Il y avait comme un air de fête à la Beaujoire ce dimanche. Pour la réception de Saint-Étienne, les supporters ont mis les bouchées doubles, avec un stade à guichets fermés et une ambiance des plus folles. Et ce n'est pas anodin : au-delà du classique du football français que représente ce match, on fêtait à cette occasion les 20 ans de la Brigade Loire. Le public était donc au rendez-vous, mais sur le terrain, les Nantais ont été contraints de s'incliner une nouvelle fois... Malgré quelques promesses.

Les supporters au rendez-vous

Une ambiance de grand rendez-vous. C'est ce que l'on retiendra de cet après-midi de novembre, et de cette 13e journée de Ligue 1, où Nantes recevait Saint-Étienne. Grand classique du championnat entre deux monuments du football français, c’était également l’anniversaire de la Brigade Loire. Après 20 ans d’existence, le groupe de supporters a montré qu’il était toujours autant actif et excellent quand il s’agit d’animer un stade qui en avait bien besoin. Car après trois défaites consécutives en championnat, il fallait que Nantes montre un autre visage. Christian Gourcuff, qui avait conscience de l’importance de l’événement, a opté pour une composition joueuse, avec Imran Louza reculé d’un cran, Cristian Benavente derrière Coulibaly et Ludovic Blas sur le côté droit de l’attaque nantaise. Face à eux, les Verts et leur renouveau, depuis l’arrivée sur le banc de Claude Puel, qui revenaient d’un match nul européen difficile face à Oleksandria jeudi dernier.

Une entame réussie

Il fallait pour les Nantais entrer dans le match avec de l’envie, afin d’être à la hauteur de l’ambiance, qui n’a pas baissé d’un seul ton. Et dès la deuxième minute, après un coup-franc des Jaunes, Nicolas Pallois marque, avant que l’arbitre ne lève son drapeau pour une position de hors-jeu évidente. Mais les Nantais sont rentrés dedans, à l’image de leurs 60 % de possession à l’issue du premier quart-d’heure de jeu. Et c’est à cet instant précis que Cristian Benavente perce la défense stéphanoise avant de passer en retrait pour Ludovic Blas, qui trompe Stéphane Ruffier. L’ancien Guingampais débloque son compteur en championnat cette saison. Seulement, les deux équipes se rendent coup pour coup en ce début de match, et Saint-Étienne revient rapidement, suite à un centre de Franck Honorat déposé sur la tête de Miguel Trauco, à la 22e minute. Les supporters continuent à donner de la voix, et le match s’emballe. Quatre petites minutes plus tard, Kolodziejczak perd le ballon, Blas en profite et centre en retrait pour Imran Louza, qui redonne l’avantage aux Canaris. Le joueur formé au club marque son tant attendu premier but en Ligue 1, et les Nantais font enfin preuve d’un réalisme qui leur fuyait en championnat. Ces bons espoirs offensifs sont malheureusement gâchés par la justesse défensive, et à la 34e minute, le poison Trauco devance Basila pour centrer et permettre à Denis Bouanga d’égaliser à nouveau. Tout est à refaire. On n’est pas loin du 3-2 pour Nantes deux minutes plus tard avec une frappe de l’intenable Ludovic Blas, mais c’est sans compter sur Ruffier qui parvient à stopper ce ballon. À la mi-temps, on retient le beau jeu observé entre deux formations qui viennent pour gagner et monter (ou rester) sur le podium du championnat. Aucune ne sort du lot, et les allants offensifs des deux équipes mettent à mal les défenses adverses.

Des carences défensives

Au retour des vestiaires, le jeu est moins emballé. Les deux équipes ont conscience que le match peut basculer à tout moment, et prennent moins de risques qu’en première période. Mais les occasions vont toujours d’un but à l’autre. À la 65e, sur un corner, Nicolas Pallois trouve la barre transversale, et Moses Simon enchaîne par une frappe captée par Ruffier. Sur le contre qui suit cette action, Ryad Boudebouz trouve Denis Bouanga, qui malgré le tacle et la légère déviation d’Imran Louza, parvient à tromper un Alban Lafont mal positionné. L’ASSE prend l’avantage, et Nantes doit désormais courir après le score. Au cours des dernières vingt minutes, les Jaunes et Verts tentent tout pour égaliser. Blas marque mais est justement signalé hors-jeu par l’arbitre assistant, avant de céder sa place à Élie Youan. Auparavant, Kader Bamba et Samuel Moutoussamy sont également rentrés en jeu, aux places respectives de Cristian Benavente et Charles Traoré. Malgré ces changements et la volonté nantaise, rien n’y fait. Saint-Étienne repart de la Beaujoire avec les trois points tandis que Nantes subit sa quatrième défaite de rang en championnat et dégringole à la neuvième place du classement. Trop d’erreurs défensives ont pénalisé les Jaunes, à commencer par Alban Lafont. Relances hasardeuses, ballons lâchés trop rapidement et involontairement, dégagements dangereux… Le portier nantais a réalisé un non-match. Hormis Nicolas Pallois, rarement franchissable, les défenseurs n’ont pas brillé. Andrei Girotto a souvent été devancé par Bouanga, Charles Traoré par Franck Honorat, et Basila, pas à son poste habituel, a encore des repères à prendre. La volonté de Christian Gourcuff de jouer vers l’avant a aussi laissé Abdoulaye Touré souvent seul en sentinelle.

Des promesses offensives

Ces carences défensives contrastent avec une réussite et des promesses en attaque. Ludovic Blas a été omniprésent, buteur et passeur décisif. Imran Louza, à un poste qui lui convient mieux, a été le véritable métronome de cette équipe, et a également marqué. Cristian Benavente tient son meilleur match depuis son arrivée, il a beaucoup combiné avec les deux précédents, et a délivré une passe décisive. À gauche, Moses Simon a été moins en vue que sur les derniers matchs. Finalement, seul le problème Kalifa Coulibaly est à signaler, le joueur malien ayant été presque invisible durant les 90 minutes disputées. Une fois n’est pas coutume, les Nantais ont donc péché en défense plus qu’en attaque, et n’ont pas permis à la Beaujoire d’avoir une fête à 100 % réussie pour cet anniversaire de la Brigade Loire. On retiendra plus de ce match les festivités, tifos et fumigènes que la rencontre en elle-même. Les supporters sont les véritables vainqueurs de ce match, tant ils ont animé une rencontre qui par moments se passait plus en tribunes que sur le terrain.

Ce sont désormais aux joueurs et au staff de se pencher sur les problèmes affichés dans le jeu, à l'occasion de la trêve internationale, avant de retrouver le championnat à Brest samedi 23 novembre prochain, à 20 heures.