Le week-end aurait pu être parfait. Au lendemain de la victoire des hommes d’Antoine Kombouaré en finale de la Coupe de France et deux semaines après la cruelle défaite concédée en toute fin de match au Havre, les coéquipières de la capitaine du jour Pauline Dhaeyer retrouvaient le stade Marcel-Saupin pour la dernière de la saison à domicile.
Sans Laureen Oillic qui dispute actuellement l’Euro U17 avec sa sélection nationale en Bosnie-Herzégovine, et d’ailleurs auteure du seul but du match vendredi face à la Norvège.
Avec ses coéquipières, elle affrontera l’Espagne ce soir, et disputera les demi-finales du tournoi jeudi, puis la petite ou la grande finale dimanche.
Charlotte Lorgeré, habituelle capitaine, est pour une fois absente du onze titulaire et prend place sur le banc au coup d’envoi.
Du côté de Saint-Maur, la fin de saison se joue pour l’honneur depuis l’officialisation de la relégation en R1. On retrouve néanmoins avec plaisir Claire Micheneau qui avait passé les deux dernières saisons sous les couleurs jaunes et vertes, et qui est alignée en défense centrale ce dimanche après-midi.
A noter enfin la belle affluence à Marcel-Saupin avec plus de 500 spectateurs grâce notamment à la présence de l’Animation Sportive Départementale. Résultat, beaucoup d’enfants et une ambiance chaleureuse.
 

Le fil du match

Le XI de départ

Szemik
Manceau, Dhaeyer (cap.), Diaz, Gagnet
Lelarge, Bueno, Le Moguédec
Eloissaint, Eninger, Khoury

L’entame de la rencontre est bonne du côté nantais. Les phases de possession se succèdent, les joueuses sont concernées et appliquées. Néanmoins, peu de danger est apporté devant le but gardé par Mélinée Le Pareux. La VGA Saint-Maur est organisée dans un 4-5-1 positionné assez bas, avec un bloc assez compact, et une volonté assez limitée de prendre des risques offensifs.
Puis, au quart d’heure de jeu, Anaële Le Moguédec se décide à lancer son énième masterclass de la saison. Tout d’abord par une récupération haute du ballon, suivi d’un décalage pour Pilar Khoury sur l’aile gauche. Celle-ci centre ensuite pour Thelma Eninger qui reprend du plat du pied droit, mais ça file à côté du but (15’).
La numéro 6 nantaise enchaîne par une belle percée au cœur de la défense adverse, mais son action est stoppée in extremis (17’).
Lorsqu’elle évolue à ce niveau-là, et c’est tout de même assez fréquent, la milieu de terrain nantaise possède cette capacité à savoir emmener ses coéquipières avec elle. Un vrai facteur X, capable au travers de sa performance personnelle, d’apporter un élan au sein du collectif et de sublimer les joueuses autour d’elle. Et sa montée en puissance dans cette rencontre correspond à la très bonne période nantaise. Les joueuses de Mathieu Ricoul poussent et accentuent la pression.
A l’image de ce très bon centre de Roxane Manceau malheureusement mal conclu de la tête par Thelma Eninger (18’), et de cette frappe de Margaux Bueno sur laquelle la gardienne adverse intervient bien (19’).
Le pressing est effectué de façon intense et les récupérations hautes sont nombreuses.
Aurélie Gagnet, dans son couloir gauche, effectue un très beau numéro le long de la ligne de touche et sert parfaitement Roseline Eloissaint en retrait, mais la reprise de l’ailière nantaise fuit le cadre (31’).
La récompense de cette domination totale intervient peu après à la suite d’un corner tiré par Thelma Eninger. Au second poteau, Hillary Diaz saute plus haut que tout le monde et place une tête imparable (1-0, 33’).
C’est mérité, et la jeune Nantaise confirme une nouvelle fois sa capacité à bien sentir les coups dans la zone offensive. Elle est souvent bien placée, privilégie le geste simple, et se montre régulièrement efficace.
Les deux dernières actions de la première mi-temps seront à l’actif d’Anaële Le Moguédec. Tout d’abord sur une frappe qui passe de peu au-dessus après un enchaînement de dribbles (35’). Puis, subtilement lancée dans le dos de la défense saint-maurienne par Thelma Eninger, elle se présente seule devant la gardienne et conclut d’un plat du pied assuré (2-0, 42’).
La pause est sifflée sur cet avantage logique tant Nantes s’est montré dominateur et a su trouver des solutions sans paniquer.

La deuxième mi-temps reprend sur le même ton avec Roxane Manceau, très juste offensivement tout au long du match, qui lance superbement entre deux défenseures Thelma Eninger qui croise trop sa frappe (50’).
Peu après, Roseline Eloissaint est trouvée dans le dos de la défense et s’amène seule devant la gardienne. Elle peut servir Thelma Eninger sur sa gauche, mais préfère la solution individuelle. Heureusement, son plat du pied trompe Mélinée Le Pareux (3-0, 52’).
Les deux mêmes actrices se retrouvent quelques minutes plus tard. Cette fois-ci, l’Haïtienne centre pour sa coéquipière, mais le service est trop puissant et l’ancienne Floriacumoise n’a pas le temps de s’organiser et voit sa reprise non maîtrisée fuir le cadre (56’).
Les actions se multiplient et les joueuses de Yanis Lamraoui prennent vague après vague. Notamment à l’initiative de Roxane Manceau, encore elle, qui s’infiltre dans la surface, lève la tête et sert intelligemment Anaële Le Moguédec en retrait. Celle-ci voit sa première reprise être contrée, mais la deuxième finit au fond des filets (4-0, 63’).
Quelques minutes après, Charlotte Lorgeré remplace Claire Lelarge et prend sa place habituelle dans l’axe gauche de la défense centrale. Hillary Diaz, de son côté, monte d’un cran, et occupe désormais la pointe basse du milieu de terrain.
Thelma Eninger, quant à elle, effectue un bon match. Elle est très active, se déplace beaucoup et se montre dangereuse. Elle est, par contre, peu en réussite dans le dernier geste, au moment de conclure. À l’image de cette action, où, bien placée, la numéro 26 se trompe dans sa prise de balle et le ballon fuit son pied gauche (69’).
Océane Ringenbach prend la place d’Anaële Le Moguédec (73’) qui achève donc son œuvre avec deux buts, une activité énorme et des projections vers l’avant incisives et toujours pertinentes. L’ancienne Guingampaise a plané sur le match.
Ashley Cardozo entre en jeu un peu plus tard en lieu et place d’une Roseline Eloissaint très percutante tout l’après-midi (77’).
La fin de match s’avère plus brouillonne. Logique tant le match est plié depuis quelques temps. Kinga Szemik aura même l’occasion de s’illustrer et d’effectuer un arrêt solide à la suite d’un contre bien mené par la VGA Saint-Maur (79’).
Les joueuses ont effectué le travail avec application et s’imposent donc sur le score de 4-0.
La première étape du plan est accomplie, il reste maintenant à tourner les yeux vers le Nord.
 

La claque

Tout au long de l’après-midi, les téléphones ont chauffé afin de suivre le déroulé de Lille – Le Havre. Et le scénario n’aurait pas pu être plus cruel, tant les émotions ont joué aux montagnes russes pendant deux heures. L’espoir quand Lille a mené 2 à 0. Le doute puis la tristesse lorsque Le Havre est repassé devant. La jubilation à la 83ème minute lorsque le LOSC égalise et la perspective d’un potentiel très bon coup se dessine. L’angoisse ensuite tant les minutes durent des jours. Et finalement, cette grosse climatisation à la 89ème minute lorsque Nadjma Ali Nadjim inscrit le but vainqueur pour Le Havre.
Le scénario est terrible et la détresse est totale.
Il n’est pas l’heure des bilans, mais force est de constater que les Havraises, au terme d’un championnat absolument haletant, ont su aller chercher le tout petit détail qui fait la différence. Ces deux victoires acquises en toute fin de rencontre face à Nantes et Lille, si importantes, à un moment de la saison où tout se joue, Le Havre a su aller les chercher. Notamment par la grâce d’une buteuse irrésistible depuis le début de l’année 2022.
Les Nantaises, quant à elles, ont réalisé une magnifique saison. Une très probable deuxième place dans un groupe A si dense et une demi-finale de Coupe de France. Il leur a manqué cependant ce petit quelque chose dans les matchs couperets.
Il reste maintenant l’infime espoir que Vendenheim réalise l’exploit en terres havraises. Saint-Etienne a su le faire en D1 Arkema face à l’ogre lyonnais il y a quelques semaines.
Un match nul au stade Océane accompagné d’une victoire nantaise à Lens offrirait la montée aux joueuses de Mathieu Ricoul.  
Très improbable certes, mais l’espoir fait vivre. Réponse le dimanche 22 mai.
 

Les joueuses à retenir

Anaële Le Moguédec. La numéro 6 a illuminé le match de toute sa classe. Récupération, animation, activité, percussions offensives, efficacité devant le but, elle s’est montrée omniprésente. À ce niveau de performance, elle a très peu d’équivalent en D2F.

Roxane Manceau. La latérale droite nantaise a effectué le travail défensivement, comme très souvent. Et elle a su apporter offensivement, bien plus que d’habitude, à l’image de ce qu’est capable de produire Aurélie Gagnet dans son couloir gauche. Sans précipitation et dans la simplicité, avec une belle maîtrise technique, elle a toujours cherché des solutions pour décaler ou pour combiner. Gros volume de jeu également.

Hillary Diaz. Le couteau suisse nantais. À l’aise quelque soit le poste, toujours au niveau, elle apporte en plus une vraie dimension physique dans une équipe dont ce n’est pas la qualité première. Solide en défense puis au milieu, très appliquée, et buteuse pour débloquer la rencontre.

 

Les autres matchs

Brest – Strasbourg : 0-1
Lille – Le Havre : 3-4
Metz – Orléans : 2-1
Saint-Malo – Lens : 2-3
Vendenheim – La-Roche-sur-Yon : 1-3