Onze de départ : Lafont - Cozza, Zézé, Pallois, Coemert, Castelletto - Chirivella, Augusto, Sissoko - Simon, Mohamed.

Deux tactiques lisibles 

Les nombreux supporters nantais, à peine descendus du bus pour ce court déplacement au Moustoir s’étaient sans doute préparés psychologiquement à voir camper leurs protégés tout le match devant les buts d’Alban Lafont. Sur la feuille de match, le 5-3-2 à la sauce Gourvennec n’a laissé aucun doute sur le plan de jeu qui allait se dérouler devant leurs yeux. En effet, Nantes a prévu d’évoluer en bloc bas très compact, afin de se projeter très vite à la récupération du ballon, en espérant conclure par l’intermédiaire des deux seuls joueurs offensifs Mohamed et Simon. 

Auteurs d’un début de match sérieux dans le secteur défensif, les Canaris sont peu mis en danger par des Lorientais qui ont dominé stérilement les débats, trop approximatifs pour créer des décalages. Malgré les nombreuses interceptions des milieux nantais, ces derniers ont pêché dans l’utilisation du ballon, et s’en sont souvent remis aux rushs des deux hommes de devant, qui se sont battus tant bien que mal pour trouver la faille. La lumière a cependant failli venir de notre attaquant nigérian qui a vu sa frappe repoussée in-extremis par le portier adverse (15').

Les deux équipes sont restées bien en place et se sont peu livrées dans cette première période, conscientes l’une et l’autre de la tactique employée par le camp adverse pour forcer la décision.

 

JCC délivre Nantes 

Au retour des vestiaires, les canaris sont revenus sur le terrain sans Mostafa Mohamed (touché aux adducteurs avant la pause, remplacé par Kadewere), mais avec la ferme intention de faire mal à leurs adversaires peu tranchants. Suite à un débordement dont il a le secret, Moses Simon a adressé un centre au deuxième poteau pour Jean-Charles Castelletto, qui a repris victorieusement le cuir en reprise de volée, à la manière d’un attaquant. 

Le scénario est alors idéal pour les hommes de Jocelyn Gourvennec qui peuvent désormais laisser les Merlus se livrer plus franchement, et placer des contre-attaques. Malgré quelques situations chaudes en fin de match, Alban Lafont n’a pas eu à s’employer pour garder ses cages inviolées. 

 

Une victoire qui permet de respirer 

En dépit d’un jeu qui laisse à désirer, les Canaris sortent gagnants de ce duel fratricide et empochent trois points ô combien importants pour la suite. Nous pouvons souligner la grande solidité avec laquelle ils ont muselé l’attaque lorientaise, notamment Mohamed Bamba qui a été sevré de ballons au milieu de Pallois, Zézé et Comert. Sur le plan comptable, le FC Nantes prend trois points d’avance sur son rival du jour, désormais barragiste, et occupe provisoirement la 11e place (avant les matchs du dimanche). Si rien n’est acquis, la cohésion d’équipe affichée permet d’aborder plus sereinement le prochain rendez-vous contre Metz. 

 

  • On a aimé : 

-Les bonnes prestations des latéraux Castelletto et Cozza : Les deux hommes ont été très solides dans l’arrière garde et volontaires sur les rares phases offensives où ils ont été mis à contribution, en raison de la tactique résolument défensive de départ. En se projetant vers l’avant, Jean-Charles Castelletto a scellé la victoire des siens avec un geste de classe. Nul doute que Jocelyn Gourvennec a apprécié leur prestation et les reconduira au même poste à l’avenir. 

-La solidarité affichée : La cohésion d’équipe est primordiale dans une opération maintien, en particulier lorsque le groupe est dans le dur sur le plan comptable. Depuis plusieurs matchs, nous pouvons observer que les joueurs sont solidaires, célèbrent ensemble et font les efforts collectivement pour conserver les résultats. De bon augure pour la suite. 

 

  • On n’a pas aimé : 

-Le jeu trop minimaliste : Il est souvent coutume de dire qu’un entraineur qui gagne a toujours raison. Il est vrai que la tactique de Jocelyn Gourvennec est claire, et a fait déjouer les hommes de Régis Lebris. Néanmoins, quand on représente le FC Nantes, peut-on se satisfaire d’une victoire acquise par un plan de jeu aux antipodes des valeurs d’antan ? En conférence de presse, les entraineurs successifs qui ont été formés à la Jonelière revendiquent volontiers la filiation footballistique avec Suaudeau ou Denoueix, mais ne mettent pas du tout en application leurs principes de jeu sur le rectangle vert.

-La blessure de Mostafa Mohamed : L’attaquant égyptien a semblé en jambes au Moustoir, même s’il y avait peu de solutions offensives autour de lui. Touché aux adducteurs juste avant la fin de la première période, espérons que cette blessure ne soit pas trop grave car son profil de finisseur peut s’avérer précieux.