Images et documents provenant du site memoirescanaris.free.fr
Le pays connaît une période agitée en ce premier week-end de février 1955. L’insurrection algérienne préoccupe les autorités et le gouvernement de Pierre Mendès-France est renversé le samedi 5 février par 319 voix contre 273. Le lendemain se disputent les trente-deuxième de finale de la Coupe de France. Après avoir facilement éliminé Rochefort-sur-Mer au sixième tour (victoire 5-0), le FC Nantes, qui en est à sa dixième saison en deuxième division, accède aux trente-deuxième de finale où entre en lice les clubs de première division.
Premier but de Jean Vincent
Le tirage au sort n’a pas fait de détail. Il attribue aux hommes de Emile Veinante rien moins que Lille, le champion de France en titre. Jusqu’alors, le FCN n’a rencontré que cinq clubs de l’élite en Coupe de France. Il est même parvenu à en éliminer un en 1949, l’AS Cannes, qui effectuait alors une saison médiocre en première division.
14.249 spectateurs sont présents dans les tribunes du stade Malakoff pour voir la plus grosse équipe jamais rencontrée par leur club en compétition. Doté de plusieurs internationaux, le LOSC connaît toutefois une saison délicate. Il concède beaucoup de défaites et voit s’éloigner la première place. Au moment où elle se rend au stade Malakoff, l’équipe lilloise pointe à la septième place.
Il ne faut toutefois qu’un quart d’heure pour voir les Dogues affirmer leur supériorité et mener de deux buts. Le premier est inscrit par un certain Jean Vincent, 24 ans, qui n’imagine peut-être pas à ce moment-là que ce stade sera celui des sommets de sa carrière d’entraîneur. Le deuxième but est l’œuvre de Bernard Lefèvre à la 15e minute, et le public redoute alors un carton plein. Mais les Nantais se reprennent bien et n’encaissent aucun but jusqu’à la mi-temps.
Battus par le vainqueur de l’épreuve
Dès le retour sur la pelouse, l’attaquant Jean Domenger réduit l’écart. Ce but semble déstabiliser le LOSC et donner le moral aux attaquants nantais. Dix minutes plus tard à peine, l’ailier gauche Claude Orosco marque le but de l’égalisation.
C’est alors l’effervescence dans les tribunes. Nantes fait jeu égal avec le champion de France en titre. Les Jaunes semblent en mesure d’atteindre la prolongation. Malheureusement, un but de Gérard Bourbotte, inscrit à la toute dernière minute, met fin au doux rêve des Canaris.
C’est toutefois une performance de choix qu’on réalisé les Nantais. Elle reste un grand moment de la saison 1954/1955 où les Canaris termineront à la dixième place du classement. L’entraîneur Emile Veinante ne termine même pas la saison, étant remplacé par Anton Raab pour les derniers matchs de la saison.
Quant aux Lillois, qui vivent une saison paradoxale, ils poursuivent leur parcours en éliminant tour à tour Grenoble, Reims et Strasbourg avant de surclasser Bordeaux en finale (5-2). C’est encore Jean Vincent qui ouvre le score, comme il l’avait fait lors de la finale de 1953. On ignore que l’on vit alors les derniers feux d’une grande équipe qui, après s’être sauvée en 1955, sera reléguée dès la saison suivante.

- Voir le résumé du match Nantes-Lille du 6 février 1955 sur le site histoiredufcn.fr
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