Et la Beaujoire déborda. Alors que Moses Simon venait d’inscrire son tir au but victorieux, amenant le FC Nantes pour la neuvième fois de son histoire en finale de la Coupe de France, 21 ans après la dernière, les supporters ont envahi par milliers la pelouse de la Beaujoire, conscients qu’un moment d’histoire s’était réalisé sous leurs yeux. Des scènes de bonheur collectif qui rappelaient celles, il y a neuf ans, de la remontée du club en Ligue 2 et aux plus vieux, le souvenir d’une huitième étoile glanée face à Saint-Etienne en 2001.

Pourtant, rien n'a été simple face à Monaco sur le terrain. Bien que Nantes a donné très vite le ton avec une belle percée de Randal Kolo Muani dès la première minute, éliminant deux Monégasques avant que son tir ne soit contré in extremis par Djibril Sidibé, les joueurs de la Principauté qui ont peu à peu pris les choses en main. Wissam Ben Yedder a d’abord chauffé les gants de Rémy Descamps (6e) avant que le défenseur Guillermo Maripan ne coupe un coup franc de Vanderson, punissant une défense nantaise apathique (1-0, 12e). 

 

Kolo Muani inarrêtable

S’ils ont déroulé une bonne partie de la première période avec plusieurs situations chaudes (10e, 19e, 31e), les Monégasques ont eu fort à faire avec Kolo Muani. Intenable tout au long de la rencontre, l’attaquant nantais a enflammé la Beaujoire en provoquant l’égalisation. Après avoir récupéré un ballon dans les pieds de Maripan, le futur joueur de Francfort s’est rapidement projeté au but et en voulant servir Moses Simon, il a trouvé Djibril Sidibé, dont le tacle vers son but a surpris Alexander Nübel, qui n’a pu détourner le ballon (1-1, 21e). Kolo Muani n’était également pas loin de se transformer en passeur peu avant la pause. D’une sublime reprise acrobatique au second poteau, le natif de Bondy a trouvé Blas en retrait mais qui n’a pu accrocher le cadre pourtant à bout portant (45e+1). 

Dominé en première période, Nantes a peu à peu pris le jeu à son compte au retour des vestiaires. Moses Simon alertait Alexander Nübel (72e), avant que Samuel Moutoussamy ne surgisse au beau milieu d’un cafouillage pour pousser le ballon au fond des filets (2-1, 74e). Alors que certains supporters étaient encore à la fête, Monaco a immédiatement réagi grâce à une tête de Myron Boadu (2-2, 76e) et a retrouvé une Beaujoire pourtant incandescente. Étouffante, la fin de match aurait pu voir les joueurs de la Principauté, comme ceux d'Antoine Kombouaré l’emporter, à l’image de la reprise  à bout portant de Sébastien Corchia, détournée par Nübel en fin de match (90e). Non, il fallait forcément une séance de tirs au but pour que cette intense demi-finale ne livre son verdict.

 

Descamps, pari finalement gagnant

Et comme un symbole, Rémy Descamps a brillé. L’habituel gardien numéro deux, passif sur les deux buts monégasques et dont la titularisation en lieu et place d' Alban Lafont, exceptionnel ces dernières semaines, avait fait sujet à débat, a détourné d’entrée le penalty de Wissam Ben Yedder, le meilleur buteur du Championnat. Alors que les Nantais convertissaient tous leurs tirs (Kolo Munai, Merlin, Moutoussamy), Aurélien Tchouameni a expédié le ballon dans la tribune Erdre, offrant une balle de Stade de France à Moses Simon, dont le contre-pied parfait a fait chavirer la Beaujoire de plaisir.

“Mes joueurs sont des grands malades”, soufflait Antoine Kombouaré à l’issue de la rencontre, soulignant leur remarquable évolution depuis un an. Ils ne sont pas les seuls à l’être. La banderole “Soutien à ceux qui œuvrent pour nous rendre le FC Nantes”, fièrement brandie lors de l’envahissement de terrain, était d'ailleurs là pour le rappeler et elle le sera très probablement aussi dans deux petits mois dans les travées du plus grand stade de France.