Lancement de l’année avec un regard curieux

Rendons à César ce qui est à César. La presse sportive et extra-sportive à beaucoup, beaucoup fait son pain sur la nomination de l’ancien sélectionneur de l’équipe de France depuis deux semaines. Mais force est de constater que les médias ont fortement extrapolé, surdramatiser, des micro-faits qui ont été considérés comme des scandales que par le besoin de faire du sensationnel. Soyons clair, la nomination de Domenech a toute les raison d'en horrifier plus d'un. Mais au final, on n’a parlé que de Domenech sur un plan polémiqué, alors qu'en réalité, la transition de coach s’est déroulée de manière très classique, et on ira même jusqu’à dire que les conférences de presse ont été somme toute très normales, avec parfois des remarques plutôt intéressantes de Domenech.  

Avant de dire qu’il faut encore tout jeter et tout détester, il fallait au moins laisser le droit à une chance pour le nouveau staff canari. Et c’est donc dans cette drôle d’ambiance, dans ce match que nous allions tous regarder avec une inhabituelle curiosité, que le FC Nantes a repris sa saison avec une formation nouvelle : 4-4-2 avec un duo inédit Kolo Muani, Coulibaly en attaque, mais pour le reste, les mêmes visages sont présents, notamment en défense avec Corchia, Traoré, Pallois et Girotto. En revanche, exit Bamba et Simon, qui étaient pourtant les éléments les plus actif, au profit d’un attaquant en plus et du retour de Louza dans le 11.

Des nantais entreprenants

Sous l’œil attentif de notre Raymond national, les jaunes et verts commençaient la partie avec quelques intentions louables, mais surtout plus de communication. C’est même à Mehdi Abeid que revient le droit de frapper au but en premier, après une phase pressing des nantais. Elle permet à  Touré de lancer Coulibaly qui remet habilement en retrait pour Muani, qui lance en profondeur Louza. Superbe passe ! Et il faut un superbe Salin, sorti à temps, pour dévier en corner. Muani qui a encore une bonne position suite à une déviation de la tête de Coulibaly, mais l’équilibre manque et Salin se saisi de la faible frappe de l’attaquant nantais.

Le bloc rennais reste solide, et les rouge et noirs tentent de mettre fin à la bonne période nantaise. Cela abouti à une vingtaine de minutes sans trop d’occasion de parts et d’autres. Les nantais réussissant à contenir le groupe rennais qui réussi malgré tout à reprendre la possession, mais sans concrétiser. Mi-temps, 0-0 et à ce stade, on ne voit rien de catastrophique, et encore moins compte tenu des précédentes prestations.

L’orage rennais s’abat sur les nantais

Retour des vestiaires, et Rennes veut reprendre les commandes. Les bretons enchaînent les débordements à gauche, notamment avec Truffert qui trouve Bourigeaud totalement seul dans l’axe, mais qui ouvre trop son pied et dévisse. Ouf ! Mais le soucis c’est que rennes se rapproche, encore et encore et les mouvements de balles précis à une touche désorientent les canaris qui campent la surface de Lafont. Et c’est sur ce type de mouvement que Bourigeaud est encore dans une position impeccable, mais lui aussi rate le cadre. Ouf deuxième fois ! Nantes souffre et on a peur de revoir la défense partir en vrille, surtout que le marquage est très léger et d’ailleurs, on l’entend dire sur le terrain par les joueurs : « on est trop loin ! ». De l’autre côté, les canaris ont de bons contres, mais ne savent pas les mener à bien.

Nantes s’offre un moment de répit sur une longue période de possession, permettant à Domenech de donner quelques consignes, le bloc rennais étant bien, bien implanté. C’est encore l’occasion pour Kolo Muani de tenter une percée ! Et alors qu’il centre en retrait dans la surface, c’est Abeid qui manque de peu de pouvoir trouver une position idéale.

Les nantais résistent et se montrent

Alors que Corchia se met de plus en plus en valeur, le voilà qui tente un centre-tir sorti de nulle-part ! Il faut une parade spectaculaire de Salin encore une fois. C’est ensuite Traoré qui tente un centre menaçant. Il reste 15 minutes à jouer, et pour la première fois depuis un moment, personne ne s’est encore mis la tête dans ses mains en suivant le match du FCN, on apprécie ce ressenti. On voit même des rennais frustrés, à l’image de Grenier qui sort tout rouge. Domenech, lui, ne mobilise pas encore le banc, car la partie est redevenue sous contrôle nantais. Mais alors que le temps passe, le technicien se lance : Fabio remplace Traoré (auteur d’un bon match) et Blas, très peu sollicité, est remplacé par Bamba. Et c'est Fabio qui vient trouver Coulibaly qui s'élève, pour placer une très jolie tête, qui attérit dans le filet supérieur de Salin.

La fin du match approche, et rennes cherche l'ultime poussée. Mais les nantais veulent tenter leur chance aussi. Domenech lance Simon pour Kolo Muani. Rennes cherche une faille, mais heureusement et cette fois-ci, la défense nantaise est avertie. On entend Domenech rappeler sa défense à l'ordre dans les ultimes secondes. Fin du match ! 0-0, mais un 0-0 avec quand même, un léger sentiment de soulagement. 

On a eu le buzz média, on a eu les talk show, les articles en série, et maintenant nous avons eu le terrain. Et la réalité, c’est que le terrain a montré des bonnes choses, il a montré du mieux, du rassurant. Le terrain à parlé, maintenant, est-ce que cela était un vrai signe de mieux, ou un simple défouloir de retour de fête ? D’autres batailles attendent les canaris, et l’une d’entre-elle, la plus importante, est que le terrain continue de parler, plus que les chroniques enragées. Quoi qu'il en soit, ce soir Nantes a pris un point, et c'est un bon point, car les trois reléguables sont tous à 4 longueurs derrière, et il va falloir continuer à se battre. 


On a bien aimé

La communication : on a vu un groupe qui se parle, qui crie, qui se montre. Cela n’a pas manqué de changé des dernières parties où un silence de mort régnait sur la pelouse.

Le duo Coulibaly-Muani : les deux hommes ont su proposer de beaux mouvements. Sans être forcément un modèle de complicité, ils ont su se rendre disponibles l’un pour l’autre, provoquant de bonnes occasions.

Alban Lafont : le portier nantais n’a pas eu besoin de briller, mais un bon match pour un gardien n’est pas forcément celui des éclats. Lafont a été sérieux dans sa zone, bon communiquant, bon relanceur, et toujours bien placé.

Corchia : le petit arrière droit était en forme. Propre à l’arrière, et rapide vers l’avant, il manque de peu de mettre le but nantais de l’année sur son centre.

 

On aimerait bien 

Mieux gérer les contres : quel dommage ! En début de seconde période, Nantes a su contrer la domination rennaise par des possibilités de contre-attaque. Mais voilà, entre mauvaise passe et manque de suivi, peut-être par excès de prudence, ces contres ne sont jamais allés au bout.

Un sport de contact : on aura remarqué les très nombreux coups de sifflet vraiment superflus qui cassent le jeu, le rythme, et le spectacle. Le football est un sport de contact, et si un petit cri ou un coup de semelles qui raisonne suffit à souffler dans le sifflet, on va s'ennuyer dur.