Allumage en attente.

C’est vrai que l’ambiance de ce match était particulièrement curieuse. Un stade très vide, un public bordelais passif, un kop en grève, un temps qui fait lever la tête toutes les cinq minutes…mais le football devait parler : Bordeaux s’est montré très entreprenant dès le début et profite d’une faute de relance nantaise et une belle frappe de De Preville qui force Lafont à s’employer. Mais un faux-rythme semblait se mettre en place, avec Tchouaméni et son high kick sur Touré, puis Pallois et sa belle béquille sur l’intéressé, qui récoltaient rapidement chacun un jaune.

Nantes s’est mis dans le match alors que la pluie revenait, et c’est bien Pallois qui sur le centre d’Abeid, a l’occasion de planter une belle tête dans la cage girondine, mais il préfère tenter la reprise et rate son coup ! Nantes soudain enchaine centres et corners et la circulation se facilite, avant que le match ne retourne dans un équilibre stérile, dans lequel Gourcuff lui aussi obtient un jaune pour protestation. En somme, ça passe beaucoup de temps au sol pour l’instant.

 

Même la VAR ne débloque rien.

Il faut finalement un coup du sort pour que ce match commence enfin à devenir quelque chose : sur un centre de Nicolas Pallois, la balle passe sous la jambe de Benito mais touche sa main de l’autre côté. Mais l’arbitre constate que l’intentionnalité n’est pas suffisante, le défenseur bordelais ayant pour seul but de contrer avec sa jambe. Nantes, plutôt que de confirmer, se fait peur et perd des ballons faciles et il faut Girotto puis Lafond pour sauver les canaris d’un but stupide.

Et de l’autre côté, c’est pas mieux, car Nantes ne sait pas convertir, à l’image de Moses Simon qui se trouve en excellente position au second poteau sur un centre. Le nigérian frappe, Costil effleure le ballon et poteau ! Les canaris insistent et obtiennent de nouveau des corners. Mais à force de ne pas convertir, et à force de se jeter, Nantes laisse des espace et permet, sur une contre-attaque, à Ui Jo Wang d’accélérer à gauche, et d’avoir l’embarras du choix entre Jimmy Briand et Kamano. Le ballon au sol arrivera dans les pieds du second, alors que la défense nantaise est déjà trop en retard. Kamano ajuste Lafond : 0-1. Moses Simon confirmera cette incapacité à convertir les actions en butant sur Costil une fois de plus. Mi-temps, et Nantes parait un peu naïf.

 

Nantes trop naïf.

Au retour des vestiaires, ça ne donne rien de bon pour nos canaris, Bordeaux semble attendre tranquillement les espaces pour placer la petite frappe, la petite contre-attaque qui tue. Nantes n’est pas inactif, mais on sent un manque d’investissement dans le dernier geste. A l’image de Simon qui, sur une bonne combinaison sur coup franc, peut armer une belle frappe, mais préfère faire un contrôle puis prendre du temps pour finalement se faire contrer.

Et au final, ce qui devait arriver arriva : sur l’action suivante, Hwang, totalement laissé tranquille par la défense nantaise, en deux temps trois mouvements, se retrouve dans l’axe et peut prendre tout son temps pour frapper : poteaux rentrant : 0-2 et la Matmut Arena, au trois-quarts vide, essaye de montrer un semblant de rugissement. Pallois ne cache pas sa frustration et casse les jambes à De Préville. Et Bordeaux déroule, sans briller : frappe d’Otavio qui passe à quelques centimètres du poteau.   

 

Les canaris lâchent l’affaire.

Désormais, Bordeaux s’amuse : Wang fait des grisgris, De Préville place des ballons en pleine défense nantaises sans trop de résistance, Jimmy Briand qui manque de faire la passe de trois. Nantes fait une armée de fautes, et Gourcuff tente de changer la dynamique en faisant entrer Benavente puis Coulibaly qui remplace Youan. Mais ça traine trop, et peu d' initiatives sont prised. Le reste du match prend des airs d’après-midi au parc, avec encore une fois beaucoup d’arrêts de jeu dûs à des joueurs au sol.

Même en mettant le fair play à la poubelle en continuant de jouer malgré Pablo, claqué à la jambe qui pousse le ballon dehors, Kader Bamba ne parvient pas à trouver un des quatre nantais dans les six mètres de Costil… Bordeaux est à dix. Et Nantes essaye un peu d’en profiter, mais sans y mettre la moindre précision et même Jimmy Briand est redescendu défendre. Bref, rien à faire, et rien à espérer alors que Nantes prend encore son temps à deux minutes de la fin. Score final : 0-2.

 

Les petites infos à retenir

- Nantes a peut-être marqué huit buts mercredi, mais reste bloqué à neuf en ligue 1, et aucun depuis trois matchs, attention à la crise de confiance.

-Pourtant Nantes tire 8 fois cet après-midi, mais Bordeaux en a eu 10, dont 7 cadrés.  

-La « Minute Sala » n’a pas trop été partagée. L’habituel hommage à l’argentin, ancien joueur de Nantes et Bordeaux, fait par le Kop Loire à chaque 9e minute, n’a pas vraiment été reprise par la Matmut Arena.

-Nantes n’a plus gagné à Bordeaux en ligue 1 depuis six ans.

-Contents de gagner les bordelais ? Pas forcément pour le coach girondins qui, à la 82e minutes, voyant son remplaçant initial Samuel Kalu venant trop lentement pour le prochain changement, a piqué une crise envers son joueur et décidé de changer de remplaçant en prenant Josh Maja !

-Nantes perd sa deuxième place longuement conservée. Les canaris payent leur manque de résultats depuis trois matchs et sont désormais 3e. Alors certes, 3e c'est bien, mais attention à l'effet de cette mauvaise série sur la confiance du groupe, surtout si Hatem Ben Arfa amène sa bouille !