La Brigade Loire, schizophrène de son propre aveu, avait choisi le parti de faire sauter le bouchon. Funeste prémonition avec un mauvais choix de couleurs. De couleurs, il en était d’ailleurs question avec à la 9éme minute du match, un bel arc en ciel, comme un coup d’oeil de notre défunt argentin au chant de la BL. Respect.
 

Côté football, la première mi-temps, d’avis d’oeil averti - mon voisin de tribune- oscillait entre « le pas mal » et le « devrait mieux faire ». « On va vite vers l’avant - le bon jeu nantais coule à flots-, mais vraiment trop de déchets dans les zones de verre ité. (…) C’est important aussi d’avoir la possession de balle pour créer des décalages ». Mon bon Gilles de Retz trouvait le Pallois nouveau pas laid, et l’équipe nantaise plutôt bien en place, cohérente et bien collectivement. Surtout les 20 premières minutes. « Mais en face, ils ont les reims solides » rajoutait-il, nous rappelant que si le Grand millésime rémois datait des années 60, la cuvée 2023 était un bon cru. 
 


Les nantais ont vendangé. Reims a récolté. 

La seconde période devenait ennuyeuse. « C’est …moût en effet » comme écrivait déjà l’aïeul Pierre en 1971 lors d’une confrontation ayant vu Reims l’emporter 2 buts à 0. Les 2 gardiens étaient autant sollicités que 2 bonnes barriques un jour de jeûne. Sans pétiller, Reims donnait des petits tours de vis au pressoir et les Nantais touchaient de moins en moins pipette. De l’ambition mais un manque de jus ou plutôt d’idées. Après 60 minutes de jeu, Nantes la meilleure équipe du championnat à ce stade, devait prendre l’eau. C’était écrit dans les statistiques. Et l’eau dans le vin, ça sent la piquette. Daramy à la 75éme laissait en carafe nos défenseurs -une fois de plus- et servait sur un plateau l’Ito de service qui giclait au bon moment.

Les Canaris tentaient alors le toux pour le toux alors qu’une averse de dernier quart d’heure arrosait généreusement la Beaujoire à défaut du beau jeu laid. Chirivella et Bamba tentaient le cul sec mais en vin.  «On a trop ronronné (…) cela manquait de liens et d’animation malgré la générosité » commentait l’ami Gilles avant que le José ramène sa science. « On a manqué de folie et de justesse technique pour essayer de renverser la tendance. On ne les a pas brassés comme il aurait fallu. ». Le mot juste avant d’aller en taquiner une, bien brassée celle-là, et de trinquer à la santé de nos nantais, et d’un prochain muscadet.