Salut Carl-Marie, ça fait quoi d’être supporter d’un club du top ten européen ?

On a du mal à réaliser. On n'est tellement pas habitué (rires). On est venu braquer la Ligue des Champions. Le petit poucet que personne n’imaginait voir ici. Déjà, l’idée d’être qualifié en Ligue des Champions, on ne l’imaginait même pas ! Et là, on est devant le Real Madrid, le PSG, le Bayern, Dortmund… Malgré sept absents blessés, et alors qu’on a plus de mal en Ligue 1. Ouais, on est comblé. On est heureux.

Finalement, la Ligue des Champions, c’est plus cool que la Ligue 1 ?

Pour nous, oui, bien sûr. On joue sans pression et ça aide beaucoup. Beaucoup nous voyaient couler. Moi-même, honnêtement, je m'attendais pas à de telles performances. Je pensais quand même glaner trois ou quatre points. On avait quand même fait une bonne saison en Ligue 1, on ne sort pas non plus de nulle part. Maintenant on est la meilleure équipe française (rires) ! J’aime beaucoup ce format de cette Ligue des champions. C’était censé favoriser les gros clubs, finalement c’est Brest qui en profite.

C’est comment l'ambiance au Roudourou ? Ça ne siffle pas trop ?

Non, le stade chante pendant tout le match. À Francis-Le-Blé on n'a pas toujours une telle ambiance. Mais je pense que ça aurait été pareil si on avait pu jouer chez nous. C'est quand même notre maison et il y a une atmosphère particulière. En Ligue des champions, tout le monde est euphorique. Ça transforme les joueurs. Les ultras Brestois et Celtics et et se sont unis pour former Brest Fans, un groupe unique. L'ambiance est magnifique. Le lendemain des matchs, je n’ai plus de voix.

Et Nantes, ce dimanche, ce sera plus compliqué que PSV, à ton avis ?

En général, c’est plus compliqué en Ligue 1, c’est vrai. Nantes, a priori, c’est à notre portée. Mais on a du mal à cerner votre équipe. La saison a bien commencé, et puis ça s’effondre, on sait pas pourquoi, ça devient même catastrophique. Et c’est comme ça à chaque fois, depuis cinq ans à peu près. Il y a toujours un petit déclic, ça tient deux-trois matchs et puis ça refait les montagnes russes. Bien sûr, Brest doit se méfier de Nantes. Notre problème en Ligue 1, désormais, c’est que nos adversaires nous connaissent bien, ils nous prennent un peu plus au sérieux. Mais en général, lorsque l’on joue en Ligue 1 après un match de Ligue des Champions, on est bons. C’est comme si on s’était bonifiés.

Ensuite, ce sera la Roche-sur-Yon en Coupe de France...

Je suis content pour la Roche-sur-Yon. Ils vont jouer un grand club européen (rires). Plus sérieusement, j’espère que Brest gardera le même état d’esprit. Ce sera peut-être l’occasion de titulariser quelques gars qu’on ne voit pas souvent : Coudert, Camblan, Zogbé, les jeunes du centre de formation… C’est un match qu’il faudra gagner, bien sûr, pour partir en vacances l’esprit serein. Et pourquoi pas un petit parcours sympa en Coupe de France ?

Et l’année 2025, tu l'envisages comment ?

La trêve arrive bien. On a quand même pas mal de blessés. L’objectif, ça reste le milieu de tableau et surtout se pérenniser dans l’élite. La Ligue 1, c’est notre pain quotidien alors que la Ligue des champions, c’est du bonus. Mais ça contribue à la progression du club.



Carl-Marie (à droite) avec Jacky Legall, auteur du livre "Au cœur du Stade Brestois" paru aux éditions Régie Video Sport.