Bonjour Jacques Contassot,  merci de me recevoir à votre domicile afin de retracer votre carrière. Tout d’abord de quelle région êtes-vous  et où avez-vous commencé votre carrière?

Montceau-les-Mines en Bourgogne et j’ai commencé le football dans ma ville natale en CFA.

Comment êtes-vous arrivé au FC Nantes ?

En mai 1967 Albert Heil, ancien joueur et grand dirigeant du FC Nantes, m’a vu jouer et m’a sollicité pour que je fasse un essai au club. Cela s’est conclu par un contrat stagiaire. Il faut savoir qu’à l’époque le centre de formation n’existait pas. Pour l’anecdote, à mon arrivée, je logeais chez l’habitant avec Raynald Denoueix.

Quels étaient les autres stagiaires à l’époque ?

Raynald Denoueix, Michel Albaladejo, Jacques Le Bourgocq.

Aviez-vous des contacts avec l’équipe pro ?

Oui nous nous entraînions ensemble. Il y avait Grabowski, Budzynski, Eon, Castel, Michel, Gondet, Blanchet, Esteve, Eo, Lemerre, De Michele. Les stagiaires logeaient au pavillon boulevard des Anglais. L’entraînement se faisait chaque jour au Grand Blottereau. A l’époque, il n’y avait pas de bus, ce sont les joueurs de l’équipe pro qui  passaient nous prendre. Il n’y avait pas l’intendance d’aujourd’hui, nous devions totalement nous prendre en charge (équipements, nourriture, logement, transports..).

Vous étiez sous la houlette de José Arribas, quel entraîneur était-il ?

Fabuleux ce bonhomme ! Il a inventé le football. Mais moi j’avais comme entraîneur de la CFA, Coco Suaudeau.

Comment se déroulaient les entraînements ?

La CFA avait un entraînement identique à celui des pros, c’était difficile mais cela était payant lors des matchs.

Quels sont les joueurs qui vous ont le plus impressionnés durant cette période ?

Henri Michel et Philippe Gondet, des gens simples et généreux. Je revois Henri Michel nous donner ses équipements de l’équipe de France. Et entendre à chaque début de match à Saupin un supporter crier "Gondet, ton but !". Saupin, c’était familial.

Pouvez-vous nous parler de l’aventure de 1971 où le FC Nantes devient champion de France amateur ?

Après 24 journées en championnat, nous terminons premiers de notre poule avec 14 victoires et 54 buts marqués. La finale contre Saint Etienne s’est jouée à Auxerre, 3 à 1 dont le dernier but marqué par votre serviteur.

Qui composait cette équipe ?

Bertrand-Demanes, Gardon, Suaudeau, Denoueix, Marchetti, Kervarrec, etc.

Combien de match pro avez-vous joué ?

Deux matchs pro. Le premier contre Nice (NDLR : 11 août 1971, Nice-FCN 1-1), c’était la première fois que je prenais l’avion. Et puis contre Saint Etienne (NDLR : 18 août 1971, FCN-ASSE 4-3) où je marque un but.

Comment se fait-il que nous n’ayez pas été plus souvent appelé en équipe première ?

Il y avait une forte concurrence au poste d’attaquant.

A quelle époque quittez-vous le FC Nantes ?

Fin 1971, je pars pour Auxerre.

Pourquoi Auxerre ?

Je connaissais un footballeur d’Auxerre, Gérard Boulard qui m’a recommandé à Guy Roux. Auxerre jouant en CFA, il a fallu que je trouve un emploi pour compléter mes revenus. Au bout d’un an, nous sommes montés en deuxième division. Dans cette équipe il y avait Gérard Hallet, international amateur et André Fefeu, ex stéphanois.

Quelle était la différence entre José Arribas et Guy Roux ?

Avec José Arribas les entraînements se faisaient sur le terrain. Avec Guy Roux on courrait partout sur les collines, dans les champs de blé et Guy Roux toujours devant. Pour lui, il y avait football et le football. Interdiction de coucher avec sa femme une veille de match. L'aventure auxerroise s'est terminée en 1976. J’ai effectué différentes missions entre autres entraîneurs de petits clubs.

Comment s’est fait le retour à Nantes ?

Ayant gardé des contacts avec les anciens du club, Daniel Fenillat et Raynald Denoueix, j'apprends que le club recherche un intendant. Je postule, rencontre Bud (NDLR: Robert Budzynski) et l’affaire  est faite. J’y suis resté dix-huit ans. Grâce à cette activité, j’ai pu rester dans le milieu du football et côtoyer l’équipe de Nantes championne de France en 2001.

Depuis 2013, date de votre départ en retraite, quel regard portez-vous sur l’évolution du club ?

Je ne vais pas souvent à la Beaujoire car je ne vois plus une équipe qui joue au ballon. Je regrette qu’il n’y ait pas plus de joueurs du centre de formation en équipe première. Avant on jouait pour être champion, maintenant on joue pour ne pas descendre.

Merci à Jacky et à son épouse pour leur accueil chaleureux.