Ce dimanche après-midi, sous une chaleur accablante, c’était jour de première pour les coéquipières de la capitaine Charlotte Lorgeré. Première tant attendue à Marcel-Saupin. Première pour le nouvel entraîneur, Mathieu Ricoul, qui succède à Tanguy Fétiveau. Et première également pour les recrues Claire Lelarge et Pilar Khoury, arrivées respectivement de Saint-Malo et de Saint-Etienne cet été.  
Néanmoins, en ce début de championnat, les Jaunes-et-Vertes possèdent très peu de temps pour prendre leurs marques car leurs ambitions de montée en D1 Arkema vont être testées très rapidement. En effet, les six premières journées de championnat vont les voir affronter cinq concurrents directs pour l’accession. A commencer par le RC Lens, coaché par Sarah M’Barek, et auteur d’une préparation convaincante.
 

Le fil du match

Le XI de départ :

Szemik
Dinglor, Dhaeyer, Lorgeré (cap.), Gagnet
Lelarge, Pervier-Arragon
Eloissaint, Pian, Khoury
Ribeyra

Deux absences majeures sont à constater à la vue de cette composition d’équipe. Celle de Leïla Peneau était attendue. Elle se remet en effet d’une opération au genou et son retour est fortement espéré pour la seconde partie de la saison. Celle d’Anaële Le Moguédec est plus surprenante au regard de son statut de titulaire inamovible ces deux dernières années et de ses performances toujours très convaincantes.
Le début de match est très timide du côté des deux équipes. Peu de rythme, des maladresses techniques et de nombreuses hésitations émaillent cette entame. Cela peut probablement s’expliquer par la chaleur étouffante et l’absence de compétition pendant une dizaine de mois. Le contexte également, cette découverte d’une enceinte historique et ce besoin de résultat immédiat, tant la concurrence au sein de ce groupe A va s’avérer acharnée tout au long de la saison.
Cette première demi-heure de jeu est néanmoins animée par la grosse activité de Claire Lelarge dans l’axe du milieu de terrain, et par les quelques tentatives initiées par Pilar Khoury sur son côté gauche. A l’image de cette percée, suivie d’un beau centre, mais Roseline Eloissaint rate son contrôle à la réception, alors qu’elle se trouvait bien placée dans la surface (31’).
L’Haïtienne que l’on commence à remarquer de plus en plus au sein de l’attaque nantaise, et qui place une tête à côté du but à la suite d’une action menée par Anaïs Ribeyra et Pilar Khoury (34’).
Les joueuses de Mathieu Ricoul se libèrent de plus en plus, à l’inverse d’une équipe lensoise assez fade qui ne parvient pas à mettre sur orbite Namnata Traoré et Mama Diop, pourtant si productives et efficaces pendant les matchs de préparation.
Une frappe malheureusement non cadrée de Julie Pian après un beau décalage de Marine Pervier-Arragon illustre cette nouvelle dynamique nantaise (39’).
Une montée en puissance validée avant la mi-temps à la suite d’un débordement d’Elodie Dinglor dans son couloir droit, relayée par Pilar Khoury qui centre en retrait pour la conclusion d’Anaïs Ribeyra de près au second poteau (1-0, 42’).
Un avantage au score qui s’avère mérité à la pause.

Les Ligériennes attaquent la seconde période de la même façon. Très percutante sur son aile droite, Roseline Eloissaint déborde et adresse un centre précis pour Anaïs Ribeyra qui, d’un plat du pied, envoie le ballon au fond des filets de Marion Mancion (2-0, 49’).
Un but qui, dans sa construction, est un copier-coller du premier.
Les joueuses de Sarah M’Barek sont en apnée, dominées dans les duels, et prises de vitesse sur les côtés.
Les Nantaises, elles, ne relâchent pas leur étreinte et vont porter le coup fatal à la suite d’une relance de Kinga Szemik dans l’axe, relayée par Julie Pian qui lance Anaïs Ribeyra en profondeur. La suite est clinique. Course de 20 mètres, conduite de balle parfaite et frappe croisée qui ne laisse aucune chance à la gardienne artésienne (3-0, 55’).
Roseline Eloissaint aura la chance d’aggraver encore le score peu après, mais sa reprise, à la suite d’une déviation aérienne de Pauline Dhaeyer, finira au-dessus du but lensois (60’).
La dernière demi-heure connaîtra une légère baisse de rythme bien légitime en raison de la chaleur et des efforts fournis pour un match de reprise.
Les partenaires d’Aurélie Gagnet poursuivent leur domination et ne sont jamais inquiétés, à l’exception d’une mésentente défensive et d’un dégagement contré de Kinga Szemik. Pauline Dhaeyer venant s’interposer in extremis afin d’éviter la réduction du score (89’).
Mathieu Ricoul effectue deux changements en fin de match avec l’entrée de Margaux Bueno pour Pilar Khoury (82’), et celle de la toute jeune Juliette Mossard pour ses premières minutes en D2F en remplacement d’Anaïs Ribeyra (90’).
L’arbitre Anaëlle Rehel met un terme à la rencontre quelques minutes plus tard et les Nantaises s’imposent donc sur le score de 3-0.
418 spectateurs ont pu assister à cette belle première au stade Marcel-Saupin. Des débuts prometteurs face à un concurrent direct pour la montée. A confirmer dès dimanche prochain lors d’un déplacement périlleux à Strasbourg, vainqueur surprise à Saint-Malo ce week-end.
 

Les joueuses à retenir

Anaïs Ribeyra. Deux buts d’avant-centre et un troisième empreint de classe. La numéro 14 a été une menace constante pour la défense lensoise. Impliquée dans le jeu, mais cherchant également parfois à se faire oublier en dézonant, elle a fourni un très gros match. Possiblement agacée par ses quelques occasions ratées en match de préparation, elle a répondu de la meilleure des manières. La voilà lancée pour la saison, ce qui est une bonne chose car le FC Nantes aura besoin de sa buteuse pour assouvir ses ambitions de montée en D1 Arkema.

Roseline Eloissaint. Percutante, déroutante, et très active, l’Haïtienne a fourni une grosse prestation. Son très gros volume de jeu et ses courses incessantes ont mis au supplice l’équipe de Sarah M’Barek. Alors oui, il y a du déchet dans son jeu et elle pourrait parfois lâcher son ballon un peu plus rapidement. Mais, elle a fait tellement de différences et elle a toujours cherché à proposer des solutions qu’elle est toute pardonnée. Si la numéro 11 peut répéter ce type de performance avec constance, l’attaque nantaise prendra une nouvelle dimension.

Aurélie Gagnet. Une latérale droite placée à gauche. Une spécialité nantaise. Une tâche pas simple, mais elle a joué une très belle partition. Un très gros volume de jeu, de la rapidité, des percussions, du soutien pour son ailière, tout en étant solide défensivement. Une valeur sûre.
 

Les autres matchs

Vendenheim – Le Havre : 1-2
Metz – La-Roche-sur-Yon : 3-0
Lille – Saint-Maur : 3-0
Saint-Malo – Strasbourg : 1-2
Brest – Orléans : 2-1