Les cloches de Pâques et le marathon de Nantes n'ont finalement pas eu raison de l'affluence au stade Marcel-Saupin. Les tribunes étaient bien garnies, notamment grâce à l'invitation faite à des clubs de football du département. Nantes se devait de gagner face à l'ESOF La Roche-sur-Yon afin de rester devant Le Havre au classement avant le choc de la fin de semaine.
 

Le match

Le XI de départ :
Szemik
Gagnet, Dhaeyer, Lorgeré (cap.), Oillic
Lelarge, Bueno, Le Moguédec
Eloissaint, Eninger, Khoury

Les Nantaises vont vite prendre le match par le bon bout, avec beaucoup d'application et de maîtrise. Malgré le bloc compact des Yonnaises disposées en 5-4-1, les Canaries se créent des occasions. À l'image d'Eloissaint qui reprend de la tête une frappe dévissée de Lelarge à la troisième minute de jeu, mais le ballon file à côté des buts. Quelques instants plus tard, Nantes obtient un coup-franc dans l'axe, aux vingt mètres. Laureen Oillic s'élance et sa superbe frappe trouve la lucarne gauche (1-0, 7ème). L'entame est idéale pour ne pas douter face à une équipe venue pour défendre avant tout.
Dans les minutes suivantes, Nantes continue de garder le ballon. Malheureusement, au quart-d'heure de jeu, une erreur défensive permet à la buteuse yonnaise Lauriane Borde de partir seule au but. Mais Kinga Szemik détourne la frappe sur sa gauche et empêche les Yonnaises d'égaliser (15'). La gardienne polonaise, qui vient de jouer un match avec la sélection nationale, prouve qu'elle a la capacité de faire les arrêts importants au bon moment.
À la moitié de la première période, Eninger va se montrer. D'abord par un corner bien tiré mais sorti par la gardienne Laura Lacoste (21'), puis sur un nouveau corner repris par Pilar Khoury de la tête et sauvé sur sa ligne (23').
Dans son animation offensive, Nantes voit ses deux ailières Eloissaint et Khoury permuter. Quant à Thelma Eninger, elle se déplace un peu partout sur le front de l'attaque. Du côté de l'ESOF, malgré le fait que l'attaquante de pointe soit totalement esseulée dans leur dispositif, Borde fait un bon travail de pivot.
À huit minutes de la pause, une action nantaise part du côté gauche. Oillic centre au premier poteau et Pilar Khoury propulse le ballon de la tête au fond des filets (2-0, 37').
En fin de première période, Laureen Oillic tente une nouvelle frappe aux trente mètres et son tir passe à côté des cages.
Les quarante-cinq premières minutes ont permis aux Nantaises de faire le break et de maîtriser globalement avec de très belles séquences de jeu. À noter la qualité des coups de pied arrêtés. L'arrêt de Szemik permet de continuer sereinement la rencontre.
 

Une fin de rencontre balbutiante

En seconde période, La Roche-sur-Yon change son dispositif tactique et muscle son milieu de terrain pour aider la transmission vers l'attaque. Le 5-4-1 devient un 4-5-1. Maureen Cosson repasse au milieu et Lauriane Borde se déporte sur le côté gauche. Même si ce changement va aider les Yonnaises, c'est davantage parce que les Nantaises sont en gestion qu'elles vont avoir moins d'occasions qu'en première.
On notera tout de même une tête de Khoury sur un corner d'Eninger que la gardienne stoppe au pied de son poteau gauche (53').
À vingt minutes du terme, Océane Ringenbach remplace Pilar Khoury. Roseline Eloissaint permute sur le côté gauche pour laisser son aile à la nouvelle entrante. Sur l'action suivante, Kinga Szemik doit s'employer sur une reprise de volée d'Ilona Pierre Jean suite à un corner yonnais.
Quelques instants plus tard, c'est Julie Pian qui remplace Eloissaint et prend la place de numéro 9 tandis que Thelma Eninger prend l'aile gauche. Quatre minutes après ce changement, Kinga Szemik doit à nouveau s'employer sur un centre tir lobé suite à un nouveau corner.
En fin de match, l'ESOF va revenir dans le match et faire douter les Nantaises. Alors qu'il semblait y avoir main dans la surface sur une frappe de Julie Pian, l'arbitre laisse La Roche-sur-Yon partir en contre. Lancée sur l'aile droite par Laura Muller, Louise Martineau frappe aux vingt mètres et lobe Kinga Szemik. Le ballon se loge dans les cages nantaises (2-1, 87').
On repense alors au match à Metz où Nantes menait 2-0 et était proche de concéder le nul dans les dernières minutes. C'est pourquoi Anaële Le Moguédec tente d'échapper à ce scénario en débordant côté droit. Son centre en retrait pour Ringenbach est bon mais l'attaquante nantaise en manque de confiance ne frappe pas directement et perd en lucidité et son tir est contré par la défense.
Dans la minute suivante, La Roche-sur-Yon obtient un coup-franc. Repoussé par la défense, une joueuse adverse tente une reprise. Énorme arrêt de Kinga Szemik sur sa gauche qui empêche l'égalisation et le partage des points.
En résumé, si la première période était maîtrisée, le changement tactique et la réduction du score ont causé des soucis aux Nantaises qui auraient pu laisser échapper des points précieux. Heureusement, Nantes a une gardienne de haut niveau et c'est une force pour la course à la montée.
 

Les joueuses à retenir

Kinga Szemik : Discrète en dehors des terrains, elle sait jouer de son charisme dans sa surface de réparation. Sa vitesse d'exécution et son sens de l'anticipation soulage grandement sa défense et cela lui permet de faire des arrêts déterminants. En témoignent ses trois arrêts décisifs dans ce match face à l'ESOF, notamment son face-à-face gagné en première alors que Nantes ne mène que d'un but. Si Nantes est toujours en course pour la montée, c'est aussi grâce à elle.

Laureen Oillic : Pourtant placée en défenseure latérale gauche, elle a su apporter du danger comme à son habitude et malgré son nez cassé protégé par un masque. Elle marque un but sublime sur coup-franc direct et donne une passe décisive pour Pilar Khoury pour le but du break. Sa présence dans le onze titulaire est une évidence alors qu'elle est arrivée sur la pointe des pieds en début de saison.

Pilar Khoury : Nous l'avions désignée "Nantaise à suivre" dans notre avant-match et elle a répondu présente. Toujours disponible sur le front de l'attaque, elle aurait pu marquer plus rapidement si la gardienne avait été moins prompte. Au final, elle marque le but du break avant la mi-temps et son apport au jeu est très intéressant.
 

Les autres rencontres et les conséquences au classement

Dimanche, à 13 heures :
Stade Brestois 29 - VGA Saint-Maur : 3-0

Dimanche, à 15 heures :
Lille OSC - FC Metz : 0-2
US Orléans Loiret - FC Vendenheim : 1-2
US Saint-Malo - Le Havre AC : 1-1
RC Strasbourg Alsace - RC Lens : 4-0

Avec la défaite du LOSC et le match nul du Havre, Nantes prend cinq points d'avance sur les Nordistes et deux points d'avance sur les Normandes, prochain adverse dimanche au grand stade Océane de 20 000 places.
Ce match contre les Havraises a des airs de finale du groupe A car en cas de victoire nantaise, les Canaries n'auraient plus qu'à prendre un point sur les deux matchs restants. À l'inverse, une défaite en Normandie réduirait drastiquement les chances de montée. Seul un mauvais résultat des Havraises à Lille lors de la journée suivante pourrait redonner de l'espoir.

À noter que dans l'autre groupe, Rodez a validé son ticket pour la D1 Arkema après sa victoire 1-0 sur la pelouse de Nice.