- Photo Richard Coudrais
Le nom d’Emiliano Sala revient à la une de l’actualité, près de sept ans après la tragédie aérienne qui lui a coûté la vie. Le 9 décembre 2025 s’ouvre au tribunal de commerce de Nantes un procès opposant le FC Nantes au club de Cardiff City.
Une histoire de millions
Ce n’est pas sans une certaine indécence que les deux clubs se confrontent depuis la mort de l’avant-centre argentin. Celui-ci avait fait l’objet d’un transfert de Nantes vers Cardiff au mois de janvier 2019, mais il avait disparu en mer à bord d’un petit avion privé qui a sombré dans la Manche.
Après la mort du joueur, Cardiff City refuse de payer les 17 millions d’euros du transfert, prétextant que le contrat n’avait pas été validé. Le FC Nantes saisit alors la FIFA, laquelle donne raison au club nantais en ordonnant Cardiff de payer. La décision sera confirmée en août 2022 par le Tribunal arbitral du sport que le club gallois avait saisi en appel. Refusant toujours de régler son dû, Cardiff City est sanctionné par la FIFA d’une interdiction de recruter pendant deux ans.
Le FC Nantes reçoit finalement les trois échéances prévues par le contrat. Toutefois, le club britannique ne lâche pas l’affaire. En mai 2023, le club gallois la porte auprès de la justice civile en assignant le FC Nantes pour préjudice financier. Une étude demandée par les dirigeants de Cardiff laisse entendre que l’absence du buteur argentin a entraîné la relégation du club en deuxième division et provoqué une perte financière à hauteur de 120 millions d’euros.
Préjudice sportif
On se demande bien comment on peut valoriser des buts non marqués et des matchs non remportés et convaincre la Justice avec de tels éléments. Toutefois, Cardiff tient clairement à faire porter toute la responsabilité de la mort de Sala sur le FC Nantes, estimant que c’est le club qui avait délégué le transfert à l’agent écossais Willie McKay alors que celui-ci était interdit d’exercer en France.
Le procès démarre le mardi 9 décembre au tribunal de Nantes. Il devrait livrer son verdict au début de l’année 2026. On souhaite que ce procès apporte enfin des réponses aux questions qui demeurent : qui a précisément organisé et validé ce vol ? Quelle était la chaîne de responsabilités entre les clubs et les intermédiaires ? Pourquoi un pilote non qualifié pour les vols commerciaux a-t-il été choisi ? Mais on souhaite par-dessus tout en finir avec l’indécence des sommes réclamées de part et d’autre. Qu’Emiliano Sala repose, enfin, en paix.
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