Vingt joueuses ont pu évoluer sous le maillot du FC Nantes sur les 13 premiers matchs de la saison. Des gardiennes aux attaquantes, chacune a pu donner des indications au staff de Mathieu Ricoul sur ses capacités à relever le défi d'une montée en D1 et un beau parcours en Coupe de France. Voici l'avis de la rédaction de La Maison Jaune en partant des postes les plus reculés aux plus avancés.
 

Les gardiennes

Kinga Szemik : Titulaire dans les cages depuis son recrutement à l'été 2020, l'ancienne gardienne du championnat universitaire américain a rapidement pris ses marques. À tel point qu'elle compte déjà plusieurs convocations au sein de l'Equipe de Pologne, une fierté pour le club. Sur le terrain, son envergure est un atout dans le football féminin moderne. Dans le domaine aérien, c'est évidemment une qualité même s'il lui arrive parfois de ne pas assez s'y imposer. Sur sa ligne, elle a plus d'un tour dans son sac et il est bien difficile pour ses adversaires de la tromper. Sur les dix matchs de championnat qu'elle a joués en intégralité, Kinga Szemik n'a pris que cinq buts. Un contre Strasbourg à la deuxième journée, deux contre Saint-Malo et deux contre Metz à Marcel-Saupin. Le point commun de ces trois matchs ? Toute l'équipe n'était pas dans un grand jour, il était alors difficile pour la gardienne titulaire de sauver tout ce qui pouvait l'être. Là où Kinga Szemik est un atout considérable, c'est dans ses sorties. Lorsque le bloc-équipe est haut et que la défense ne peut pas contenir une attaquante adverse filant dans son dos, la gardienne sait se jouer de son adversaire pour l'amener à l'échec dans sa tentative de frappe. Quant à son jeu au pied, il n'est pas parfait, il y a eu parfois quelques hésitations mais c'est sans doute plutôt dû à une mauvaise communication, chose qui sera facilement corrigé avec l'expérience.

Mélodie Carré : Le coach Mathieu Ricoul préfère aligner Kinga Szemik en championnat, mais il lui a confié la tâche de garder les buts nantais en Coupe de France. Avec succès jusqu’à présent puisque le FCN a enregistré trois victoires et est qualifié en 8ème de finale. Statistiquement, l’ancienne stéphanoise s’en sort bien avec un clean sheet et seulement trois buts encaissés. L’expérimentée gardienne s’est montrée décisive à quelques reprises, notamment dimanche dernier lors de la victoire face à Guingamp. Assez rassurante dans l’ensemble et précieuse grâce à son vécu et son sérieux, la numéro 16 nantaise a cependant causé plusieurs frayeurs à son équipe à cause de son jeu au pied. Déjà par la faute de relances longues qui peinent à atteindre le milieu de terrain et mettent la pression trop rapidement sur sa défense. Et surtout par de fréquentes tergiversations au moment de ses prises de décisions. Elle s’est donc fait contrer à plusieurs reprises, semant la panique dans sa surface. Pour l’instant, ses coéquipières ont toujours su rattraper le coup en intervenant rapidement et efficacement, et ainsi empêcher un but évitable. Il faut espérer qu’elle saura apporter les correctifs nécessaires avant le match à Soyaux le dimanche 30 janvier.
 

Les défenseures

Pauline Dhaeyer : Probablement l’une des joueuses les plus régulières depuis le début de l’exercice en cours. Une vraie valeur sûre qui a joué toutes les minutes disputées en championnat. Alignée la plupart du temps dans l’axe droit de la défense centrale avec à ses côtés la capitaine Charlotte Lorgeré, elle a également évolué au poste de latérale droite. Parfois pour dépanner en cours de match, mais également comme titulaire lors de la victoire face à Guingamp. Et sa performance a été très convaincante. Solide, sérieuse, appliquée, l’ancienne joueuse d’Issy a parfaitement rempli son rôle. A ce poste, elle peut également plus souvent utiliser la qualité de ses centres. Tout comme Laureen Oillic, elle possède cette capacité à centrer fort, avec un ballon bien enroulé et très souvent dans la bonne zone. Il suffit de se remémorer son caviar pour la tête victorieuse d’Anaïs Ribeyra en septembre 2020 face à Metz.
Avec sa détermination et son sens du timing, la numéro 27 se montre également très dangereuse sur les coups de pied arrêtés offensifs, à l’image de sa réduction du score, toujours face à Metz, en novembre 2021 à Marcel-Saupin.
En charnière centrale, à l’exception de quelques petites sautes de concentration sur quelques relances, elle se montre très solide et rassurante. Souvent bien placée, dure mais correcte dans les duels, elle est également très précieuse dans le domaine aérien.
Un rôle très important dans la réussite de cette première partie de saison nantaise.

Charlotte Lorgeré : Désignée capitaine dès son arrivée sur les bords de l'Erdre, son leadership ne souffre d'aucune contestation. Avec Pauline Dhaeyer, elles composent une charnière centrale rarement prise en défaut. En championnat, Charlotte Lorgeré n'aura manqué que treize minutes lors de l'opposition à Vendenheim fin octobre, match dont le sort était déjà connu très rapidement puisque les Canaries menaient de quatre buts dès la dixième minute. Outre la force de son binôme, Charlotte Lorgeré sait montrer son talent au service du collectif. Elle sait bloquer les attaquantes dès lors qu'elles reçoivent le ballon, un pressing de tous les instants qui use l'adversaire au fil du match. Cette façon de jouer permet de contenir l'adversaire et d'avoir un bloc-équipe assez haut sur le terrain. Dans le domaine aérien, elle sait facilement dégager le ballon sur les coups de pied arrêtés défensifs. On notera toutefois quelques points à améliorer : certaines de ses passes en retrait pour la gardienne auraient pu donner des buts faciles et, lorsque elle se fait prendre dans son dos, Charlotte Lorgeré n'a pas toujours la rapidité qui lui permettrait de rattraper son adversaire. Enfin, la capitaine sait mobiliser ses troupes pendant et en dehors des matchs. Cela se traduit notamment par quelques montées offensives quand le scénario du match le permet ou l'impose. Là où elle est la plus précieuse dans le domaine offensif, c'est sur les coups de pied arrêtés. Même si elle est rarement à la conclusion, elle amène du danger dans la surface adverse et c'est ce qu'on attend d'une joueuse aussi importante que Charlotte Lorgeré.

Roxanne Manceau : Sujette à quelques grosses blessures les saisons précédentes et non titulaire en début de championnat, la jeune nantaise a parfaitement pris la succession d’Elodie Dinglor en tant que latérale droite lorsque celle-ci s’est absentée à partir de la cinquième journée. Impeccable en défense centrale aux côtés d’Anaïs Messager lors de la saison de l’accession en D2, elle a bien su s’adapter au défi que représente le fait de ne pas évoluer à son poste naturel. Alors bien sûr, il lui manque encore une participation plus prononcée au jeu offensif de son équipe. Quelques manques au niveau du placement sont également à noter. Mais dans l’ensemble, celle qui vient tout juste de fêter son vingtième anniversaire offre des prestations solides et affiche une détermination remarquable. Elle assure une sécurité défensive dans son couloir et prouve à chaque rencontre à son coach qu’il peut s’appuyer sur elle sans inquiétude.

Elodie Dinglor : L’ancienne guingampaise a été titulaire dans le couloir droit de la défense jusqu’à la quatrième journée. Une blessure l’a ensuite freinée avant de retrouver sa place lors des deux derniers matchs de Coupe de France. Face à Guingamp, elle a échangé son poste avec Pauline Dhaeyer, évoluant pour la première fois de la saison en défense centrale. Et elle s’est montrée plus convaincante dans un rôle purement défensif qui lui demande moins de participation au jeu et moins de courses. Son expérience, malgré son jeune âge, lui permet d’intervenir à bon escient. Son jeu de tête est utile et sa capacité à gagner ses duels est plus évidente que lorsqu’elle évolue sur le côté.
Une option tactique à reproduire éventuellement sur cette phase retour en championnat qui s’annonce épique.

Aurélie Gagnet : C'est LA joueuse la plus régulière de ce début de saison. Elle a joué toutes les minutes des matchs de championnat et n'est sortie qu'une seule fois en Coupe de France contre Orvault alors que le score était très favorable. Quant à son niveau de jeu, il a toujours été constant et de haut niveau. Initialement positionnée sur le côté droit la saison dernière, le manque de latérale gauche de métier, après le départ de Fanny Hoarau au Havre, a contraint Mathieu Ricoul à demander à Aurélie Gagnet de passer à gauche. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça n'a absolument pas fait baisser son rendement tant défensif qu'offensif. Inépuisable dans ses courses dans son couloir, la joueuse formée à Montpellier se rend toujours disponible et sait bien combiner avec ses ailières (Khoury et Oillic). Dans le domaine défensif, elle se fait rarement déborder car elle est souvent très proche de son adversaire et peut facilement la contrer. Lorsque son vis-à-vis parvient à passer, Aurélie Gagnet fait montre de rapidité et récupère le ballon avant que le danger ne soit trop grand. Enfin, on peut également apprécier sa technique balle au pied qui lui permet de se sortir de situations quasi inextricables sur son côté. Cette même technique qui lui a permis de se jouer de toute la défense guingampaise dimanche dernier avant d'enclencher une frappe que Pilar Khoury a su pousser dans le but pour le doublé nantais. Un niveau de jeu qui fait du bien à toute l'équipe et qu'elle a su retrouver après une entorse du genou qui l'avait handicapée lors des premiers mois de la dernière saison.

Anaïs Messager : C'est la saison du retour progressif pour la défenseure centrale. Handicapée depuis le premier semestre 2020 par une grave blessure au genou, elle navigue entre confinements et rechutes. Depuis septembre, elle tient souvent la place de la dix-septième joueuse. Une manière pour le coach de la maintenir dans la dynamique de groupe et de l'encourager dans ses efforts. Au niveau du temps de jeu, elle a pu jouer deux matchs entiers contre La Roche-sur-Yon et Orvault en Coupe de France, une façon intelligente de la remettre dans le bain. En championnat, c'est elle qui remplace Charlotte Lorgeré pour les treize dernières minutes de jeu à Vendenheim. Souhaitons à Anaïs de retrouver ses sensations et de continuer de grapiller du temps de jeu car lorsqu'elle est sur le terrain, elle montre les qualités qui ont fait sa force lorsqu'elle était titulaire indiscutable lors de la saison de la montée en D2 et la suivante. Parmi ses qualités, on peut citer son timing dans le domaine aérien qui en fait un danger permanent sur les coups de pied arrêtés et sa rapidité lui permettant de rattraper l'adversaire parti dans le dos de la défense.
 

Les milieux de terrain

Claire Lelarge : Arrivée cet été avec une grosse expérience de la D2 avec Le Mans puis St-Malo. Une milieu de terrain avec un profil similaire à celui d’Anaële Le Moguédec. Huit fois titulaire en D2, une fois en Coupe de France, trois entrées en cours de match. Alignée soit dans un double pivot devant la défense, soit dans un milieu à trois, elle a toujours fait preuve d’une activité inlassable. Très mobile, avec un gros volume de jeu, la numéro 19 a été un ajout remarquable. Capable de se projeter vers l’avant, à l’image de son but inscrit à Vendenheim, elle est partout sur le terrain et toujours au soutien de ses coéquipières. Cette activité incessante peut parfois provoquer certains mauvais choix, faute de lucidité, ou un manque de justesse technique. C’est un de ses axes de progrès. Mais son état d’esprit irréprochable compense largement ces quelques approximations ponctuelles.

Marine Pervier : C'est la belle histoire de l'effectif. Jeune maman d'un petit Eden qui aura bientôt deux ans, elle a pris la décision de faire une pause dans sa carrière alors que l'équipe venait de commencer sa première saison en D2. Courageuse décision pour Marine qui a ensuite fait tout le travail physique pour retrouver son niveau et les terrains de championnat en septembre dernier. Ayant plus de 10 saisons en D1 avec Montpellier et Guingamp, c'est la joueuse la plus expérimentée de l'équipe. Désignée capitaine adjointe, elle sait motiver les troupes sur le terrain. Elle sait également prendre ses responsabilités sur les pénaltys, elle tire les corners côté droit, parfois à gauche aussi. Un peu plus en difficulté physiquement sur les mois de novembre et décembre, elle abat néanmoins un gros travail au milieu de terrain pour ressortir les ballons et les rendre exploitables pour ses coéquipières. Sa hargne se retrouve dans sa manière de jouer et d'exprimer sa joie sur les buts et en fin de match. Malgré son erreur d'appréciation sur la passe d'Aurélie Gagnet amenant au but de Guingamp dimanche dernier, ce match lui a permis de ré-enclencher une dynamique. Les deux semaines de vacances accordées par le staff à l'ensemble des joueuses lui ont été profitables.

Anaële Le Moguédec : C'est une des nombreuses valeurs sûres de l'équipe. Quand elle ne joue pas, c'est qu'elle est blessée. Joueuse incontournable au milieu de terrain depuis son arrivée au FC Nantes en 2019 en provenance de l'EA Guingamp, Anaële Le Moguédec a dû se remettre d'une blessure en début de saison, ce qui a amenuisé son temps de jeu. Nous l'avons maintes fois encensée dans nos articles, la numéro six du FC Nantes est un véritable métronome au milieu de terrain. Agressive sur la porteuse de balle (dans le bon sens du terme), elle récupère beaucoup de ballons et les transforme en opportunité offensive. Une joueuse box-to-box qui a rayonné tout le long du match contre Guingamp avec un but somptueux se jouant de la défense et de la gardienne par un crochet et une frappe enroulée du pied droit. Si le club a recruté Claire Lelarge, joueuse au profil similaire, ce n'est pas un hasard. Lorsqu'Anaële Le Moguédec est en difficulté, l'équipe a du mal à rivaliser. À l'inverse, quand elle fait un grand match, le reste de l'équipe suit. Son axe de progression étant le jeu offensif, si son but contre Guingamp est le déclic, il y a fort à parier qu'elle va devenir une joueuse complète.

Margaux Bueno : Recrutée à l'été 2020, la joueuse semble moins privilégiée par Mathieu Ricoul que par son prédécesseur Tanguy Fétiveau. En championnat, elle grapille quelques minutes ça et là. En Coupe de France, elle a pu se montrer contre La Roche-sur-Yon. Bloquée par la concurrence des Pervier, Le Moguédec et Lelarge, difficile pour elle de répondre complètement présente lorsque le coach lui demande de rentrer en fin de match. Ses coups francs directs et indirects ont souvent semé le danger dans la surface adverse. Sa place dans le vestiaire semble également importante tant la joueuse apporte sa joie de vivre.

Hillary Diaz : Une entrée en jeu en championnat lors du déplacement à La Roche-sur-Yon, deux titularisations en Coupe de France pour trois buts inscrits dont un doublé face à Orvault. La jeune nantaise a optimisé au maximum son temps d’utilisation cette saison. Utilisée sur les côtés du milieu de terrain, l’internationale U19 possède cette capacité rare d’être très souvent bien placée dans la surface de réparation et d’avoir le geste juste. Parfois un peu brouillonne encore dans ses performances, elle a néanmoins un certain sens du jeu et de réelles capacités physiques, tant dans les courses que dans les duels. Il reste maintenant à déterminer quel poste lui convient le mieux et quel est le temps de jeu auquel elle peut aspirer sur la deuxième partie de la saison.
Une réelle carte cachée dans l’effectif de Mathieu Ricoul.

Juliette Mossard : Une minute de temps de jeu en championnat lors de l’ouverture de la saison face à Lens. Une titularisation et un but face à Orvault en Coupe de France. Une nouvelle entrée face à Guingamp dimanche dernier. Et pourtant, en à peine une grosse centaine de minutes disputées à ce niveau, la toute jeune nantaise a déjà démontré une partie de son très grand potentiel. Alors évidemment, elle ne postule pas encore à une place de titulaire tant la concurrence à son poste est élevée. Mais, faire partie de la rotation et gratter un peu de temps de jeu sonne comme une évidence. Absolument pas intimidée ni impressionnée d’évoluer à ce niveau, elle a fait preuve d’activité, n’a pas hésité à prendre le jeu à son compte et a démontré beaucoup de détermination et de justesse technique. En compagnie de Laureen Oillic, elles font la démonstration que la jeunesse nantaise est très prometteuse et déjà très utile.
 

Les attaquantes

Océane Ringenbach : L’attaquante costarmoricaine est arrivée blessée cet été en provenance de Brest. Ce n’est pas la meilleure façon de commencer une saison et d’intégrer une nouvelle équipe. Et malheureusement, depuis, elle semble courir après ce retard dont elle n’est pas responsable. Son recrutement ressemblait à une belle opération tant elle a déjà une belle expérience en D1 et en D2 à seulement 23 ans. Des passages par Guingamp, St-Malo et Brest ainsi que des sélections U20 où elle a toujours démontré sa capacité à marquer avec régularité. Pour l’instant, son rendement avec Nantes est décevant. Le constat est factuel. Peu de temps de jeu, seulement quelques entrées, une seule titularisation pour un seul but en Coupe de France face à La Roche-sur-Yon. Mais, ses dernières apparitions laissent planer un certain espoir. L’ancienne brestoise peut évoluer en pointe comme sur le côté droit, et lorsque l’on regarde l’effectif nantais, elle a clairement sa place et un rôle à jouer dans la rotation offensive. Son efficacité a été prouvée plus tôt dans sa carrière, elle est rapide, volontaire et assez juste techniquement. Si le staff nantais lui donne de plus en plus de temps de jeu et qu’elle parvient à reprendre le rythme, la numéro 9 du FCN pourrait s’avérer être une recrue à retardement et un élément important dans la quête pour l’accession en D1 Arkema.

Roseline Eloissaint : C'est le feu follet de l'équipe. Alignée sur l'aile droite, elle fait des misères à son vis-à-vis par des courses incessantes et des dribbles qui lui permettent de s'extirper. Très en vue au début de saison, elle a pu se distinguer par deux buts et plusieurs passes décisives. Et même quand elles ne sont pas décisives, elles amènent très souvent le danger car ses courses tendent à un déséquilibre de l'équipe adverse. Souvent imprévisible, c'est un poison pour les défenses. Elle a tellement de réserve en oxygène qu'elle peut se permettre d'aider la défense, comme ce fut le cas dimanche dernier contre Guingamp, là où ses coéquipières grimaçaient devant l'impossibilité de multiplier les courses.

Laureen Oillic : La magnifique surprise de la saison. Déjà parce qu’au regard de l’effectif en septembre, seules Pilar Khoury et Hillary Diaz pouvaient éventuellement dépanner à ce poste dans le couloir gauche offensif. Et surtout parce que la jeune nantaise a su s’imposer et répéter les prestations de grande qualité. Elle possède un profil particulier et unique au sein du groupe de Mathieu Ricoul. Pas très rapide, la numéro 21 a néanmoins une capacité à déborder grâce à une belle conduite de balle. Très généreuse dans ses efforts, son volume de jeu et sa capacité à reproduire les courses sont très intéressants. Une belle technique et un bon sens du jeu s’ajoutent également à sa panoplie. Mais le plus impressionnant reste la qualité de son pied gauche. Dans ses passes, dans ses tirs, dans ses centres ou dans ses coups de pied arrêtés, la précision, la justesse et la puissance sont au rendez-vous. Agée de seulement 16 ans, Laureen Oillic est bien sûr une joueuse encore à développer. Elle doit notamment progresser dans la gestion de ses efforts et dans la constance au sein d’une rencontre, car elle peut disparaître un peu à certains moments. Mais pour une première saison à ce niveau, à cet âge, savoir se montrer performante, régulière et presque indispensable au jeu nantais est déjà une prouesse.

Julie Pian : Sur les six matchs disputés la saison passée avant son interruption fin octobre, positionnée en soutien d’Anaïs Ribeyra, l’ancienne guingampaise s’était montrée irrésistible. Efficace, utile dans ses déplacements, juste techniquement, elle était un maillon fort de l’attaque nantaise. C’est plus compliqué pour elle depuis la reprise au mois d’octobre. Titulaire à onze reprises, championnat et Coupe de France confondus, elle a inscrit seulement deux buts. Mais plus que les statistiques, c’est sa participation globale au jeu nantais qui s’avère moins convaincante. Sa blessure au bras face à Orléans ne doit pas l’aider non plus, notamment dans les duels aériens ou par crainte d’une chute malencontreuse. La justesse de ses déplacements est moins évidente et la réussite la fuit, à l’image de sa frappe sur la transversale dimanche dernier face à Guingamp. Le rôle de relais offensif qu’elle accomplissait avec bonheur est maintenant tenu avec plus de difficultés, malgré tous ses efforts et toute sa bonne volonté.
Cependant, il faut noter la très grande qualité de sa prestation face aux Guingampaises. Une Julie Pian presque retrouvée à un poste de numéro neuf en l’absence de l’habituelle titulaire. Une performance qui aurait mérité d’être récompensée par un but. Elle a su jouer le rôle de pivot offensif, dictant le tempo du jeu, en pointe parfois ou en redescendant proche de ses milieux lorsque c’était nécessaire. Elle a su conserver le ballon grâce à sa technique et s’est montrée omniprésente sur tout le front de l’attaque.
On espère la revoir à ce niveau le plus souvent possible lors de la deuxième partie de la saison.

Pilar Khoury : Recrue de l'été dernier en provenance de Saint-Etienne, actuel pensionnaire de D1 Arkema, la native d'Ottawa a rapidement su s'imposer dans le collectif. La plupart du temps positionnée sur l'aile gauche, elle est à l'aise des deux pieds ce qui lui permet de jouer parfois dans l'axe en soutien de l'attaquante. Moins rapide que son pendant à droite (Eloissaint), elle arrive néanmoins à prendre la profondeur avec des relais avec ses coéquipières. Avec ses deux buts en championnat et deux autres en Coupe de France, l'équipe peut compter sur elle pour distribuer des ballons dans le sens du jeu. On note aussi sa capacité à tenter des frappes de loin qui, à défaut de toujours tromper la gardienne, amènent du danger et peuvent aider les autres attaquantes à finaliser. Avec Oillic, elle est responsable des corners sur le côté gauche.

Anaïs Ribeyra : Un but par match, c'est l'affolante moyenne de l'ancienne joueuse d'Yzeure depuis le début de saison. Titulaire indiscutable jusqu'à fin novembre, elle a porté l'attaque nantaise pendant trois mois. Sur les vingt-et-un buts inscrits par les Nantaises, Anaïs Ribeyra en a marqué dix d'entre eux. Parfois même, elle était à la passe décisive. Et c'était déjà le cas lors de la saison précédente, tronquée par le COVID. Ses statistiques brutes pourraient nous faire croire qu'elle est infaillible. Mais c'est là son axe d'amélioration : un manque d'efficacité devant le but. On pense notamment au match nul contre Saint-Malo où elle égalise en fin de match, elle aurait pu faciliter la tâche de l'équipe en étant plus décisive en première mi-temps. Sa hargne et sa détermination sont une force pour elle mais également son point faible. C'est ce qui nous a sauté aux yeux lors des derniers matchs de championnat. Elle est apparue souvent agacée, intimant ses coéquipières de mieux la fournir en ballons. Sans surprise, cela correspond au moment où elle n'a plus trouvé le chemin des filets.
 


Crédits :
Photos : Gérald Mounard
Montage : Edouard Betz

Article co-écrit avec Fabrice Harcouet

Olivier Dantas Lima