, il accélère, et se dirige vers le but ! Mais le portier rennais … stoppe la balle ! Peu après l’égalisation, Nantes avait une belle balle de match ! Mais quelques minutes plus tard, alors que le jeu devient fou, les canaris enchainent les contres et c’est bien Moses Simon qui, sur une longue contre-attaque amorcée dans la surface nantaise, et à la suite d’un beau mouvement avec Abeid, passe Gelin et se retrouve seul devant le but ! L’ailier nantais termine le travail : 2-1 ! Nantes a su réagir, et dans le Roazhon Parlk, peut bomber le torse !

Nantes perd tout son travail en 90 secondes !

Les canaris tiennent clairement le bon bout et bien que Rennes tente d’égaliser, les jaunes et verts font des contres terriblement menaçants ! Rennes veut presser mais surtout, Rennes va avoir 6 minutes d’arrêts de jeu pour espérer. Et malheureusement, alors que Nantes joue la montre en faisant ses remplacements à 4 minutes de la fin, tout va s’effondrer.

Lafont fait une parade de plus sur une frappe d’Raphinha. Côté rennais, on est désespéré au point de voir pour faire monter le gardien. Il reste 2 minutes ! Lafont bloque tout ce qui va vers lui et commence à revendiquer sa performance, ce qui échauffe une fois de plus les rennais. Rennes d’ailleurs, qui manque de peu de se prendre un autre contre.

Mais sur un ultime débordement sur la gauche, le centre à ras de terre de … est détourné légèrement, et la forêt nantaise devant le but est prise à contrepied. Seul Bourigeau a suivi, et place un plat du pied tête de surface et prend à contre-pied, Lafont aussi. 2-2.

La VAR achève le FCN

J’ai dit « ultime » ? Mes excuses, on est à 7 minutes d’arrêt de jeu. Et alors que Niang est servi en pivot dans la surface, dos au but, il fait un crochet pour prendre tout le monde à contrepied encore ! Il frappe, mais Lafont est encore là…mais Raphinha aussi, qui pousse la balle dans le but vide !

But ? Non, drapeau levé, c’est un hors-jeu….jusqu’à ce que la VAR appelle Monsieur Millot qui lui précise : c’est bien un but. Mais pourquoi but ? René Khrin, pris dans le crochet de Niang, était encore au sol et donc…couvrait Raphinha… 2-3.

En quelques secondes, Nantes, qui toisait du regard le groupe et le public rennais, a tout perdu, y compris son sang-froid. Alors que les canaris menait la partie, dominaient et géraient la fin de rencontre, ils se sont fait avoir en quelques secondes par deux buts chanceux certes, mais qui démontrent que, comme depuis quelques semaines, leur envie d’aller de l’avant et leur jeu doit commencer à se traduire par plus de certitudes dans les résultats. C'est ça le soucis, Nantes, depuis l'arrivée de Gourcuff, joue quand même assez bien, dans l'ensemble, et ne baisse jamais les bras ! Et au final, Nantes a vraiment montré les muscles, mais faire ça ne sert à rien si on ne sait pas gérer sa fin de match, et surtout si c’est pour terminer avec les rennais qui font la leçon face caméra juste après. Montrer les muscles, c’est aussi pour dire qu’Alban Lafont a encore une fois été impeccable, mais que cette énergie ne nous empêche pas d’en prendre 3 en 15 minutes. Nantes reste 6e et non plus 4e, il va falloir se ressaisir.

A noter :

Christian Gourcuff n’avait plus perdu face à Rennes depuis les 5 dernières confrontations qu’il a eu avec le club (3 victoires, 2 nuls)

Deux étoiles nous contemplent : le champion du monde Steven N’Zonzi, acteur un peu oublié mais néanmoins décisif de la Finale France-Croatie en 2018 était bien dans les tribunes, mais pas encore en tenue. L’ancien joueur de Galatasaray s’est permis néanmoins un petit tour d’honneur avant le match. Est-ce qu’on ne doit pas regretter que Nantes ne se place pas sur ces bons éléments quand ils sont disponibles ?

Respecter son gardien, encore une fois : contre Lyon, puis contre Rennes maintenant. Alban Lafont a stoppé deux pénaltys, pour au final reprendre un but dans les secondes suivantes. Durant ces deux matchs, le portier nantais a montré d’énormes qualités que sa défense n’a absolument pas su traduire en termes de confiance.