Salut Guillaume, comment s'est passé l'intersaison de l'ESTAC ? 

On a été un des clubs qui a le plus recruté. Beaucoup de joueurs sont arrivés car il y a eu de nombreux départs. Il a fallu recruter malin. Le mercato a été très hétérogène, il y a un mélange entre des joueurs confirmés comme Renaud Ripart ou encore Adil Rami et certains jeunes prometteurs, à l’image de Metinho (acheté 5 millions à Fluminense, ndlr) et Yasser Larouci qui est arrivé en provenance de Liverpool. 

 

Comment est perçue l’arrivée d'un personnage aussi médiatique qu'Adil Rami à Troyes ? 

L’avis des supporters est plutôt partagé. Nous-même au sein du Café Troyen on n’est pas du même avis sur ce point-là. Personnellement je pense que c’est un coup de communication. D’ailleurs on le voit aujourd’hui, tous les médias évoquent Rami quand ils parlent de Troyes. Après, s’il est au niveau, il n’y a rien à dire. On avait besoin de nouveaux défenseurs centraux de toute façon. Dans notre système on joue à trois derrière, mais c’est très léger depuis le début de saison. On a dû par exemple aligner El-Hajjam en défense centrale par exemple, alors qu’il est latéral. 

 

Le début de saison est délicat, Troyes est à la 17e place du classement. Est-ce que tu es déçu par rapport au jeu proposé l’année dernière ? 

Oui et non. Sur le premier match face au PSG on surfait sur la dynamique de la montée et on était pas loin de les accrocher. On perd ensuite sur un fait de jeu à Clermont (l’expulsion d'Issa Kaboré, ndlr). On enchaîne avec un bon nul à Strabourg et une défaite contre Monaco. La trêve nous a fait du bien : on a gagné à Metz, ce qui a vraiment lancé notre saison et depuis ça va un peu mieux. 

 

Quels sont les points forts et les points faibles de Troyes sur ce début de saison ? 

Notre point faible c’est la défense. Elle est trop instable, on n’a jamais aligné deux fois consécutivement les mêmes défenseurs. Par contre, notre point fort est au milieu de terrain. L’arrivée de Xavier Chavalerin a fait du bien. Rominigue Kouamé est également très régulier au milieu, c’est le meilleur Troyen sur ce début de saison. Et puis il y a aussi Florian Tardieu et Tristan Dingomé. C’est un milieu au niveau de la Ligue 1.

 

L’ESTAC a intégré il y a un an le City Group, dont fait également partie Manchester City. De quel œil vois-tu ce rapprochement ? 

Avant on avait un président très grippe-sou (Daniel Masoni), qui a repris le club en National pour empêcher la faillite mais qui n'a pas vraiment apporté d'évolution. Même si il y a eu quelques doutes au départ, l’arrivée de City a fait du bien, notamment financièrement, ça rassure. Il n’y a pas à se plaindre pour l’instant. C’est grâce à eux qu’on a pu recruter Renaud Ripart par exemple (acheté 3,3 millions d’euros à Nîmes, ndlr). Ils étaient discrets la saison passée mais on commence à les voir de plus en plus, notamment au niveau de la formation. Après on se doute bien qu’en intégrant ce groupe on va devoir changer des choses, comme le nom par exemple. Mais il a déjà beaucoup changé dans l’histoire du club. 

 

Du coup mardi soir, tu étais plus pour City ? 

Mardi soir j’étais plus pour Koh Lanta (rires). Non, je suis City de la même manière qu’avant. Ce n’est pas parce qu’ils sont devenus nos “proprios” que ça va changer. Je resterai toujours plus du côté des clubs français dans les compétitions européennes.

 

Quel regard portes- tu portes sur l’équipe nantaise cette saison...

A Troyes, on a suivi avec attention la fin de saison dernière et notamment les barrages. C’est une équipe qui est très aléatoire. Elle a mieux commencé que la saison passée mais c’est pas totalement rassurant non plus. A voir si les Nantais sauront gagner en régularité. 

 

… et sur la situation du club ces dernières années ? 

D’un point de vue extérieur, c’est un club qui se fait manger par son président. Il prend une place énorme. Je me souviens d’une rencontre entre Nantes et Troyes il y a une dizaine d’années en Coupe de la Ligue, alors que vous veniez de descendre en Ligue 2 et nous en National. Les supporters protestaient déjà. Mais mes souvenirs de gosse du FC Nantes c’est les titres et la Coupe d’Europe ! Alors forcément c’est triste de ne plus retrouver ça. 

 

Quels sont tes pronostics pour dimanche et pour le classement en fin de saison  ? 

Je l’attendais celle-là ! Alors, il y a ce que je voudrais et ce qui va arriver. On est diminués en défense, Jimmy Giraudon (blessé) et Giulian Biancone (suspendu) seront absents et j’ai peur qu’on soit très friable derrière du coup. Mais ça peut également être à notre avantage et mobiliser les troupes pour les forcer à se dépasser. Avec un match nul je serais très heureux donc je vais dire 1-1. 

Pour le classement final je vois Nantes dans le ventre mou, mais trop loin des places européennes, et Troyes garder sa 17e place. On va tout faire pour ne pas faire l'ascenseur et enfin changer de sponsor, on en a marre d'Otis (rires)*.

* Otis est une marque d'ascenseur.

Merci au Café Troyen pour cette interview et bonne saison à eux !