Samedi dernier à Dijon, au terme d'un match à rebondissements, les Canaris revenaient avec un point et des doutes sur leur défense en l'absence prolongée de Nicolas Pallois. Avec le retour de quelques titulaires habituels, les supporters étaient en droit de s'attendre à un match plus consistant qu'en Côte d'Or. La première surprise de Christian Gourcuff a eu lieu dès le coup d'envoi avec Ludovic Blas laissé sur le banc. 

Le XI de départ :
Lafont
Appiah, Girotto, Pallois, Traoré
Abeid, Touré
Bamba, Louza, Simon
Coulibaly 

Simon, NGuette et les autres 

Dans les premières minutes du match, on assiste à un round d'observation : aucune des deux équipes ne prend vraiment l'ascendant, personne ne veut porter le ballon. Seul fait notable du premier quart d'heure, Louza prend une semelle du fils N'Doram sur le tendon d'Achille et doit sortir quelques minutes pour se faire soigner. Le déchet technique s'invite au fur et à mesure que les minutes avancent rendant plus compliquée la création d'occasions.
A la quinzième minute, Coulibaly joue son rôle de pivot à la réception d'un long ballon de Pallois puis transmet à son capitaine Touré qui donne à Bamba qui se lance dans un numéro de soliste : grand pont puis tentative de coup du foulard totalement manquée, le ballon est redonné facilement aux Messins.
Une mini-occasion qui va donner envie aux Messins de partir davantage vers l'avant. Si l'intention est présente, là aussi la technique fait cruellement défaut et rien de dangereux ne surprendra l'arrière-garde jaune et verte.
Pourtant, à la 26ème minute, Touré tarde à transmettre son ballon et, sous le pressing, finit par le rendre à NGuette. Ce dernier transmet en profondeur à Diallo à la limite du hors-jeu, Lafont vient couper la trajectoire. Une anticipation salutaire du portier nantais qui évite à son équipe de concéder une grosse occasion.
À la trentième minute, suite à une accélération de Simon donnant un corner, le joueur donne un bon ballon à Pallois qui voit sa tête contrée par un Messin. Il y aura deux nouveaux corners à suivre, le dernier étant tiré par Bamba, qui nous aura fait un festival de ratés dans cet exercice au cours du match.
Neuf minutes plus tard, c'est à nouveau Simon qui cherche à s'infiltrer dans la surface mais la densité de joueurs messins est trop importante. Il remet alors à Coulibaly qui tente une frappe enroulée, pas assez puissante pour tromper un Oukidja vigilant. Après une phase messine donnant lieu à un corner, les Nantais partent en contre-attaque mais Louza, en manque de solution, garde trop le ballon et finit par tenter une frappe de loin illustrant l'impuissance offensive.
S'il nous fallait une preuve que Simon est le joueur le plus dangereux côté locaux, il nous la donne à deux minutes de la mi-temps : Traoré tente de lui transmettre le ballon en profondeur mais son geste est totalement approximatif. Le Messin Centonze a tout lieu de reprendre le ballon mais tente une feinte pour remettre en retrait à son gardien. Simon n'en demandait pas tant, il récupère le ballon et s'infiltre dans la surface avec une série de dribbles puis décoche une frappe détournée par le gardien messin.

Ce sera la plus grosse occasion de cette première mi-temps terriblement pauvre. NGuette est le principal danger côté messin, Simon et, dans une moindre mesure Bamba, sont les seuls éléments qui ont pu apporter un peu de folie chez les Jaunes-et-Verts.

Blas n'y change rien

C'est ce même NGuette que l'on retrouve en début de seconde période dans un numéro de soliste passant en revue toute la défense nantaise, totalement impuissante. Heureusement, sa frappe passe au-dessus des cages d'Alban Lafont mais la fébrilité montrée par l'arrière-garde n'est pas encourageante.
La deuxième surprise du chef Gourcuff arrive à l'heure de jeu. Si le remplacement de Coulibaly par Blas semble logique, le positionnement d'Abeid sur le côté l'est beaucoup moins. Dans le même temps, Metz se procure deux occasions par NGuette (encore) et par N'Doram mais Lafont est là pour repousser puis bloquer.
À la 70ème minute, Abdoulaye Touré qui ne trouve pas de solutions devant lui s'essaye à la frappe dans son style : flottante et difficile à juger pour le gardien qui repousse en corner tant bien que mal.
À noter qu'à la 71ème minute, Boulaya fait son entrée côté messin, à la place de Niane.
6 minutes plus tard, Louza garde le ballon au milieu de terrain, pas du tout inquiété par les Messins, puis lance Bamba en profondeur d'une passe magistrale. L'attaquant nantais tarde trop à tirer et Oukidja repousse. Une main sera signalée sur le corner suivant mais le corps arbitral de la VAR jugera qu'il n'y a pas faute. En effet, on peut considérer que le joueur messin est pris dans le duel, tombe et ne peut pas faire autrement que de toucher le ballon de la main. Chacun jugera.
À la 84ème minute, on retrouve Boulaya dans un duel illicite avec Touré. Le premier met une grosse semelle sur la cheville du capitaine nantais, l'arbitre sort le rouge direct. Boulaya n'aura joué que 12 minutes !
Dans la foulée, c'est Limbombé qui doit rentrer sur le terrain avec le maillot de Bridge NDilu. Le quatrième arbitre demande à ce que le nom du joueur soit barré par du scotch. L'inspiration était définitivement absente hier à la Beaujoire...
Les dernières minutes du match ne seront guère très passionnantes : si Blas a tenté de réveiller le collectif, Gourcuff nous a réservé une troisième surprise de taille. Alors que les Messins évoluent à 10, l'entraîneur nantais fait rentrer Khrin, un troisième milieu défensif, à la place de Louza. Visiblement, le staff se satisfait de ce match nul et vierge et cherche à se protéger d'un adversaire inoffensif, surtout depuis la sortie de NGuette.

Beaucoup de manques

Si la défense nantaise a su rester hermétique, c'est grâce au retour de la doublette Pallois-Girotto mais également du manque de solutions offensives côté messin. Seul NGuette a su être dangereux dans le match.
Au milieu, on doit se poser la question de la légitimité du duo Touré-Abeid : des pertes de balle souvent dangereuses, trop peu de passes verticales. On ne sent pas les deux joueurs capables de mener le bloc et être le parfait relais entre la défense et l'attaque. La plupart des ballons reçus par les attaquants sont donnés par les latéraux ou par les défenseurs centraux à base de longs ballons.
Côté offensif, Louza prouve encore une fois qu'il est bien meilleur en 8 qu'en 10. Simon et Bamba ont été les seules armes. Simon était bien seul et sa vraie seule occasion le montre puisqu'il s'agit d'un exploit individuel. Bamba a été bien trop maladroit, tant dans sa façon de tirer les corners que face au gardien. Quant à Coulibaly, il revenait de blessure et manquait de rythme. Si on omet son manque de technique, il a su se battre pour récupérer les ogives balancées de derrière. Pour le reste, ses frappes étaient bien trop timorées pour inquiéter le gardien adverse.
En résumé, un Nantes peu inspiré tant sur le terrain que dans les choix de son entraîneur. À l'image de son capitaine qui semble à court d'idées depuis bien trop longtemps.