Promenade lensoise

Sur la toile et les réseaux sociaux, on s’affole, avec une rumeur, reprises par certains médias sportifs : le FC Nantes aurait changé de coach, encore… En tout cas, testé positif au COVID19, Raymond Domenech était éloigné du banc nantais, que son adjoint Robert Duverne, dont nous avons tous tant de bons souvenirs, reprenait exceptionnellement. Duverne qui laissait la place à la jeunesse, avec la première « sélection » des jeunes Abdoulaye Sylla et Quentin Merlin et un 11 de départ avec Petric, Corchia, Basila, Pallois, Appiah, Touré, Chirivella, Blas, Bamba, Kolo Muani et Ndilu. Alors qu’on garde un œil sur Twitter, on peut se laisser le temps de suivre quand même le match, avec une rencontre qui n’offre cependant rien de palpitant, sinon une belle mésentente Basila-Corchia qui manque de peu de prendre Petric par surprise. Mais soudainement, un joli mouvement Ndilu, Kolo, Bamba, avec Ndilu pour la talonnade Kolo pour le centre et le paria "doménéchien" Bamba pour conclure, offre à Nantes un avantage : 1-0 (23e).

Alors on connait les valeurs du jeu nantais aujourd’hui, à savoir que sitôt que l’on mène au score, on assure cet avantage, en le perdant rapidement. Dès la 26e minute, centre lensois pour Corentin Jean qui se défait du marquage de Corchia, et trompe Petric : 1-1 (26e). Quelques minutes plus tard, c’est au tour de Doucouré (1-2, 32e), et puis Corentin Jean (39e) qui nous met un joli doublé. 1-3.

Pendant ce temps sur twitter, Domenech est en "top trend" sur twitter. Et Nantes offre une prestation d’amateurs.

Sans enjeu, les deux équipes se lâchent

Perdu pour perdu, il ne reste plus qu’à récupérer ce qui est récupérable de cette rencontre. Castelleto et Merlin entrent pour grappiller quelques minutes. Mais concrètement, la défense Nantaise insiste pour se mettre au niveau d'une D4 départementale. Jean manque le triplé sur une frappe, mais Petric se couche bien et repousse son tir. Mais bon, Nantes ne souhaite plus s’investir dans le match et Lens, avec Kalimuendo, bien servi par Jean, en met un quatrième pour les nordistes : 1-4 (57e). À partir de là, les lensois eux-mêmes saisissent le désintérêt de l’enjeu et laisse Nantes jouer un peu. Cela offre un espace pour Ndilu qui sert une nouvelle fois Kader Bamba, qui s’offre un doublé pour le panache : 2-4 (63e).

La partie devient paradoxalement sympathique à regarder, puisque les deux équipes se mettent à jouer libérées. Ndilu tente aussi sa chance, mais le portier lensois Farinez repousse son essai. Plus rien ne bougera et Nantes sort d’une compétition que de toute manière, elle n’avait pas l’intention de jouer.


On s’est offert une balade de buts, dans un match anecdotique. Le Football Club de Nantes n’a pas le niveau de Ligue 1, ni de la coupe de France, l’a aussi montré et confirmé sur cette nouvelle rencontre. Faiblesse technique, passoire défensive. Mais ce match symbolise la débandade totale de notre club, avec un nouveau pallié franchi dans l’humiliation : pendant que l’équipe peinait sur le terrain, Twitter s’enflammait sur la rumeur de plus en plus confirmée du départ du coach Raymond Domenech, dont la dernière victoire remonte toujours à mai 2010, avec l’équipe de France face au Costa Rica.

L’opération Domenech est donc un succès pour Waldemar Kita : on a parlé de Nantes et on en a tellement parlé qu’au final, on en parle plus sur les plateformes en ligne que sur le jeu. Un joli coup de communication court-termiste dont on ne devrait plus tarder à tirer le résultat : la mort du Football Club de Nantes. Préparez-vous, elle arrive.