C’est bien connu, le Paris-Saint-Germain est plus friable lors des week-ends qui suivent les confrontations européennes qu’en temps normal. Hasard du calendrier, ce Nantes – PSG tombait quatre jours après le succès parisien en huitièmes de Ligue des Champions face au Real Madrid. La consigne était donc claire pour les Canaris : mettre du rythme dès l’entame afin de ne pas laisser le leader du championnat imposer calmement son jeu.

Ce plan de jeu a été parfaitement compris par les onze titulaires nantais. Le premier à montrer sa présence au rendez-vous a été Alban Lafont, auteur d’un bel arrêt face à Bernat. Mais dans la foulée, ce sont les éléments offensifs qui ont réveillé la Beaujoire. Randal Kolo-Muani a réussi à ouvrir le score, servi par un Moses Simon dont les fourmis dans les jambes se sont très vite fait ressentir. A la quatrième minute, c’est bel et bien le FC Nantes qui s’est retrouvé devant au tableau d’affichage, grâce à ce neuvième but de la saison pour l’attaquant du club.

La très bonne entame nantaise aurait pu réveiller les Parisiens, mais elle a au contraire galvanisé les joueurs d’Antoine Kombouaré. Un pressing haut a permis aux Canaris d’harceler le milieu et la défense parisienne, et cela s’est soldé, dix minutes après l’ouverture du score, par un deuxième but nantais. Et c’est l’autre enfant du club qui a eu l’honneur de crucifier le leader : par une très belle frappe légèrement contrée finie en lucarne, Quentin Merlin a inscrit son premier but, alors qu’il avait lui-même initié l’action.

 

Lafont sauve la défense

Avec cet écart de deux buts, le FC Nantes ne s’est pas reposé pour autant. Les joueurs ont continué à presser énormément. Seulement, des brèches se sont ouvertes dans la défense et ont offert à Paris plusieurs occasions de réduire le score. C’était sans compter sur un Alban Lafont impérial, qui a sorti chaque arrêt nécessaire, stoppant tour à tour Mbappé, Messi et Neymar en première période.

Mais si le portier nantais a été sollicité, c’est aussi parce que les défenseurs centraux nantais ont eu fort à faire face aux accélérations parisiennes. La Beaujoire a eu en effet plusieurs coups de chaud, comme un tacle par derrière de Nicolas Pallois sur Kylian Mbappé, non sifflé par l’arbitre, et une faute de Dennis Appiah, sanctionnée d’un carton rouge… puis finalement d’un jaune après consultation de la VAR. Si les alertes provoquées par les occasions parisiennes ont pu faire peur à la défense, la performance globale des Canaris sur la première période a été impressionnante.

A la mi-temps, le score n’était même plus de 2-0, mais bien de 3-0. Le temps additionnel s’est éternisé, jusqu’à ce que Wijnaldum, complètement dépassé pendant le match, touche le ballon de la main dans la surface. Penalty pour Nantes, transformé par Ludovic Blas. Nantes mène 3-0 contre Paris à la mi-temps, l’invraisemblable est arrivé.

 

Une deuxième période plus compliquée

Après un tel choc provoqué par la première période, le deuxième acte a commencé sur le même rythme. Les Parisiens ont réussi à trouver la faille tant recherchée dès le retour des vestiaires, par Neymar (47e). La tension a commencé à se resserrer sur ce match, les Nantais cherchant à confirmer leur solidité et évoluer en contre, et les Parisiens ayant la possession.

La soirée aurait d’ailleurs pu considérablement changer à l’heure de jeu, lorsque Dennis Appiah fait une nouvelle fois faute, sur Mbappé, dans la surface de réparation. Penalty pour Paris, mais pas d’exclusion pour le défenseur nantais, qui avait écopé d’un carton jaune en première mi-temps déjà. Les Canaris sont donc soulagés de rester à onze contre onze, mais le sont encore plus lorsque Lafont stoppe le penalty parisien, tiré sans grande force par Neymar.

A partir de ce moment-là, les deux équipes ont compris que le match ne basculerait plus dans la folie qui a animé la première période et le début de seconde. La messe était dite : c’est bien le FC Nantes qui remporte ce match, de façon inespérée, mais la victoire est méritée. Nantes a très bien joué son coup, prenant Paris à la gorge, et profitant d’une réussite insolente. Voilà les Canaris désormais placés dans le top 5 de la Ligue 1, en attendant les autres rencontres de cette 25e journée.