Début de match sous lexomyl

Après une minute de silence en l’hommage aux victimes de l’attaque terroriste à Nice, la pensée à Emiliano Sala pour son anniversaire, une remarque non sans cynisme sur la couleur du maillot parisien très proche de celui du Qatar, et après l’évocation de plusieurs disparitions au sein de la famille canal et du football, le match pouvait débuter dans une Beaujoire calme, pour le premier huis-clos de son l’histoire, le tout dans une ambiance très, très déprimante.

Une fois n’est pas coutume, mais sérieusement, c’est quand même une sacrée coutume, Nantes était avec un groupe très incomplet : Pallois, Fabio, Girotto, Corchia, Coulibaly, Limbombe, Jan, Mendy, tous absents ! Côté parisien, les absences sont aussi d'importance avec notamment Neymar, Di Maria, Verratti, etc. Pourtant, ce groupe canaris se lançait dans le challenge parisien avec énergie, allant de l’avant et agressif sur les ballons. Les Parisiens eux mettent les Nantais en alerte assez rapidement, mais les Canaris posent le jeu, et trouvent aisément Coco et Simon pour des centres menaçants, suffisament pour que Kolo Muani parvienne à déborder pour longer la ligne de fond, et réussit à se faufiler dans les six-mètres parisiens ! Kolo Muani lève la tête : Simon, tous seul, est disponible. Il centre à ras-de-terre, et le Nigérian a juste à mettre le petit plat du pied dans un but vide… plat du pied qu’il loupe allègrement. Allez, un deuxième lexo'.

Nantes agresse les Parisiens.

Cette excellente séquence des Nantais, bien mal conclue, est bien regrettable pour les Jaunes-et-Verts. Après son raté, Simon semble se claquer et sort sur blessure. La partie s’équilibre, et Paris manque à son tour quelques balles bien placées. Les Canaris cherchent à recréer ce bon momentum, mais le PSG oppose une défense très rigoureuse, sans pour autant réussir à faire ressortir facilement. Cela aboutit à des récupérations intéressantes, l’une d’entre-elles permet à Chirivella de servir Kolo Muani, plein axe, qui crochète son vis-à-vis pour placer une sublime brossée ! Malheureusement, la balle passe juste un peu à côté. 0-0 après 35 minutes de jeu et Nantes a raté deux belles occasions.

Paris profite de la déception des Nantais pour se montrer à son tour menaçant. Kean, Raphina, Sarabia se rapprochent encore et encore de la cage nantaise, mais MBappé manque encore et encore les balles qui lui sont offertes. À l’image de cette pénétration dans les arrêts de jeu où le champion du monde peut finir le travail, mais tombe tout seul dans la surface (si si… il est tombé tout seul). Mi-temps et on se demande si Nantes n’a pas laissé passer sa chance. (0-0).

Paris et Mbappe mettent les choses au point

Sitôt la partie relancée, les Parisiens se rappelle au bon souvenir des défauts nantais : prendre des buts trop tôt. Frustré de ne pas avoir eu de pénalty en fin de première mi-temps, Mbappe n’a besoin que de 120 secondes pour rentrer avec force dans la surface nantaise, stopper un instant, et trouver la bonne passe pour Ander Herrera dans l’axe, qui lui, termine son plat du pied correctement. 0-1, 47'.

Mbappe devient intenable, et ne cesse de se retrouver en position dangereuse, et même en duel avec Lafont, mais notre portier fait face et repousse le piqué de l’attaquant parisien. On ne va pas se mentir, Nantes est dans les cordes. Et à force, Paris exploite les failles, et Mbappe, dans une énième percée, est poussé dans le dos par Castelleto : pénalty, que notre Kylian national transforme, hélas. 0-2, 64'.

Navas dit non aux Nantais.

Mais Nantes se relève et repart à l’offensive. Ludovic Blas s’échappe sur le côté droit, et tente de trouver Kolo Muani, encore lui ! Sauf que l’attaquant canari est renversé par son vis-à-vis, c’est un pénalty ! Kader Bamba va se charger de le tirer, mais il décide de prendre trop de temps pour son élan, et surtout, se décale légèrement sur la gauche, suffisamment pour faire comprendre à Navas qu’il croisera son tir. Navas fait une parade impeccable, et empêche le FCN de relancer le match. (0-2, 70'). On en restera là, Mbappe sort en se tenant la cheville, et Augustin rentre pour Nantes afin de se faire quelques minutes sur la pelouse. Démotivés, les Nantais finissent par lâcher et laissent Sarabia récupérer une balle irrécupérable dans la surface, pour faire un petit piqué sans stress : 0-3, 88'. 

Si l’on se résumait à la seconde mi-temps, on aurait pu parler d’un scénario classique, où la superstructure qatarie qu’est le PSG aurait dominé sans trop de suspens la rencontre, reléguant Nantes à une prestation pour l’honneur. Oui mais voilà, Nantes pouvait vraiment prendre l’avantage en première mi-temps, tant ils ont joué proprement et mis les Parisiens dans un vrai doute. Mais voilà, les Canaris ont manqué une occasion immanquable, puis sont passés juste trop près. Deux occasions, puis un pénalty, sont autant de regrets à mettre au déficit de la prestation des Jaunes-et-Verts. Les muscles et l’orgueil de Kylian, qui s’est imposé pour lui, mais aussi ses coéquipiers, a fait le boulot, et le gardien Navas a terminé de briser les espoirs nantais. Alors, essayons de garder le positif : une très bonne prestation en première mi-temps, et trois « quasi-buts » contre le champion en titre, mais vous n’aurez pas plus ce soir.

On a bien aimé :

Kolo Muani : non mais, donnez-lui la balle à ce garçon. Un ballon pour Kolo Muani, c’est une occasion.  

« L’équipe B défensive » : Appiah, Castelleto, Abeid, et surtout Traoré que l’on a souvent vu dans le dur, ont répondu présents aux défis de vitesse et de physique des Parisiens. Bravo les gars !  

La circulation de balle : c’est propre, c’est rigoureux, et parfois, ça joue en une touche.

On aimerait bien :

Ne pas rater un plat du pied à un mètre d’un but vide. Si on veut prétendre à quelque chose, il faut du réalisme, celui que Paris a eu.

Jouer les matchs jusqu'au bout ? Le troisième but parisien est clairement du seul fait que Nantes s'est arrêté de jouer en plein milieu d'une relance dans la surface. Lorsque Sarabia se retrouve devant Lafont, les Nantais sont déjà les mains sur les hanches, à le regarder faire.