Avant le coup d’envoi de la rencontre, les dynamiques étaient différentes pour les deux formations. Côté nantais, le soleil est au beau fixe. Invaincues, les coéquipières d’Anaïs Ribeyra trônent au sommet du groupe A et peuvent espérer créer un premier petit écart sur un concurrent direct pour la montée en D1 Arkema en s’imposant. Jusqu’à présent, le stade Marcel-Saupin est une forteresse imprenable et seules les Lilloises, en deuxième mi-temps lors du match du 17 octobre, ont représenté un réel danger.
Côté messin, le début de saison est plutôt bon, mais la défaite à domicile face à Saint-Malo (2-3) la semaine passée fait tâche.
Dans ce groupe A si relevé, si dense, et dans lequel cinq équipes au minimum peuvent envisager l’accession en fin de saison, le droit à l’erreur est minime.

 

Le fil du match

Le XI de départ
Szemik
Manceau, Dhaeyer, Lorgeré (cap.), Gagnet
Lelarge, Pervier, Le Moguédec
Eloissaint, Ribeyra, Pian

Le 4-3-3 mis en place au départ par Mathieu Ricoul est assez modulable. Marine Pervier évolue en pointe basse au milieu du terrain et les trois attaquantes permutent beaucoup.
Dans les rangs messins, Jessica Silva, la très active coach messine, a installé un 4-1-4-1 assez classique avec pour but de couper la relation entre le milieu et l’attaque nantaise. Seule originalité, le profil des deux milieux offensives excentrées. En effet, Amélie Delabre à gauche et Kelly Koné à droite possèdent davantage le physique et la stature que l’on est habitué à voir chez les attaquantes évoluant dans un rôle de pivot. Résultat, moins de vitesse peut-être, mais beaucoup de duels gagnés, une bonne protection du ballon et une grande facilité à se projeter vers l’avant.
On remarque très rapidement la cohérence du plan de jeu messin. Pas de grandes envolées, mais un pressing bien appliqué et efficace, de l’impact dans les duels et beaucoup de solidarité.
Et cela gêne considérablement la relance nantaise qui s’entête à jouer directement sur les attaquantes et multiplie les pertes de balles. Le FCN s’acharne également à passer dans l’axe et subit le pressing adverse. Seuls quelques corners obtenus donnent l’illusion d’un danger sur les buts gardés par Justine Lerond.
Au quart d’heure de jeu, petite adaptation tactique avec le passage à un milieu à deux, Claire Lelarge qui se décale côté gauche et Julie Pian qui s’installe en soutien d’Anaïs Ribeyra.
Mais les résultats de ce changement sont minimes, tant Metz se montre supérieur dans l’agressivité et beaucoup plus compact dans son organisation.
Lors de la première vraie percée offensive messine, Aurélie Gagnet, encore une fois excellente ce dimanche après-midi, parvient à dégager son camp au prix d’un beau retour défensif (22’). Mais, elle ne pourra rien une minute plus tard lors de l’ouverture du score. A l’origine, une jolie construction dans l’axe du milieu du terrain, puis un ballon en profondeur d’Océane Picard à destination de Kelly Koné qui élimine Kinga Szemik et conclut dans le but vide (0-1, 23’).
Une occasion, un but. L’efficacité est totale mais la logique est implacable.
Le FCN, quant à lui, ne réagit toujours pas.
Anaïs Ribeyra est isolée, Roseline Eloissaint peine à prendre le peu d’espaces qui s’offrent à elle, Julie Pian ne parvient pas à mettre du liant entre le milieu et l’attaque comme elle le fait si bien d’habitude. Les Nantaises subissent le pressing, perdent leurs duels et n’utilisent pas le jeu sur les côtés. La toile tissée par Jessica Silva et ses joueuses les étouffent.
Un corner, une nouvelle fois, permet cependant à Anaïs Ribeyra de placer une jolie tête bien stoppée par Justine Lerond (27’).
Aurélie Gagnet, quant à elle, continue de s’illustrer dans son couloir gauche. Offensivement tout d’abord, avec un beau débordement (39’) et un centre de qualité quelques minutes plus tard (41’). Puis défensivement ensuite, en intervenant efficacement juste avant qu’une attaquante messine se présente seule face à Kinga Szemik (44’).
La mi-temps est sifflée sur ce score favorable aux joueuses du club à la Croix de Lorraine.

Les 431 spectateurs du stade Marcel-Saupin pouvaient s’attendre à une réaction des joueuses de Mathieu Ricoul, et peut-être à des changements également. Notamment pour diversifier et écarter un peu le jeu offensif. Mais le technicien nantais repart avec la même formation, et le schéma observé en première période se reproduit dès l’entame du deuxième acte.
Cette domination est rapidement validée par un second but magnifique, l’œuvre d’Amélie Delabre. A la suite d’une perte de balle nantaise, l’ancienne internationale française en U20 est lancée en profondeur et réalise un enchaînement de classe pour tromper Kinga Szemik d’une frappe puissante du pied droit (0-2, 52’).
Deuxième vraie occasion, deuxième but. L’efficacité, toujours.
Mais surtout, cela valide une performance de grande qualité et récompense des joueuses qui semblent plus affamées.
Pourtant, les changements enfin apportés par Mathieu Ricoul, avec les entrées en jeu de Laureen Oillic et Pilar Khoury, permettent d’apporter un peu de danger sur le but messin.
Cela reste poussif et laborieux, mais on note un dynamisme supérieur et une vraie montée en puissance.
C’est toutefois encore une fois par le biais d’un corner obtenu par Roseline Eloissaint et bien tiré par Marine Pervier, que Pauline Dhaeyer parvient à reprendre le ballon de la tête au premier poteau et à tromper Justine Lerond (1-2, 81’).
L’espoir renaît, et Laureen Oillic est à l’origine de la plupart des tentatives nantaises. A l’image de cette percée en force sur le côté gauche de la surface de réparation. Le ballon est repoussé, Anaële Le Moguédec le récupère et frappe malheureusement à droite des filets messins (88’).
Cela sera la dernière occasion nantaise et le réveil aura finalement été bien trop tardif pour réellement perturber les joueuses de Jessica Silva.
Celles-ci se replacent au classement du groupe A, avec 16 points, tout comme Lille qui compte cependant un match en retard à disputer face à Orléans. Nantes reste leader avec 17 points, et devance Le Havre à la différence de but.
Réaction attendue dès dimanche prochain en déplacement à la Roche-sur-Yon, face à un adversaire mal classé mais qui réussit peu aux Nantaises habituellement (une défaite et un match nul lors de la saison 2019/2020).
Une victoire chez le voisin vendéen serait fortement appréciée, et pourrait permettre de profiter de la confrontation entre Metz et Lille pour refaire un léger écart au classement.

 

Les joueuses à retenir

Aurélie Gagnet. La seule joueuse à son niveau habituel et au niveau de l’adversaire ce dimanche après-midi. Un sans-faute offensivement et défensivement, ainsi qu’une combativité de tous les instants.

Laureen Oillic. La jeune nantaise n’a pas tout réussi lors de son entrée en jeu, mais elle a dynamisé le secteur offensif grâce à ses débordements, son implication et à la qualité de son pied gauche. Elle confirme match après match que le jeu nantais a besoin d’elle.

 

Les autres matchs

Orléans – Lens : 1-4
Lille – Vendenheim : 2-0
Saint-Malo – La Roche : 2-2
Strasbourg – Saint-Maur : 1-0
Brest – Le Havre : 1-4