Bonjour Georges, je suis très fier de vous interviewer pour la Maison Jaune car vous êtes une  figure marquante du FC Nantes sur plusieurs décennies. Ma première question est comment êtes-vous venu au football ?

Je débute à Lorient, ma ville, dans les équipes de jeunes. A 15-16 ans plusieurs équipes s’intéressent à moi, notamment Rennes et Nantes. Nantes me fait une proposition mais ma mère  refuse, voulant que je fasse des études. Nantes, plus rapide que Rennes, revient à la charge par l’intermédiaire d’Albert Heil. J’intègre le club à mes 17 ans en tant que stagiaire. C’est une ambiance familiale, avec les autres stagiaires Raynald Denoueix, Jacky Contassot, Patrice Kervarrec etc. Nous logeons ensemble Boulevard des Anglais et nous nous entraînons avec les pros.

"Je débute comme attaquant aux côtés de Gondet"

Mon premier match pro se déroule contre Rouen où Paul Courtin se blesse grièvement au genou en s’accroupissant sur la photo d’avant match. A l’époque il n’y a pas de remplaçants. Je suis dans les tribunes et j’entends le speaker me demander de rejoindre l’équipe. Je joue ce match en position d’attaquant aux côtés de Philippe Gondet. A ce moment-là, la concurrence est grande en milieu de terrain. Il se trouve qu’Henri Michel tombe malade. Je le remplace pendant plusieurs mois.

Quels sont les autres joueurs de l’équipe à l’époque ?

Ramon Muller, Jacky Simon, Philippe Gondet, Bernard Blanchet, Gilbert Le Chenadec, Gaby De Michèle, etc.

Quels souvenirs gardez vous de José Arribas ?

Arribas était un grand monsieur, qui avec son accent avait une autorité naturelle. N'oublions pas son adjoint Guelso Zaetta, homme de l’ombre mais ô combien efficace !

Vous avez joué la finale de la Coupe de France 1970...

Mauvais souvenir ! Nous rencontrons un Saint-Étienne au top. Nous avons bien résisté toute la première mi-temps mais avons craqué lors de la seconde.

Vous quittez Nantes en 1972 pour le Paris FC. Qu’est ce qui motive votre départ ?

Roger Lemerre, ancien canari, est devenu entraineur du Paris FC et me recrute. J’y reste deux ans. Malgré un bel effectif, la mayonnaise ne va pas prendre. Le club est trop jeune.

"Le Red Star est mon deuxième club de coeur"

Par la suite vous avez joué dans un autre grand club, Marseille. Quels souvenirs gardez-vous de votre passage dans le sud ?

Je côtoie pendant deux ans de très grands joueurs tels que Jaïrzinho, Paulo Cesar et Marius Trésor. De bons souvenirs.

Après le Paris FC (et son super maillot Bic), on vous retrouve au Red Star en 1975, un autre club parisien. Est-ce un hasard ?

Non. Je rejoins le Red Star parce que l’entraineur est Roger Lemerre, mon ex-coéquipier avec qui je suis toujours en contact. Je joue durant plusieurs années et je deviens, à 32 ans, entraineur-joueur. Nous montons de plusieurs divisions, cela reste une très belle expérience. Le président de l’époque est Jean-Claude Bras, un grand nom du foot français. Le Red Star est mon deuxième club de cœur.

Comment se fait le retour à Nantes ?

En 1986, Robert Budzynski m’informe qu’il cherche un assistant pour Jean-Claude Suaudeau. Il propose mon nom à Coco et l’affaire est faite.

Pendant de nombreuses années, vous êtes l’adjoint d’entraineurs qui  marquent le club tels Coco Suaudeau et Raynald Denoueix. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Avec Coco, pas de soucis. Je sais où est ma place, nous avons de bons rapports. Il dit à ses interlocuteurs que je suis pas son assistant mais son collègue. Pour résumer, je dirais que José Arribas, c’est la méthodologie, Coco Suaudeau c’est l’instinct et Raynald Denoueix, c’est la zénitude avec le côté professoral.

Quel est le joueur qui vous a le plus impressionné dans votre carrière ?

Le joueur le plus marquant de ma carrière est sans aucun doute Henri Michel. Il a de l’avance sur tout le monde : jeu court, jeu long, et puis l’élégance. Il y a  également Eric Maas, Angel Marcos et Ugo Bargas, qui me laissent également de très bon souvenirs.

"Johnny, je chante toujours ses chansons"

En 2006 vous devenez entraîneur de l’équipe pro dans un contexte difficile pour le club. Aujourd’hui quel regard portez vous sur cette période ?

Il y a eu une succession d’entraineurs : Angel Marcos, Serge Le Dizet et puis mon tour arrive. Malheureusement on ne m’a pas laissé le temps de travailler. Je quitte le club par un procès que je gagne au prud’hommes.

Suivez vous toujours l’actualité du club ?

Oui je vais à la Beaujoire et j’en profite pour revoir les anciens.

Quel regard portez vous sur l’évolution du football ?

La technique a beaucoup évolué et on demande aux joueurs quel que soit leur poste d’avoir une bonne technique, un très bon entraînement physique, d’être complet.

L’heure de la retraite a sonné. Etes-vous toujours fan de Johnny ?

Oui je suis toujours en deuil. Je l’écoute tous les jours. Je prends ma guitare et je chante ses chansons.