Pourquoi, en 2020, choisir de publier un livre sur José Arribas ?

Il faut bien reconnaître qu’il est le grand oublié de l’histoire et qu’il n’a pas, aujourd’hui, la reconnaissance qu’il mérite. D’ailleurs, il n’est pas certain que le public nantais ait pleinement conscience de son apport au football français. Le FC Nantes proposait à son époque un système de jeu qui était aux antipodes du modèle dominant : celui du Catenaccio italien. Et cela a été pour lui un véritable combat que de pouvoir imposer ses propres idées, même au sein de son propre club.   

José Arribas est un architecte, pas un analyste. Il s’apparente à l’approche de Pep Guardiola, pas celle de José Mourinho. Son ambition ne consiste pas à s’adapter au jeu de l’adversaire mais d’imposer le sien. D’où le titre de mon livre : le jeu ou la mort. Il préfère mourir pour ses idées que renoncer à ses principes. Par ailleurs, c’est un personnage de roman puisque, dès l’adolescence, il se retrouve séparé de ses parents, en exil dans un autre pays où il doit faire des petits boulots pour survivre.

 

Quels sont ses principaux traits de personnalité ?

Je dirais en premier lieu son côté perfectionniste. Il n’était jamais satisfait. Henri Michel affirmait que même après des victoires avec quatre buts d’écart, les joueurs pouvaient s’attendre à quelques remarques s’ils n’avaient pas respecté les consignes d’avant match. Il s’est montré notamment d’une grande intransigeance à l’égard de son fils Claude car il redoutait de se voir soupçonné de favoritisme. Lui-même peaufinait, avec soin, sa préparation physique pour être en mesure de courir avec les joueurs alors que c’était un grand fumeur ce qui explique probablement sa disparition prématurée. Il fumait sur le banc ce qui est inimaginable aujourd’hui. Par ailleurs, chacun s’accorde sur le fait que c’était aussi quelqu’un de très généreux. Là encore, la dureté de son adolescence explique bien des choses sur son conception collective du football et sa relation aux autres. C’était quelqu’un de très sensible.

 

Et concernant sa complicité avec Jean-Claude Suaudeau ?...

C’était clairement son fils spirituel. Toutefois, il faut savoir qu’au début leurs relations n’étaient pas très faciles. Coco avait beaucoup de tempérament mais José possédait pour sa part une grande force de conviction. Dans le domaine du jeu, Suaudeau c’était surtout un dribbleur et il a progressivement adhéré aux options de son coach pour devenir ensuite ce que nous savons. Il n’est pas présomptueux de penser que beaucoup d’équipes se sont ensuite inspirées de ce que nous appelons aujourd’hui le jeu à la nantaise à commencer par le FC Barcelone.

L'ensemble de l'équipe de La Maison Jaune remercie Bernard Verret de sa gentillesse et de sa disponibilité ! Voici, ci-dessous, le communiqué de presse de son ouvrage.

 

José Arribas, le jeu ou la mort

Parution du livre retraçant la vie de l’un des meilleurs entraîneurs de l’histoire

En juillet 1937, un bateau brinquebalant accoste sur le port de Nantes. Le ‘’Stancroft’’ arrive de Bilbao, il transporte une cargaison d’Espagnols affamés qui ont quitté précipitamment le Pays Basque, envahi par  l’armée de Franco. Parmi eux, José Arribas, adolescent égaré au milieu d’une troupe dépenaillée.

Vingt-trois ans plus tard, le 14 juillet 1960, José Arribas revient à Nantes. Il est embauché comme entraîneur de football, métier qu’il a appris sur le tas, en jouant dans une équipe de dockers à Bordeaux puis à Saint-Jean d’Angély, au Mans, à Saint-Malo et à Noyen-sur-Sarthe où il exerçait également le métier de cafetier. Personne ne le connaît, il a été enrôlé parce que le club nantais manque de moyens, presque tout le monde s’attend à le voir échouer et repartir dans de brefs délais.

Or, il va rester 16 ans au FC Nantes et le faire passer de l’anonymat de la 2e Division au sommet  du football français. Le club monte en 1re Division en 1963, conquiert son premier titre de champion de France deux ans plus tard. Surtout, José Arribas invente ‘’ le jeu à la Nantaise’’, basé sur l’intelligence, la finesse technique, le mouvement, l’esprit  collectif.  Ce football, révolutionnaire pour l’époque, enchante les foules mais engendre aussi une véritable « guerre de religions » entre les tenants du conformisme défensif et les champions du progressisme offensif dont Arribas est le fer de lance. Il sera source d’inspiration à l’étranger puisqu’on en retrouvera les grands principes au Milan AC d’Arrigho Sacchi puis au FC Barcelone.

José Arribas qui fut également co-sélectionneur de l’équipe de France, un peu contre son gré, quitta Nantes pour Marseille où on ne lui laissa pas le temps de mettre ses idées en place puis Lille qu’il fit remonter en 1re division en s’appuyant de nouveau sur un jeu de qualité. Il a fini sa vie à Nantes en septembre 1989. À l’heure des épitaphes, Guy Roux déclara que si Saint-Eloi est le patron des orfèvres, Saint-Vincent et Saint-Honoré ceux des vignerons et des boulangers, Saint-Arribas mériterait d’être celui des entraîneurs de football.

L’auteur : Bernard Verret, a déjà publié ‘’Les grandes heures du FC Nantes’’ et ‘’Le chant des Canaris’’. Journaliste, il a longtemps assisté à tous les matches du FC Nantes.

Ce livre de 360 pages, grand format (21X29,7), agrémenté de photos, vient de paraître.

Il est en vente  au prix de 29 euros (+9 euros de port)

Par paypal à livres.verret@orange.fr ou par chèque à Bernard Verret. La Croix du Mont. 87240 Ambazac.