Après 5 saisons en National 2, le stade Marcel Saupin accueillait de nouveau du National 3 à la suite d'une défaite concédée en fin de saison dernière. Face à Chauray, il faut absolument lançer la saison afin de ne pas tomber dans le doute. Dans un championnat ou l'équipe doit jouer les premiers rôles au vu de l'effectif proposé : des joueurs qui ont une grosse expérience du National 1, des joueurs qui ont déjà connu des prêts et surtout 90% des joueurs qui ont déjà joué à l'étage supérieur. La grande différence avec tous les autres effectifs de la poule...

Le match

Pour ce match, Stéphane Ziani convoque un groupe semblable à celui qui s'est déplacé du côté de Fontenay il y a une semaine. Cette fois cependant, Stredair Appuah fait partie du groupe. Retour également de Mohamed Achi, Hugo Boutsingkham et Mathis Oger pour amener de la qualité. La première mi-temps va en faveur de Nantes. De bons mouvements, des individualités qui régalent à l'image de Mohamed Achi et Stredair Appuah, sans pour autant trouver le cadre. En face, on semble se satisfaire de ce score et on ne s'embête pas à attaquer. Une première mi-temps à sens unique et sans grand intérêt. Le retour des vestiaires va être agité. Stéphane Ziani procède à deux changements et Nantes repart à l'attaque. Sur une de ses seules incursions dans la surface, les joueurs de Chauray obtiennent un pénalty. Très mal tiré, le transluge Hugo Barbet sort ce pénalty sans grandes difficultés, et dans la foulée, Nantes ouvre le score par l'intermédiaire du sérial-buteur Joe-Loïc Affamah, son 3ème but de la saison déjà. Naturellement les Nantais reculent mais ne paraissent pas à l'aise. Sur un corner très bien tiré, Chauray égalise dans la foulée (6 minutes après) et va reculer afin d'obtenir un nul. Face à ce bloc bas, Nantes peine et paraît sans idées face à une équipe Chauraisienne solidaires, et qui va profiter des quelques pertes pour avancer. Après pratiquement 10 minutes de temps additionnels, l'arbitre siffle la fin du match et comme la semaine dernière, ce sera seulement un point d'obtenu pour les Nantais. Sans idées, sans solutions, c'est une équipe maussade qui réalise un match peu emballant comparé au jeu proposé par leurs aînés.

Feuille de match : Barbet - Acapandié (Boutsingkham 45'), Mbemba (c), Voisine, Yaffa (Fortun 45') - Achi, Oger, David (Mountsangui 77'), Appuah (Dangabo 68') - Ndi Assoumou, Affamah. Non-utilisés : Bonelli (g)

Top : Mohamed Achi et Stredair Appuah, statut assumé, Joe-Loïc Affamah à surveiller

Ce sont naturellement des joueurs que l'on atttend au tournant désormais. Une préparation estivale complète avec le groupe professionnel et des entraînements hebdomadaires avec le groupe de Pierre Aristouy, ce sont désormais deux joueurs sur qui on doit s'appuyer. Ce qu'il faut dire, c'est qu'ils ont relevé le défi pour leur premier match avec le groupe (la semaine dernière, Appuah jouait avec les pros alors qu'Achi était blessé). Positionné chacun d'un côté du milieu, ils provoquent, avec Joe-Loïc Affamah, les quelques éclaircies dans le jeu Nantais. L'un par sa technique balle au pied, l'autre par sa vitesse et ses courses incessantes. Mohamed Achi pour qui l'avenir est incertain prouve encore une fois que l'on peut compter sur lui. Positionné sur le côté, un poste peu habituel pour lui, il a su rester le meneur du jeu Nantais, bien qu'excentré. Provocateur, techniquement au-dessus, il est difficile d'imaginer qu'il puisse rester en National 3 sur la durée. Stredair Appuah était lui aussi aligné dans un poste peu naturel (excentré gauche du 4-4-2) alors que Pierre Aristouy l'utilise lui de l'autre côté du terrain. Remuant, percutant et surtout très à l'aise avec le ballon, on peut constater la nette progression du numéro 23 Nantais. Prise de maturité, des choix offensifs plus intéressants et beaucoup, beaucoup dans de tranquilités. Celui qui gratte des minutes en pros chaque semaine prouve à quel point l'intégration par Kombouaré puis Aristouy dans ce groupe pro a été un accélérateur pour sa jeune carrière. On peut aussi noter deux performances qui ont paru au dessus du lot dans ce match. Suspendu la semaine dernière, le néo-pro Mathis Oger reprenait sa place au milieu de terrain. Une performance solide, tant sur le plan offensif que défensif. Et celui qui depuis deux semaines empilent les buts n'est pas bons qu'à cela. Dans l'impact physique et construction du jeu notamment, ce n'est pas l'attaquant qu'on a connu avant son prêt (peu fructueux) au Portugal. Encore une fois décisif grâce à sa puissante frappe de balle, l'attitude du joueur qui a vu Matthis Abline débarquer au club et lui boucher définitivement les minces possibilités d'accéder au groupe professionnel désormais. Celui qui n'a pas trouvé point de chute durant l'intersaison, devra patienter jusqu'en janvier pour aller relever un défi plus important.

Flop : le coaching

Cela fait plusieurs mois que l'on se pose des questions, il est devenu temps de l'écrire. Stéphane Ziani entame sa troisième saison à la tête de l'équipe réserve. Son successeur Pierre Aristouy avait gagné le championnat National 3 puis National 2 en deux saisons. Stéphane Ziani n'a obtenu qu'une redescente en National 3. Un projet de jeu illisible, un schéma hybride incompréhensible et des choix de joueurs qui laissent à désirer.

Pour ce match, il est seulement privé de Bastien Meupiyou, Nathan Zézé et Adel Mahamoud. Malang Gomes et Dehmaine Tabibou sont eux, malades. Cependant, Pierre Aristouy lui laisse à disposition Stredair Appuah, Lamine Diack, Jaouen Hadjam voir même Matthis Abline. Le choix du coach, c'est de ne prendre que le premier cité. Pourtant, nul doute que relancer Lamine Diack et Jaouen Hadjam à ce niveau aurait pu leur faire retrouver du rythme de compétition mais aussi de la confiance, eux qui paraissent à la peine dans ce début de saison. Et puis d'un point de vue technique, ils auraient sûrement apporté quelque chose à ce match. A côté de cela, certains joueurs retenus paraissent à la rue, loin du niveau national 3 mais sont maintenus par ce même coach. On peut légitimement se demander pourquoi aucun joueur du groupe U19 n'est utilisé notamment sur l'aspect offensif, au vu des qualités offensives entrevues.

En première mi-temps, le 4-4-2 est en place et fonctionne bien, on se dit même à la mi-temps que naturellement, les buts vont venir car l'adversaire a craqué. Au final, à la mi-temps, les deux latéraux (Acapandié et Yaffa) sortent pour laisser place à Fortun, latéral gauche et Hugo Boutsingkham. Le système change avec un système à 5 en phase défensif et un Mohamed Achi qui glisse entre le milieu et le côté droit. Les joueurs paraissent perdus, sans solutions, en manque d'idées et de création. L'équipe aurait pu jouer des heures qu'elle n'aurait pas marqué. Beaucoup d'observateurs l'ont remarqué, le jeu de Stéphane Ziani reposent sur ses individualités. Quand celle-ci ne brillent plus, le fond de jeu est inexistant : Mohamed Achi a baissé le pied au bout de 60 minutes et Stredair Appuah a étonnament été remplacé au bout de 68 minutes. C'est à partir de ce moment que l'on a compris que Nantes ne ferait rien aujourd'hui.

Dans le projet de formation il ne semble pas impliqué non plus. Petit rappel il y a quelques années, lorsque Christian Gourcuff propose un projet de jeu commun entre les équipes de l'académie et l'équipe professionnelle et que ce même Stéphane Ziani viet dire au coach Gourcuff :  "C'est pas le FC Gourcuff ici !!". Visiblement, il ne semble pas avoir changé. Exemple simple : le système mis en place. L'an dernier, lorsque Kombouaré utilisait un système à quatres défenseurs, Ziani utilisait un système à 5. Maintenant qu'Aristouy instaure un système à 5, Ziani a opté pour une défense à 4. Pareil pour l'utilisation des joueurs du groupe professionnel. Ni Mohamed Achi, ni Stredair Appuah n'était à un poste naturel durant le match. Malgré une "réconciliation" entre le centre et les pros, il semblerait que certains ne fassent pas tous les efforts nécessaires.

Conclusion, il est évident que la situation est alarmante. Les jeunes ne progressent pas dans de bonnes conditions. Et parler de contre-performance dans ce match n'est pas excessif. A domicile, face à un promu quand tu es un relégué, il va de soit que tu dois imposer ton jeu. Un match nul face à un adversaire de si faible qualité est une contre-performance voir un accident. Et il faut réagir...